La Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES-Mali) vient de réaliser une enquête d’opinion à Gao, Kidal et Ménaka. Les populations de ces localités se sont prononcées sur les questions fondamentales du Mali, notamment les négociations, l’intégration des rebelles dans l’armée nationale, la situation économique du pays, la réconciliation nationale, la tenue des élections communales, etc. Le rapport a été rendu public hier à la Maison de la presse.
Dans le rapport les habitants de Kidal se sont plus prononcés en faveur des négociations (94,6 %) que ceux de Gao (79,7 %) et de Ménaka (63,5 %). A Ménaka, plus du tiers de la population (36 %) s’oppose à la négociation entre le gouvernement avec les groupes armés.
Parlant toujours des négociations, 51 % des Kidalois considèrent que ce sont les groupes signataires de l’Accord de Ouaga (MNLA, HCUA et MAA) qui doivent participer aux négociations contrairement à Ménaka, où 90 % sont favorables à la participation de tous les groupes armés.
Il ressort du même rapport que la majorité de la population de Gao et de Ménaka, respectivement 64 % et 60,7 %, pensent que la régionalisation est une solution aux problèmes locaux de développement tandis qu’à Kidal, 170 % des sondés soutiennent le contraire.
Se prononçant sur la durabilité de la réconciliation entre les communautés, une majorité importante de la population enquêtée dans les trois localités fait confiance en une réconciliation entre les communautés du Nord et entre celles-ci et celles du Sud du Mali. Cependant, environ un tiers des enquêtés à Kidal déclare ne pas avoir confiance en une réconciliation entre les communautés du Nord et du Sud.
Sur la réintégration de tous des combattants armés dans les forces et de sécurité et dans l’administration publique, la plupart des enquêtés pensent qu’il ne faudrait pas procéder à une réintégration des combattants des groupes armés dans l’armée ou l’administration nationale.
Cependant, si à Gao et Kidal une minorité, soit 45 % estime qu’il faut réintégrer les combattants armés, ils sont plus de 74 % à Ménaka à estimer le contraire. Excepté Kidal, les populations qui réclament la non-réintégration des combattants dans l’armée ou dans l’administration malienne, restent les plus nombreuses.
A propos de la situation économique actuelle du pays, la proportion de la population qui se déclare satisfaite reste faible. Le malaise relatif à la situation économique est davantage plus ressenti dans la région de Kidal (62,25 %) contre respectivement 32 % et 49 % à Gao et à Ménaka.
Quelle que soit la région, la proportion des populations qui se déclarent satisfaites de la situation économique du Mali reste très faible. En effet, seulement 16 % des habitants de Gao et un peu moins de 25 % de Ménaka et 1 % des habitants de Kidal se déclarent juste satisfaits de la situation économique du Mali.
Pour la tenue des municipales prévue en avril prochain, 60 % des populations de Gao et 66 % de Ménaka, pensent qu’il conviendrait d’organiser les élections aussitôt après les négociations. Cet avis est partagé à Kidal par seulement 37 % de la population et plus du quart ne se sent pas concerné par l’organisation du scrutin.
Maliki Diallo
Source: L’Indicateur du Renouveau