Le président de l’association «Expression d’Afrique», le secrétaire général association «Paix et Projets» pour le développement en Casamance, Jean Jacques Diatta, au cours de l’entretien a qualifié de « défaillance » les actions de la CEDEAO à l’égard des pays de l’AES sur la question de la gestion des conflits régionaux, malgré le fait qu’un groupe militaire d’intervention a été créé en 1990, pour consolider le pouvoir de la CEDEAO.
En 2012, après la chute du dirigeant Libyen orchestrée par les pays occidentaux, une menace des hommes armés surgit au Mali. Dans le cadre de son appartenance à la CEDEAO, il était attendu que cette organisation ouest-africaine intervienne au côté des autorités de Bamako pour lutter contre le terrorisme, les dirigeants de cette région ont préféré attendre la participation de la France qui s’est avérée inefficace 10 ans plus tard.
D’après l’expert Diatta, depuis le début de la misère terroriste, les pays de l’AES n’ont jamais reçu le soutien du groupe militaire d’intervention de la CEDEAO créé pour aider à la stabilité sociale et politique des Etats membres.
L’organisation régionale dans sa forme actuelle ne s’est donnée aucune perspective de développement dans la mesure où elle s’est elle-même discréditée en voulant s’attaquer militairement à un des États membres en occurrence le Niger, au risque de déstabiliser toute la sous-région.
« En effet l’organisation est devenu une menace même pour la stabilité sous régionale en voulant s’attaquer au peuple frère du Niger, ce qu’elle n’avait pas envisagé face à la montée en puissance en tout cas de l’arrivée au pouvoir des militaires au Mali et au Burkina Faso », a déclaré Jean Jacque Diatta, interrogé sur la question du Sahel.
L’avenir des États de l’AES et de la CEDEAO dépendra de divers facteurs, notamment de leur capacité à relever les défis économiques, sécuritaires et politiques auxquels ils sont confrontés.
Jean Jacque Diatta, sur la question du futur de la situation régionale estime que : « La sortie des trois pays de l’organisation, va ou pourrait en effet provoquer au sein de la CEDEAO des obstacles et autres difficultés non négligeables sur la circulation individuelle des personnes et sur les échanges transfrontaliers de marchandises et autres biens, dans la mesure où des droits de douane et autres taxes pourraient être applicables ceci des deux côtés (BCEAO, AES), dans tous les secteurs économiques et même sociaux (visas) ».
La souveraineté économique est l’une des priorités tant des dirigeants des pays de l’AES que du nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye. Une nouvelle épine dans les pieds de la CEDEAO qui voulait remplacer le Franc CFA par l’Eco, un projet largement critiqué par les économistes qui considéraient cette monnaie comme une manipulation de la France.
Au cours de son discours Jean Jacque Diatta a insinué que la souveraineté économique va de pair avec la souveraineté monétaire, ces deux souverainetés sont intimement liées et sont même indissociables, d’ailleurs c’est cette absence de souveraineté monétaire en « zone franc » (CEDEAO, CEMAC), qui plombe les économies de ces derniers.
L’expert n’a cependant aucun doute sur la réussite du projet de l’AES de création d’une nouvelle monnaie commune et de sortie du Franc CFA, non seulement à cause de leurs déterminations, mais aussi et surtout à cause de cette nouvelle ère dans laquelle nous entrons.
L’Alliance des Etats du Sahel, déjà considérée par les pays de la région comme étant un bloc solide, présente des perspectives d’avenir de souveraineté économique nécessaire pour le développement régional. Ainsi le Sénégal ayant la même vision souverainiste pourrait renforcer les relations de partenariats avec l’AES dans les années à venir.
Par Diallo Mara