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Quand le Pr Ali Nouhoun Diallo s’abandonne au faciès

Le Secrétaire général de la section Adema de Douentza, Moustapha Dicko, est bel et bien de la course de l’appel à candidature lancé par sa famille politique. Ce n’est pas faute de tentatives de le dissuader. En dépit de son investiture par la section, ses ambitions de porter les couleurs du PASJ  se sont heurtées à l’impossibilité de réunir les parrainages au niveau régional. Les signaux de l’insuccès lui ont été donnés depuis une certaine concertation des sections Adema de la 5 ème Région tenue aussitôt après l’officialisation de l’appel à candidature pour choisir le candidat des Abeilles à la présidentielle de 2018. Le pire, c’est qu’à Mopti, il semble que le processus est assujetti à des considérations de faciès. En clair, le malheur de Moustapha Dicko lui viendrait probablement de son appartenance à une zone en proie à la brûlante question communautaire. C’est ce que lui a fait d’ailleurs savoir l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhou Diallo. Ce dernier, selon nos sources, lui a ouvertement et sans ambages conseillé le retrait pur et simple d’une candidature qu’il juge inopportune et peu porteuse. Et pour cause, un Peul rouge comme Moustapha Dicko n’a aucune chance de faire gagner le PASJ en 2018. Il y a de quoi s’inquiéter que cela vienne d’ancien président d’institution ayant consacré toute sa vie à édifier la nation.

Chauvinisme à la malienne

Face à la perte de repère et de gloire consécutive à la crise et à la débâcle militaire de 2012, le Mali tente de rebondir par le nationalisme là où l’engagement patriotique devrait normalement suffire. Aux poèmes et aphorismes galvanisants qui foisonnent sur les médias publics s’ajoutent les sorties de plus en plus ennuyeuses du chef de l’Etat en personne avec le slogan: «Nous fûmes quand d’autres n’étaient pas».

Sur la question, il nous revient de bonne source, qu’IBK avait été vigoureusement rappelé à l’ordre récemment par l’un de ses pairs à l’étranger, qui lui aurait signifié que le glorieux Mali dont il parle est un empire qui n’est point l’héritage du seul Mali d’aujourd’hui. Cette remarque ne semble guère calmer les ardeurs chauvines très contagieuses que le président IBK aura semé dans les mentalités. C’est ainsi qu’en marge du slogan officiel de la Journée Internationale de la Femme, on a vu une autre devise se propager et qui en dit long sur les dimensions du réflexe de repli : «Malien de sang»

Qui attise le feu religieux ?

Naguère lié par une unité de façade, le monde religieux ne tenait déjà qu’à un fil très faible pour ne résister au moindre coup de vent. La bourrasque est venue du choc des ambitions politiques et des agitations propres  aux contextes préélectoraux. Le terrain religieux, en effet, n’a rien à envier à un rempart de guerre où s’affrontent les protagonistes sans discernement et où les tendances religieuses d’obédiences inconciliables ne se font aucun quartier. Au départ plus ou moins dissimulées, l’intolérance sectaire s’affiche désormais sans gêne et se manifeste par une effroyable violence verbale qui ne semble point déranger outre mesure le pouvoir en place. Au fait, on est bien loin de la belle enviable époque où Koulouba avait intérêt à préserver la cohésion d’un monde qui se disputait ses bonnes grâces. Avec le refus affiché de l’une des tendances à l’accompagner pour un second mandat, il semble que l’heure soit bel et bien à la stratégie du «diviser pour régner». Au risque d’embraser un tissu social dont les fils sont rattachés à tous les compartiments du pays.

L’or se ramasse à la pelle à Kidal

Pendant que Bamako tergiverse sur les approches de règlement de la question du Nord et singulièrement de Kidal, les ressources minières échappent inexorablement à son contrôle, faute d’emprise sur le territoire. Après les forces étrangères, c’est au tour des populations locales de se ruer sur les richesses du sous-sol en 8 ème région. Elles se débrouillent par des moyens très rudimentaires mais la moisson est largement disproportionnée, selon toute évidence. Et pour cause, en fonction de la teneur de la zone d’exploitation, il arrive que des orpailleurs s’en sortent avec la dizaine de kilogrammes d’or. De quoi inciter la jeunesse à se consacrer massivement à l’orpaillage aux dépens de l’enrôlement par les Djihadistes ou les rebellions. Sauf qu’il est de notoriété publique que les eldorados du genre n’ont rien à envier aux Far-West.

La Rédaction

Source: Le Témoin

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