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Qualité des engrais en zones CMDT et OHVN : FOURNISSEURS INDELICATS

Des analyses effectuées par un laboratoire de l’Institut d’économie rurale, ont décelé des atteintes aux normes de qualité sur les intrants fournis par certains importateurs

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La qualité des engrais a un impact direct sur la production agricole. Le Forum national sur la relance de la culture du coton dans notre pays, tenu en mai 2011, a, par conséquent, recommandé de veiller à la qualité des engrais fournis aux producteurs.
C’est dans cette optique que le plan d’actions des stratégies d’amélioration des rendements coton élaboré lors d’un atelier tenu à Sikasso en 2012, a préconisé un contrôle a posteriori des engrais livrés par chaque fournisseur dans les zones couvertes par la Holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) et l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN).
Le contrôle de qualité des engrais commercialisés est destiné à sauvegarder les intérêts des paysans contre les déficiences en éléments nutritifs, la contrefaçon, les fausses déclarations, les déficits en poids et à contribuer à la création d’un environnement favorable à l’investissement privé dans l’industrie des engrais.
C’est dans ce but qu’a été créé un Groupement d’intérêt économique (GIE) composé essentiellement de l’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (UNSCPC), de la CMDT et de l’OHVN. Ce GIE est chargé, entre autres, de lancer les commandes d’engrais pour les producteurs des zones et de veiller à la qualité des produits en demandant des contrôles. Il est présidé par Bakary Togola qui est aussi le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et de l’UNSCPC.
Chaque année, le GIE lance des appels d’offres internationaux pour approvisionner les zones de production des sociétés cotonnières en engrais complexe coton, complexe céréales, DAP, Urée, herbicides, appareils de traitement. Les fournisseurs doivent passer par une procédure de contrôle régulière afin de certifier la qualité des engrais proposés. C’est ainsi que des échantillons sont prélevés, en trois lots distincts, sur tous les stocks d’engrais par la direction nationale de l’agriculture (DNA).
Le premier échantillonnage est envoyé au laboratoire sol-eau-plante du Centre régional de recherche agronomique de l’Institut d’économie rurale (IER) situé à Sotuba. Le second est remis au fournisseur lui-même, à charge pour lui d’approcher un laboratoire indépendant pour un contrôle contradictoire. Et le troisième échantillon est expédié à un laboratoire à l’extérieur pour confirmer ou infirmer les réfutations éventuelles des protagonistes.
Le laboratoire de l’IER a ainsi produit un premier rapport technique sur le contrôle de qualité des engrais en zones CMDT et OHVN (1er tour). Pourquoi un 1er tour ? Cela s’explique aisément, indique Bakary Togola, car en cas de contestations de part et d’autre, le troisième lot du prélèvement est envoyé dans un laboratoire à l’extérieur dont l’expertise ne souffre d’aucune contestation.
Les analyses du laboratoire de l’IER ont porté sur des échantillons d’engrais comme le complexe coton (73), le complexe céréales (49) et l’urée (41), soit un total de 163 échantillons, toutes filiales confondues (CMDT et OHVN). Ces échantillons ont été envoyés au laboratoire avec des numéros de code, sans aucune mention du nom des fournisseurs ou des marques.

DEFICITS DE PHOSPHORE ET DE POTASSIUM. Les analyses chimiques ont été conduites en conformité avec le manuel d’analyses des engrais de la CEDEAO pour la détermination le taux d’azote (N), de phosphore (P2O5) et de potassium (K2O). Quant aux analyses physiques, elles ont porté sur la détermination du poids des sacs par type d’engrais. Cette dernière analyse a établi, dans le rapport, que tous les sacs sont conformes aux normes de l’UEMOA qui stipulent le poids du sac ne doit pas être inférieur à 49,5 kg.
Les analyses chimiques ont, par contre, tracé un tableau peu reluisant. Ainsi, 55% des échantillons de complexe coton ne respectent pas la norme requise. Les experts ont décelé des déficits importants dus au manque de phosphore et de potassium. Le reliquat de 45% du total des engrais complexe coton respecte la norme requise de 2,5%.
Pour les complexes céréales, le rapport n’a pas relevé de déficience notable. 71% de l’ensemble des échantillons sont ainsi conformes à la norme requise, car n’accusant pas de déficit important pour tous les éléments pris ensemble. Seulement, 29% du lot s’avère hors norme, dépassant les 2,5%.
Pour l’urée, 46% des échantillons accusent un déficit supérieur à la norme requise de 1%. Le léger déficit en azote constaté serait imputable au transport, au climat et aux conditions de stockage du produit favorisant sa volatilisation. Le reste du lot soit les 54% n’affichent pas de déficit important en azote, répondant bien ainsi à la norme requise de 1%.
En conclusion, le rapport confirme que la qualité physico-chimique des engrais utilisés est capitale dans l’amélioration des rendements des cultures et de la productivité agricole. Le pourcentage d’échantillons hors norme CEDEAO/UEMOA a été de 43%. Les échantillons appartenant aux engrais complexes accusent un déficit potassique important. Spécifiquement pour la potasse, la source couramment utilisée est le minerai de chlorure de potassium (KCI) qui normalement doit contenir 60% de K2O. Le laboratoire a conclu que les fournisseurs d’engrais doivent veiller à la qualité des engrais complexes et des mélanges, dont les ratios N, P et K doivent être strictement respectés. Le rapport épingle dans ses annexes plusieurs fournisseurs d’engrais qui auraient fourni des produits de mauvaise qualité.
Le président du GIE, Bakary Togola, a accusé une importante société de la place d’être à la base de la fuite du rapport et des accusations de pots de vins. Il a fustigé le comportement des responsables de cette société qui depuis quelques années, assure-t-il, tentent d’escroquer l’Etat avec des malversations sur des placements d’engrais dans le cercle de Kati qui n’ont coûté en réalité que 130 millions Fcfa, mais ont été surfacturés à 3 milliards de Fcfa.
« Je ne peux pas cautionner une telle pratique qui consiste à escroquer l’argent du trésor public. C’est pourquoi, je l’ai exclu de la compétition pour l’adjudication des marchés sur les engrais. Il pense m’atteindre en m’accusant de distribuer des pots de vins. Il se trompe. Je n’ai aucun intérêt à fournir de l’engrais de mauvaise qualité aux paysans, parce que voyez-vous je suis moi-même paysan. Je ne saurai les trahir parce que je suis à la tête de cette institution pour défendre exclusivement leurs intérêts », s’est défendu Bakary Togola.
Pour sa part, le ministre du Développement rural, Bocari Tréta, au cours d’une intervention à la télévision nationale, a fustigé « ceux qui importent des intrants de mauvaise qualité en profitant du budget de l’Etat ». Il a promis de tout faire pour que le monde paysan dispose d’engrais de bonne qualité, indispensables à une bonne production agricole.

M. COULIBALY

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Produits agro-pharmaceutiques : LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE ET LA CONTREFACON S’ORGANISE

L’Association des distributeurs professionnels des produits agro-pharmaceutiques (Croplife) a tenu hier, à l’hôtel Onomo, la 13è session de son assemblée générale annuelle. Le président de l’Association, Nonon Diarra, a dirigé les travaux en présence notamment de membres de l’organisation comme Messotigui Diomandé, le directeur général de Mali Protection des cultures (MPC).
Avec 5 membres au démarrage, l’Association en compte aujourd’hui une vingtaine dans ses rangs. Nonon Diarra, l’actuel président, s’est réjoui de diriger une organisation qui fait mieux aujourd’hui qu’il y a 13 ans, comme en témoigne selon lui, la majoration des frais de cotisation et d’adhésion. Les premiers sont passés de 150.000 à 500.000 Fcfa tandis que l’adhésion progressait de 50.000 à 500.000 Fcfa.
Les membres croient à un devenir meilleur de l’organisation qui a gagné en notoriété et en crédibilité aux yeux des partenaires, a relevé son président. Cet état de fait est le fruit de l’engagement de chacun d’entre eux, a souligné Nonon Diarra qui les a appelés à garder les pieds sur terre car le chemin est long et parsemé d’embûches.
Le premier défi à relever est, de son point de vue, la vie de l’association qui doit vivre dans le cœur de chaque membre et dans chaque acte et non seulement au moment où il y a des problèmes, a soutenu Nonon Diarra. Le premier acte à poser est le paiement régulier des cotisations, surtout à temps, car ces frais sont la seule ressource sûre de l’organisation. « J’invite les retardataires à s’acquitter de ce devoir en se mettant à jour », a exhorté le président de l’association.
Après cet appel, il a fait remarquer que le problème majeur auquel l’organisation est confrontée, reste la lutte contre la fraude et la contrefaçon. «  Aujourd’hui, ce phénomène a atteint une ampleur inégalée. Nous assistons vainement au piratage, à la falsification, donc à la contrefaçon de nos marques. Des produits non autorisés sont vendus partout au vu et su des autorités du pays. Nous devons agir, car notre pain quotidien en dépend», s’est insurgé Nonon Diarra.
Le président de Croplife a, par ailleurs, constaté que le Comité national de gestion des pesticides et la direction nationale de l’Agriculture (DNA) manquent, tous deux, de moyens pour assurer le contrôle des produits. Avec ses maigres ressources, l’association tente au mieux de motiver ces structures à lutter contre le fléau qu’est la prolifération des produits frauduleux et des produits contrefaits. Des missions conjointes ont ainsi été effectuées avec la DNA et la Douane dans les zones frontalières des régions de Sikasso et Koulikoro.
Un cadre de concertation avec tous les acteurs impliqués dans la gestion des produits agro-pharmaceutiques est en train d’être finalisé. Ce cadre qui comprendra les représentants de la DNA, de la CMDT, de l’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (UNSCPC), du Comité sahélien des pesticides (CSP), de la direction nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC) et la douane pourra être le pilier de la lutte contre la fraude et de la contrefaçon. L’association projette aussi de dépêcher en Côte d’Ivoire une équipe de deux ou trois personnes de la DNA pour discuter avec leurs collègues et la société sœur ivoirienne car ce pays serait plus avancé en matière de gestion des pesticides.
L’Association envisage de demander à certains adhérents des contributions plus substantielles. Car les cotisations, souvent payées en retard, sont insuffisantes à couvrir les charges. Le défi de la formation des revendeurs doit aussi être relevé par l’association. « Ce sont nos clients et nos relais. Leur formation nous profite aussi. C’est pour cela qu’une place de choix lui est réservée dans nos activités », a plaidé Nonon Diarra. Pour l’exercice 2104, l’association a formé 157 revendeurs aux techniques de manipulation des produits agro-pharmaceutiques.
Par ailleurs, 2000 producteurs et 1500 agents de la CMDT ont reçu une formation sur l’utilisation efficace et sans dangers de ces produits. Les participants de l’Assemblée générale vont peaufiner le programme de l’exercice 2015 et le budget s’y rapportant.

M. COULIBALY

source : L Essor

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