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Publication du 2e rapport trimestriel de la MINUSMA sur la situation au Mali: Plus de 160 civils tués d’avril à juin 2021

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a publié, hier lundi 30 août, sa note trimestrielle sur les tendances des violations et abus de droits de l’homme au Mali. Couvrant la période allant du 1er avril au 30 juin 2021, ce document estime à au moins 527 le nombre de civils tués, blessés, enlevés ou disparus. Soit, une augmentation de plus de 25% par rapport au premier trimestre (421).

 

Les personnes tuées constituent la catégorie ayant enregistré la plus forte augmentation (49%). En effet, dans le second trimestre de cette année, le nombre de civils tués est de 160. Alors qu’il était de 106 au cours du trimestre précédent. Quant au nombre de blessés, ils sont de 147 civils contre 110 lors du premier trimestre de cette année. Et le nombre de civils enlevés ou disparus est de 220 contre 205 au cours du trimestre précédent. Des chiffres qui prouvent combien l’insécurité a augmenté durant cette période.

A noter que la grande majorité des victimes a été des hommes (465, soit 88 %), suivie des femmes (39, soit 8 %) et des enfants (23, soit 4 %). Les principaux actes de violence contre les civils et leurs biens ont été commis dans les cercles de Bandiagara, Douentza, Djenne, Koro, Mopti, Niono et Ségou (50%), ainsi que dans ceux d’Ansongo et de Gao (15%).

Les violences à l’encontre des civils ont été perpétrées, majoritairement, par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et autres groupes similaires, lesquels ont tué, blessé ou enlevé 54 % des victimes enregistrées sur l’ensemble du territoire, soit 287 civils. Viennent ensuite les milices et groupes d’autodéfense à base communautaire (20%), soit ? victimes civiles.

Des violations des droits de l’homme ont également été documentées lors d’opérations de sécurisation menées par les Forces de Défense et de Sécurité maliennes (FDSM) et les forces internationales et régionales. Celles-ci représentent respectivement 9%, soit 46 victimes civiles et 6%, soit 31 victimes civiles. Parmi les forces internationales, ce sont surtout celles du G5-Sahel qui sont les plus indexées.

La MINUSMA a, dans un communiqué, salué les efforts des autorités de la Transition pour tenir les auteurs de violations des droits de l’homme comptables de leurs actes. A cet égard, il importe de relever l’organisation récente des assises criminelles de Mopti et la signature d’ordres de poursuite contre des militaires qui auraient été impliqués dans des exactions à l’encontre de civils.

Quant aux milices d’autodéfense à base communautaire, c’est surtout le nom de Dan Na Ambassagou qui revient le plus. Outre des dizaines de civils tués, ce groupe est aussi accusé par le rapport d’avoir perpétré l’enlèvement d’au moins 54 civils. Pour forcer leur communauté à les appuyer financièrement, les membres de ce groupe n’hésitent pas à procéder à des enlèvements contre le paiement d’une rançon, pouvant s’élever dans certaines circonstances à 4 000.000 FCFA par personne (USD 7,000), relève ledit rapport.

S’agissant du GSIM et d’autres groupes similaires, le rapport les accuse de continuer à renforcer leur emprise territoriale, notamment dans les zones rurales du Centre du Mali, avec une extension notable de leurs activités vers des cercles du Sud du pays, en l’occurrence Ségou et Sikasso. Outre le fait qu’ils soient à l’origine du plus grand nombre de civils tués (86), durant la période couverte par le rapport, ces groupes détiennent encore un nombre élevé de civils enlevés (156).

Par l’entremise d’accords locaux dits  » de non-agression ou de réconciliation « , signés sous la contrainte par des communautés assiégées, ces groupes ont aussi pu imposer des restrictions draconiennes à l’exercice de libertés fondamentales, notamment à l’encontre des femmes. A cela s’ajoute la persistance de violences sur fond de tensions intercommunautaires, qui accentuent la fragmentation du tissu social.

Ainsi, d’une manière générale, le deuxième trimestre de l’année a été marqué par « une hausse du nombre de civils affectés par les violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire « .

M.D

Source: l’Indépendant

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