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PSDA: le ton, le contenu étaient très en décalage…

INCONSTANCE ET IMMATURITÉ AU SOMMET DE L’ÉTAT MALIEN DESSERVENT LE MALI, LORS DE LA 77e Assemblée Générale de l’ONU

L’Assemblée générale de l’ONU est une vitrine offerte à chaque pays pour exposer les défis et priorités de son pays assorti de constats, contraintes et de solutions.
Le Togo, la République Démocratique du Congo (RDC) le Sénégal, le Rwanda et la Côte d’Ivoire (RCI) ont en plus mis en avant la mutualisation en présentant des solutions endogènes, africaines et régionales et la nécessité d’un changement de paradigme. La subtilité dans les mots et leur démarche ont permis à ces pays d’être audibles et de promouvoir une Afrique plus exigeante et porteuse d’espoir pour un monde meilleur. L’équilibre du rapport de force nécessite l’inclusion de l’Afrique au cœur des prises de décisions par les grandes puissances.
INCONSTANCE, INCOHÉRENCE ET IMMATURITÉ D’UN DISCOURS POPULISTE D’UN MALI À LA CROISÉ DES CHEMINS
Le peuple malien est connu pour son indomptabilité.
Le 1er Président malien, père de l’indépendance, a brillé par une diplomatie d’ouverture et de développement.
Feu Modibo KEITA, fantassin de la démocratie malienne dans les années des indépendances africaines. Il savait se faire entendre et a su dire non aux colonisateurs sans invectives ni condescendance.
Le Premier ministre malien par intérim (PMI) Colonel Abdoulaye MAIGA a quant à lui brillé à l’ONU par un discours plein de contradictions et cousu de beaucoup d’incohérences.
1. Dans le cadre de l’accord d’Alger, les maliens, tant lors du dialogue national inclusif en décembre 2019 et lors des assises dites de la Refondation tenues en décembre 2021 lors de la 2e phase de la transition, ont exprimé une volonté populaire de réviser le dit accord.
Le samedi 24 septembre 2022, à La Tribune de l’ONU, le PM n’a pas fait cas d’une quelconque révision mais de l’application de l’accord dont leurs partisans sont des fervents opposants.
2. La MINUSMA a été félicitée alors que les partisans de la junte malienne, la bande des 5 colonels ont à plusieurs reprises manifesté pour mettre fin à la mission de la MINUSMA annoncée pour le 22 septembre.
3. L’absence de preuves accusant la France de violations graves et de déstabiliser le Mali
Depuis un mois, les autorités maliennes ont crié sur tous les toits qu’elles disposent des preuves lourdes, fiables et compromettantes contre la France.
Une réunion d’urgence a été sollicitée par nos autorités sans suite.
À ce jour, aucun malien n’a vu une once de preuves de ces accusations.
Le Premier ministre par intérim aurait dû profiter de son ((((diatribe))))) à l’ONU pour présenter et exposer 1 ou 2 preuves matérielles afin de convaincre l’Assemblée générale de la fiabilité de sa requête.
Ni la Russie, ni la Chine qui sont des alliées du Mali et qui disposent du droit de veto n’ont bougé le petit doigt pour soutenir la plainte malienne.
Tout porte à croire que les soi-disant preuves maliennes n’ont pas convaincues, Russes et chinois et encore moins le conseil de sécurité. Peut-être un autre bluff et un enfantillage d’un gouvernant mal aimé pleurnichant.
4. Respect de l’État de droit au Mali
Le Premier ministre par intérim (PMI) n’a pas mentionné le nombre d’opposants politiques qui sont traqués, persécutés et envoyés en prison. Il n’a pas non plus mentionné l’assassinat de feu Soumeylou Boubeye MAIGA tué en prison. Il ne fait pas cas non plus des exilés politiques.
5. Honte au gouvernement malien
Le ridicule ne tuant plus au Mali, le PM qui a passé 90% de son discours a dénoncé, à accuser, à se plaindre et insulter les partenaires au développement du Mali, a fini par quémander.
Il termine son discours par demander l’aide et l’accompagnement financier des partenaires pour réussir la mise en œuvre de leur plan de sortie de crise dont le contenu n’a pas été présenté.
6. Non-respect des engagements pris et Violation de la 1re charte de la transition
Le PMI ne mentionne pas la violation de la 1re charte de la transition ; une charte modifiée afin de prolonger la transition et maintenir la bande des 5 colonels au pouvoir.
7. Glissement des dates des réformes politiques et institutionnelles
Le Premier ministre par intérim (PMI) a préféré s’attaquer aux pays voisins dont le pays frère la Côte d’Ivoire au lieu d’avouer publiquement leur incapacité à respecter les dates contenues dans le calendrier acté avec la CEDEAO pour mener les réformes nécessaires au retour à l’ordre constitutionnel.
8. Manque d’objectivité
Le Mali a raté l’occasion de rallier l’ensemble des partenaires pour accompagner la restructuration de l’État et amorcer les grands chantiers de développement de notre pays plongé dans l’abîme, à cause de l’immaturité d’une junte aux abois.
Au lieu de proposer des solutions de sortie de crise, notre pays a opté pour l’affrontement et la confrontation.
Le ton, le contenu étaient très en décalage avec la misère et la famine dans laquelle nos paisibles citoyens se trouvent du fait de l’incompétence et l’incapacité de nos dirigeants à soulager les peines des gouvernés.
Le discours du 24 septembre à l’ONU est empreint de maladresse, d’égocentrisme, de condescendance et d’immaturité politique.
Le Mali a perdu la possibilité de surfer au-dessus de la mêlée et de sortir la tête de l’eau.
9. La gouvernance de l’affrontement comme héritage légué à une jeunesse malienne en quête de repères.
Notre pays est une terre d’hospitalité légendaire et est connu pour le respect de l’autre et de l’aîné.
La posture « va-t’en guerre » caractérisée par des injures personnalisées à l’endroit des partenaires et aux pays frères membres de la CEDEAO est un mauvais héritage pour la jeunesse malienne.
Tant la junte malienne donne l’impression de corriger des jeunes dont le sport favori est l’insolence sur les réseaux sociaux que l’invective du PMI à l’ONU est une insulte à la culture malienne.
10. Isolement diplomatique du Mali
Le PMI a loué l’Union Africaine et la CEDEAO et salué leur accompagnement tout en prenant à partie le président en exercice de la CEDEAO.
L’escalade verbale qui a vite pris le dessus est le signe de la faiblesse d’un pays jadis ouvert mais dont les dirigeants usurpateurs cherchent à l’isoler.
Le Mali a plus que jamais besoin de ses voisins. On peut imposer le respect avec la manière. Le déni et le mensonge ne sauraient être une solution pour le Mali.
NB : nous devons éviter de militariser toutes les institutions maliennes.
Présidence, CNT, Primature, gouverneurs, ambassadeurs, directeurs généraux, préfets et sous-préfets.
À ce rythme, qui ira sécuriser les maliens ? Car l’insécurité gangrène nos villages et nos paysans semblent poignardés et abandonnés par l’État central.
CONCLUSION
Le gouvernement malien devrait prioriser la gestion de la famine et de la crise sécuritaire au Nord et au centre du Mali.
La gestion des déplacés forcés et la distribution d’une justice sociale à visage humain sont indispensables pour réussir la cohésion nationale.
Il urge pour le gouvernement de la transition d’éviter le glissement des délais pour les réformes politiques et institutionnelles.
La dictature doit très vite céder sa place à la démocratie comme mode d’accession au pouvoir.
Les autorités de la transition doivent très vite faire la paix avec nos voisins et demander pardon au peuple malien pour insuffisance de résultats.

Bamako, le 25 septembre 2022
Ismaël SACKO- PSDA

Source : Info-Matin

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