Elles sont nombreuses ces femmes dans la capitale malienne se faisant appeler femmes d’affaire, mais personne ne sachant dans quelle affaire précise, elles évoluent. Vivant dans des grandes maisons et en général roulant dans de grosses voitures, il s’avère que parmi ces dames de fer bamakoises, certaines sont des vraies proxénètes, à savoir « une personne qui tire profit de la prostitution d’autrui ou bien la favorise ».
«Aujourd’hui à Bamako, si tu es mère d’une petite fille, tu dois avoir peur car ce n’est plus une question de bonne famille. Il y a des personnes mal intentionnées qui ne pensent qu’à détruire la jeunesse et la vie des petites filles innocentes en les attirent avec de argent, le luxe et les grands voyages ou tout ce que leurs parents ne peuvent leur offrir », nous confie une dame sous l’anonymat.
En tout cas, aujourd’hui, le proxénétisme est un busines bien ficelé et sécurisé au point qu’on n’en parle pas, même si cela se passe au vu et su de tout le monde: «Le proxénétisme est une réalité bien vivante dans notre société, mais personne n’ose en parler, dénoncer, mais pourquoi, parce que ces proxénètes sont au service des personnes influentes et pratiquement intouchables du pays, qui ont surtout peur de se rendre dans les maisons closes au risque de se faire démasquées ou sauvés leur réputation. Alors elles font recours aux proxénètes qui leur procurent des services bien sécurisés en toute discrétion, en échange d’une grosse somme d’argent. Mais, le plus souvent, les jeunes filles se retrouvent avec des miettes pour ne jamais pouvoir s’épanouir et dépendre de ses proxénètes et rester dans le métier le plus longtemps possible », conclue-t-elle.
Adam DIALLO