En prêtant serment le 25 septembre 2020, le Président de la Transition, chef de l’Etat, Bah N’DAW, faisait une analyse critique de la situation sécuritaire du pays : ‘’les demi-victoires ne suffisent plus pour les vaincre (NDLR : les terroristes). Nous devons gagner totalement et durablement. Pour cela, il faut certes une gestion politique là où celle-ci est nécessaire mais il est important de se doter de moyens les plus dissuasifs possible à travers une armée aguerrie, matériellement soutenue et moralement prête’’. L’ambition est proportionnelle aux épreuves rédhibitoires imposées à notre pays par des extrémistes se faisant passer pour des musulmans. Pour sortir des incantations, le topo est clair : une armée aguerrie matériellement et soutenue moralement. Parole de vieux colonel ! En somme, ce qu’il nous faut pour recouvrer notre souveraineté sur l’ensemble du territoire national, c’est une armée debout, vaillante et combattante. En version facile, nous avons besoin de sécurité sanitaire pour l’armée malienne.
Lors de la première vague de la maladie à Coronavirus, en raison de ses multiples talents, elle a été sollicitée et mise à contribution pour la confection des masques qui ont été distribués à tour de bras à des marabouts. C’est également connu qu’elle a bénéficié de la solidarité de certains partenaires dans le cadre de la protection contre la COVID-19, à travers divers dons.
Mais, comme dirait l’’autre, la gamelle remplit on tient bon, mais avec un masque, ce serait encore mieux. L’armée, forte de ses dizaines de milliers d’hommes, a besoin de sécurité sanitaire. La célébration du 60e anniversaire de sa création est l’occasion de la mettre sous le feu des projecteurs pour la satisfaction de ses besoins essentiels. Tout à l’honneur des autorités nationales, elle n’est plus dépenaillée et déglinguée comme elle l’était il y a quelques années quand la coalition jihado-rebelle lui imposait des replis tactiques. Mais, aucun effort ne serait de trop pour une amélioration constante de ses conditions. Dans cette optique, s’il est vrai que le Mali de la Transition n’a pas la surface financière nécessaire pour vacciner illico presto ses Warriors ; il n’en demeure pas moins que l’idée n’est pas tant farfelue que cela lorsqu’on considère qu’autant ils sont première ligne de la protection des populations contre les agressions des groupes armés terroristes, autant ils devraient l’être dans la lutte contre la maladie à Coronavirus dont la deuxième vague dans notre pays, à l’instar de bien d’autres malheureusement, se présente très mortelle.
In fine, la célébration du 60e anniversaire de la création de l’Armée malienne est l’occasion de dire Merci à chaque soldat pour le sacrifice quotidien, rendre hommage à la mémoire de ceux dont le sang versé continue de nous assurer la liberté, d’avoir une pensée pour tous les blessés, les familles des victimes.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN