Le lancement du projet de réhabilitation du Tombeau des Askia sur financement de ALIPH a eu lieu le 10 mars 2020 à Gao sous la présidence de Mme la ministre de la Culture. Les enjeux de ce projet ambitieux qui s’étend sur deux ans ont été présentés, hier jeudi, à la presse, au ministère de la Culture.
La conférence était animée respectivement par le secrétaire général du ministère de la Culture, M. Yamoussa Fané, entouré du directeur national du patrimoine culturel, Moulaye Coulibaly, et le patron de la fondation ALIPH, Valery Freland.
L’objectif de développement de ce projet culturel est d’assurer la conservation durable du Tombeau des Askia et sa promotion par la valorisation de l’architecture traditionnelle à travers les savoirs et les savoir-faire et les matériaux locaux de construction, a indiqué le secrétaire général du ministère de la Culture au nom de Mme la ministre empêchée.
Pour un édifice architectural Viel de pas moins 500 ans, le directeur du patrimoine culturel a expliqué qu’il s’agira de consolider les piliers, d’alléger le poids du banco sur le toit, de renouveler toutes les charpentes et de renforcer l’ensemble des structures du bâtiment.
La durée du projet est de deux ans (2020-2021), a-t-il fait savoir avant d’ajouter que les impacts attendus concernent une réelle redynamisation du site au bénéfice des populations et des visiteurs grâce à un effort majeur de conservation et de mise en valeur qui lui rendront sa splendeur d’avant les conflits armés ; de permettre au site de retrouver son intégrité et un très bon état de conservation.
Selon M. Moulaye Coulibaly, le projet permettra également un approfondissement de la connaissance de l’histoire et des valeurs du Tombeau des Askia contribuant du coup au renforcement de l’identité culturelle et de la cohésion sociale, une relance du tourisme culturel et donnera un cadre de gestion éclairci et des parties prenantes responsabilisées et mobilisées pour mette en œuvre le plan de 2018-2021.
Le site du tombeau des Askias, construit en terre en 1495 par l’empereur songhoy, Askia Mohamed, comprend un tombeau pyramidal et une mosquée. Celle-ci, l’une des plus grandes de la ville, est encore utilisée par les habitants. Pour le moment, le site ne présente pas de signe flagrant de dégradation, mais le risque est structurel.
Classé au patrimoine mondial en 2004, le site a été ajouté en 2012 sur la liste du patrimoine en péril, en raison du conflit armé qui commençait alors à affecter le Mali et qui se poursuit aujourd’hui.
Cette année-là, quand un groupe jihadiste avait occupé Gao pendant dix mois, la population de la ville s’était levée pour protéger ce patrimoine,
‘’Nous avons craint que les jihadistes fassent comme à Tombouctou» où ils avaient détruit plusieurs mausolées, a confié à l’AFP Mahamane Hameye, membre de la société civile et parmi les fondateurs du mouvement des «Patriotes» qui défendit le tombeau.
Créée en 2017 sous l’impulsion de la France, l’Aliph est une organisation internationale de sauvegarde du patrimoine en zone de conflit. Huit pays en sont donateurs, parmi lesquels la France, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.
En vue de circonscrire les menaces et d’assurer la conservation durable, la gestion efficace et la promotion du Tombeau des Askia, le ministère de la Culture, en partenariat avec la fondation ALIPH (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit), a initié le projet de réhabilitation du tombeau des Askia à Gao.
Le lancement officiel de la Fondation ALIPH a été fait lors de conférence internationale d’Abu Dahi, tenue les 2 et 3 décembre 2016, à laquelle le président de la république IBK accompagné de Mme la ministre de la Culture, était l’invité d’honneur.
Par Sidi DAO
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