La sécurisation du parcours des éléphants est une préoccupation des autorités maliennes. A cet effet, le Centre de Formation Pratique Forestier Jean Djigui KEITA «JDK» de TABAKORO, abrite, du 1er au 14 décembre 2023, la formation de 30 agents de la Brigade anti-braconnage de Douentza. L’atelier dont le lancement a eu lieu le vendredi, porte sur la Surveillance aérienne en lien avec la sécurisation du parcours des éléphants « Synergie d’actions avec tous les acteurs et manipulation des drones ». L’objectif général de ce projet est la protection des éléphants au Nord-Est du Mali et les sites clés, l’amélioration des moyens de subsistance des communautés locales qui vivent le long de la voie de migration et de réduire les conflits entre les hommes et les pachydermes.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier organisé par la Direction générale des Eaux et Forêts, s’est déroulée en présence du colonel Major Amadou Diallo, représentant du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable; du représentant de la Commission Développement rural du CNT; du Directeur général adjoint des Eaux et Forêts, Abdoulaye Tamboura; du Dr. Hammadou Dia, représentant le Représentant résident du PNUD au Mali; du Directeur de cabinet du Gouverneur de Douentza, Abou Diarra, du représentant de l’ONG Wild Fondation, de celui du Point focal opérationnel du Fonds pour l’Environnement mondial (FEM); les Représentants du Projet Eléphant etc.
«Le Gouvernement du Mali a clairement identifié les éléphants comme étant un patrimoine national important d’où la nécessité de renforcer les capacités des structures techniques en matière de protection de la biodiversité et d’adopter une meilleure stratégie de protection et de conservation de cette espèce emblématique», a déclaré le colonel Major Amadou Diallo, représentant du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation des 30 agents de la Brigade anti-braconnage de Douentza. Selon lui, la diversité floristique et faunique au Mali est principalement menacée par les activités humaines en occurrence la dégradation des habitats naturels, l’expansion de l’agriculture itinérante, la surexploitation des produits forestiers, le braconnage, la surpêche, le surpâturage et les feux de brousse. Cette situation est exacerbée par une variabilité accrue des précipitations et une augmentation de la population humaine, indique le représentant du ministre. «L’objectif général de ce projet est la protection des éléphants au Nord-Est du Mali et les sites clés, l’amélioration des moyens de subsistance des communautés locales qui vivent le long de la voie de migration et de réduire les conflits entre les hommes et les pachydermes», selon lui.
Le colonel Major Amadou Diallo a cité les résultats attendus de ce projet, qui portent sur : l’augmentation de la population d’éléphants du Gourma; la restauration de la superficie des forêts et des terres boisées dans la zone du projet ; la réduction significative du braconnage chaque année dans la zone du projet; le niveau Zéro abattage d’éléphants en représailles; la diminution du taux de déforestation; la réduction de la superficie des feux de brousse incontrôlés dans la zone du projet.
La mise en œuvre du projet repose sur la fourniture de produits dont les itinéraires de résultats conduisent aux objectifs, avec des hypothèses et des indicateurs axés sur les résultats. La présente session s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des activités de la composante 2 du projet relative à la protection des éléphants du Gourma contre le braconnage et la sécurisation des voies de migration saisonnières et des habitats clés, a expliqué le colonel Major Amadou Diallo.
Prévenir l’extinction des espèces menacées
Ce projet fait partie de l’approche programmatique du FEM visant à prévenir l’extinction des espèces menacées connues et s’inscrit dans le cadre du Partenariat mondial du FEM portant sur la conservation de la faune sauvage et la prévention de la criminalité sur les espèces de faune et de flore menacées d’extinction. «L’érection de la Réserve partielle des éléphants du Gourma, créée en 1959 par la Loi N°59/53/AL/RS du 30 Décembre 1959, en Réserve de Biosphère du Gourma par la Loi N° 2021-066/du 14 décembre 2021 participe de cette volonté manifeste et affichée des plus hautes autorités du Mali à travers le Ministère de I’ Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, d’accorder une importance capitale à la protection de cette population d’éléphant la plus septentrionale au sud du Sahara, à travers des mesures législatives et réglementaires, d’acquisition de moyens matériels et équipements de surveillance aérienne dans le cadre de la lutte anti braconnage pour assurer leur plein épanouissement dans leur aire de répartition naturelle», a déclaré le représentant du ministre col Amadou Diallo. Il a exprimé la reconnaissance du département à l’endroit de nos partenaires au développement qui ont bien voulu accompagner le Mali dans ce processus en l’occurrence le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).
De son côté, le représentant du PNUD, Dr. Hammadou Dia a, au nom du Représentant Résident du PNUD au Mali, remercié le Gouvernement de la République du Mali à travers le Ministère de I’ Environnement, de I’ Assainissement et du Développement Durable et la Direction Générale des Eaux et Forêts, pour la mise en œuvre du Projet «Gestion communautaire des ressources naturelles qui résout les conflits, améliore les moyens de subsistance et restaure les écosystèmes dans l’ensemble de l’aire de répartition des éléphants». Selon lui, cette formation permettra de renforcer la capacité de 30 agents de la brigade anti-braconnage sur la surveillance aérienne de la réserve de biosphère du Gourma et la sécurisation des parcours éléphants. Les travaux de l’atelier couvriront les thématiques comme : l’identification des différents types de drones et leurs équipements ; la connaissance de la nomenclature des drones; la connaissance et la maîtrise des techniques de pilotage des drones ; l’application des techniques de surveillance et de contrôle des zones par utilisation des drones; la connaissance et la réglementation en vigueur en matière d’utilisation des drones. Il a encouragé les participants à l’assiduité au cours de cette rencontre et s’est dit convaincu que chacun des participants fera de son mieux pour aider le projet et ses partenaires à atteindre les résultats escomptés de l’atelier.
Le représentant du PNUD, Dr. Hammadou Dia a réaffirmé «l’engagement du PNUD à travailler avec tous les acteurs concernés, pour le succès de ce projet sous le leadership du Gouvernement du Mali dans ses efforts de protection des ressources naturelles et de la biodiversité dans la perspective d’un développement durable. Grace à l’engagement sans faille des FDS et des agents forestiers et à la magie de la technologie, sauvons les éléphants du Gourma!», s’est-il engagé.
Au cours d’une interview qu’il a accordée à la presse en marge de la cérémonie d’ouverture, le Directeur général adjoint des Eaux et Forêts, Abdoulaye Tamboura, a indiqué que ces éléphants du Gourma malien, qui sont les dernières de leur espèce au sud du Sahara, constituent un patrimoine universel, parce que n’existant nulle part ailleurs. Le Mali œuvre pour leur donner un meilleur cadre où ils se développent en sécurité. C’est pourquoi il est prévu de mettre en place dans le cadre de ce projet, des activités génératrices de revenus pour les populations, afin d’éviter des conflits de pâturages.
B. Daou
Source : Le Républicain