Le 4 avril dernier, le service de lutte Antimine des Nations Unies (UNMAS) et tous les partenaires de la lutte antimines au Mali ont célébré la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte antimines. Le thème de cette 21ème édition est : « Agir pour la protection des civils, la paix et le développement ».
Organisée en collaboration avec le Secrétariat Permanent de Lutte Contre la Prolifération des Armes Légères et de Petits Calibres et tenue dans ses locaux, cette célébration a vu la participation des autorités nationales et des partenaires nationaux et internationaux. Parmi ceux-ci, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnatrice Humanitaire et Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies, Mme Mbaranga Gassarabwé mais également, le Chef de programme d’UNMAS, Jean-Guy Lavoie et les représentants des Ministères de la Sécurité et de la Protection Civile ainsi que de l’Education.
Cette cérémonie était l’occasion de saluer le travail accompli par les acteurs internationaux et nationaux de la lutte antimines mais aussi de présenter l’évolution de la menace explosive au Mali et le portfolio des besoins humanitaires. A ce sujet Mme Gasarabwé précisera qu’ : « Avec l’appui de la MINUSMA, les Forces de Défense et de Sécurité du Mali, les institutions nationales et les organisations de la société civile ont ainsi vu leurs capacités d’action renforcées dans la lutte antimines, et plus largement la gestion de la menace explosive. Des progrès considérables ont même été enregistrés. Néanmoins, face à ce fléau, la réponse se doit d’être multidimensionnelle pour des résultats probants et durables : nous ne devons pas uniquement traiter les conséquences mais également en prévenir les effets ».
Ces deux dernières années, le nombre de victimes de mines et de restes explosifs de guerre est globalement reparti à la hausse. Un contexte souligné par M. Antonio Guterres, le Secrétaire General des Nations Unies, dans son message adressé à l’occasion de cette journée internationale. « Dans le monde tumultueux qui est le nôtre, la lutte antimines est une mesure concrète en faveur de la paix,» a rappelé M. Guterres.
Une menace constante sous haute surveillance…
Au Mali, depuis le déclenchement des hostilités en 2012, la présence de restes explosifs de guerre (REG), d’engins explosifs improvisés (EEI) ainsi que la prolifération d’armes légères et de petits calibres, représente une menace constante pour les communautés vivant dans le centre et le nord du pays. Depuis 2012, le Service de Lutte antimine a enregistré 123 incidents liés aux REG et causant au total 228 victimes civiles, parmi lesquelles 64 % sont des enfants. Pour leurs parts, 569 incidents par EEI ont fait plus de 1280 victimes depuis 2013, dont 25% étaient des civiles. Comme l’a souligné la Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire générale de l’ONU, « L’impact mortifère sur les populations civiles s’aggrave incontestablement depuis quelques mois, tandis que perdurent les attaques contre les troupes nationales et internationales, avec pour corollaire des difficultés d’acheminent de l’aide humanitaire ».
es progrès considérables ont pourtant été réalisés grâce à une collaboration étroite entre partenaires techniques et financiers qui ont permis de démultiplier les efforts nationaux en la matière. Ainsi, les efforts en faveur de la protection des civils ont fait chuter de moitié le nombre de victimes de restes explosifs de guerre (REG), passant notamment de 53 victimes enregistrées en 2012 à 23 en 2017.
Bien que des efforts notables aient été faits, beaucoup reste encore à faire afin de promouvoir un impact durable pour la paix et le développement, réduire l’impact de la menace et, renforcer les capacités nationales en vue d’une appropriation durable et gestion de la lutte antimines.
Infos MINUSMA
Source: Delta News