« Etat de mise en œuvre de la Politique commune d’amélioration de l’environnement au sein de l’UEMOA » est le thème d’un atelier qui regroupe, depuis hier, à Azalaï Grand Hôtel de Bamako, les membres du comité interparlementaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine. Les travaux ouverts sous la présidence du président de l’inter sous-comité du Comité interparlementaire de l’UEMOA, Jérémie Ngouan, s’étendront jusqu’au 22 juillet prochain.

La mise en œuvre de la Politique commune d’amélioration de l’environnement (PCAE) de l’UEMOA apporte, à en croire, le président de l’inter sous-comité du Comité interparlementaire (CIP) de l’UEMOA Jérémie Ngouan, « devrait permettre d’améliorer la gestion durable des ressources naturelles, de restaurer et de réhabiliter les ressources dégradées, de conserver la diversité biologique, d’atténuer les effets des changements climatiques et de promouvoir des modes appropriés de production propre, de consommation et d’économie des ressources naturelles, notamment par les économies des ressources en eau et d’énergie et la promotion des énergies renouvelables, y compris les bioénergies ».

En effet, la PCAE adoptée par l’UEMOA par Acte additionnel n° 01/ CCEG/UEMOA du 17 janvier 2008 a pour objectifs d’inverser les tendances lourdes de dégradation et de réduction des ressources naturelles ; d’inverser la dégradation des milieux et cadre de vie ; de maintenir la biodiversité.

Ces 4 jours de travaux permettront de présenter les fondements, les enjeux et les grands axes de la PCAE et l’état de sa mise en œuvre. Ils vont également permettre de faire le point de la coopération avec les autres institutions telles que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le Comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse au sahel (CILSS), l’Autorité du bassin du Niger (ABN) et sensibiliser les députés sur le rôle qu’ils peuvent jouer dans la mise en œuvre de la PCAE dans leurs pays respectifs.

Dans le cadre la coopération entre l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la CEDEAO et l’UEMOA, cet atelier va également contenir une séance d’information et de sensibilisation  sur les enjeux liés à l’environnement, à l’eau et au changement climatique. Au cours de cette séance, qui sera animée par les experts de l’UICN et ceux de la CEDEAO, un accent particulier sera mis sur le Programme de partenariat pour la gouvernance environnementale en Afrique de l’Ouest (PAGE).

En vue du renforcement des capacités des membres des sous-comités du CIP de l’UEMOA une autre communication sera faite sur le concept « émergence ». Laquelle notion pour M. Ngouan est « tant usitée par nos hommes politiques et les médias ». Selon lui, la notion d’« émergence renvoie pourtant à une autre réalité que celle de pays ayant simplement amorcé leur développement économique et industriel». « Ce mot qui évoque des pays comme l’Afrique du Sud, l’Inde, Singapour, la Turquie ou le Brésil va au-delà des statistiques et des clichés ; c’est le résultat d’un ensemble de facteurs combinés, le fruit d’un processus qui est loin d’être une simple étiquette», a-t-il précisé.

La communication sur l’émergence tentera d’apporter des réponses à un certain nombre de questions, notamment : Qu’est-ce que l’émergence ? Peut-on parler d’émergence en Afrique de l’Ouest ? Quand et comment un pays devient émergent ? Peut-on être pauvre et émergent ? Peut-on dire que ce terme caractérise la situation d’un individu, d’un groupe de personnes ou d’une société qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour lui permettre de satisfaire ses besoins fondamentaux et se développer normalement ?

L’Afrique de l’Ouest et l’espace UEMOA, en particulier, font face à une démographie galopante. Cette situation entraîne une dégradation des ressources. Les écosystèmes se détériorent rapidement et la menace du changement et la variabilité climatiques, qui se confirme et augmente en intensité, compromet chaque jour un peu plus la production agricole, la sécurité alimentaire et la biodiversité.

« La nécessité pour l’Afrique de l’Ouest de réconcilier ses besoins de développement avec la gestion durable de ses ressources naturelles » demeure un de ses « plus grands défis environnementaux » auxquels (défis) la PCAE de l’UEMOA apporte des réponses.

K. DIAKITE

Source : L’Essor