7 Sénégalaises et 2 étrangères- 1 Guinéenne et 1 Sierra- Léonaise- étaient présentées hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Elles répondaient du délit de prostitution sans carnet de santé.

Classée au numéro 30 du rôle d’audience, l’affaire des 9 jeunes filles appréhendées pour prostitution sans carnet de santé, a été ouverte, hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le jour des faits, vers 22 heures, les policiers avaient fait irruption dans un bar de la place. Sur les lieux, ils ont appréhendé 9 jeunes filles, 7 Sénégalaises, une Guinéenne  une Sierra-Léonaise. Devant les limiers, certaines d’entre elles ont expliqué leur présence sur les lieux par un anniversaire auquel elles auraient été conviées. «J’ai fait 3 mois au Sénégal et je n’ai jamais exercé le métier de prostitution. Si on a été dans ce bar, c’est parce que mon copain nous avait invitées à anniversaire», a dit la native de la Guinée Conakry. Ses propos seront confirmés par ces camarades. Mais, il se trouve que la prévenue S. Sarr en est à sa troisième arrestation pour les mêmes faits. Aussi, lui fera savoir le procureur : «c’est la troisième fois qu’on vous attrait à la barre parce que vous ne disposez pas de carnet de santé. Si vous avez choisi ce métier, vous devez prendre toutes les précautions pour protéger vos clients.«Ce métier marche»

Dans son réquisitoire, le procureur a soutenu que la prostitution est reconnue par le Sénégal et est bien réglementée. Poursuivant, il arguera : «si nous constatons la présence d’étrangères dans le milieu de la prostitution, c’est parce que ce métier marche mieux ici qu’ailleurs. Cependant, il faut que ces dernières aillent régulièrement au poste de santé afin de protéger leurs clients de certaines maladies, notamment le sida.» Toutefois, convaincu de leur culpabilité, il requit contre certaines d’entre elles une peine d’emprisonnement d’un mois et la relaxe pour celles qui étaient venues assister à un anniversaire, leur faisant bénéficier du doute. Pour la défense, les policiers ont arrêté ces jeunes filles en train de célébrer un anniversaire, alors qu’il n’est pas interdit de fréquenter un bar qui est un lieu de consommation et de rafraîchissement. Le tribunal a condamné S. Sarr à une peine d’emprisonnement de 15 jours, un mois pour deux autres prévenues, tandis que le reste de la bande s’en est sorti libre.

Cheikh Moussa SARR