Le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, après plusieurs sorties médiatiques contre la prorogation du mandat des députés, a fini par s’abstenir de voter contre la loi de prorogation. Une autre farce de dindon de Soumaila Cissé.
Après une première prorogation les députés ont voté jeudi, 27 juin 2019, la prorogation d’une année de leur mandat soit jusqu’au 2 mai 2020. Le 27 juin, la loi a passé comme une lettre à la poste par 123 voix pour et 0 contre, 19 abstentions. Pourtant, ceci ne devrait pas être le cas. Dans la mesure où il y a quelques semaines, le Chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, non moins président du parti URD avait montré son opposition sur la prorogation.
Le 27 juin 2019, à l’Assemblée nationale, le président de l’URD a fait un revirement à 190 degré en s’abstenant de voter contre le texte de loi. Après le vote, c’est des explications qui n’ont aucun fondement qui ont été avancées par l’entourage du Chef de file de l’opposition.
Outre Soumi-champion, plusieurs formations politiques représentées à l’hémicycle dont l’ADP-Maliba avaient fait part de leur opposition quant à la prorogation du mandat des députés.
Lors de la première prorogation de six mois, c’est cette même opposition parlementaire qui avait sorti ses muscles contre la décision de la Cour Constitutionnelle. Mais, jamais, l’on a vu un député de l’opposition ou Soumaila lui-même démissionner. Excepté Oumar Mariko qui avait suspendu sa participation aux travaux à l’hémicycle jusqu’à la tenue des congrès de son parti SADI, aucun parti représenté à l’Assemblée n’avait pris le courage de donner un avis contraire.
Le projet de loi prorogation du mandat des députés avait été prise en Conseil des ministres extraordinaire le vendredi 7 juin 2019. A cette occasion, le gouvernement a justifié cette décision par « le caractère de force majeure des difficultés entravant le respect scrupuleux des dispositions constitutionnelles et législatives et la nécessité d’assurer le fonctionnement régulier de l’Assemblée nationale ».
Prorogation au Tchad et en Guinée
En Afrique, le Mali n’est pas le seul cas. Au Tchad, le mandat de l’actuelle Assemblée, élue en juin 2011, devait expirer le 20 juin 2015. Mais face à l’impossibilité d’organiser de nouvelles législatives à temps, le Cadre national de dialogue politique (CNDP, regroupant à parité la majorité présidentielle et l’opposition ainsi que des représentants de la société civile) avait proposé, début 2015, que le mandat de l’Assemblée soit prorogé de 24 mois, du 21 juin 2015 au 21 juin 2017. Le 25 février 2015, l’Assemblée nationale a adopté une loi modifiant la Constitution et prorogeant la durée de la législature en cours. En Guinée, l’actuel mandat des députés qui devrait arriver à terme en 2019, a été prorogé par décret présidentiel. Dans ce pays, le mandat des députés a été prorogé par deux fois de 1995 à 2002, et de 2002-2008.
Bintou Diarra
Arc en Ciel