Le projet Mali Justice, financé par l’USAID, a présenté, le jeudi 24 mai dernier, à l’Hôtel Radisson Blu, le document «Cent fiches juridiques-la justice expliquée aux Maliens». La cérémonie a été présidée par le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Hamidou Younoussa Maïga, en présence du Directeur dudit Projet, Me Jean Lavoie, du Représentant de l’USAID et d’autres hautes personnalités.
Mali Justice Project dont le mandat s’inscrit dans le cadre de la restauration de la confiance des citoyens et de leur accès au système judiciaire national. C’est dans cette optique que l’Etat a entrepris des actions de mobilisation de ses compétences internes pour l’élaboration et la diffusion de cent fiches pratiques dont le but, sans prétendre à l’exhaustivité, est de rendre accessible la justice aux citoyens. Ce document se base sur des cas ou des situations du quotidien auxquelles sont confrontés les Maliens et les Maliennes.
Cette activité consiste à présenter les fiches juridiques et les différents domaines abordés (organisation judiciaire, branches du Droit, procédures requises,…) afin de promouvoir le document auprès des professionnels de la Justice et des organisations de la société civile (OSC) actives dans le secteur. Il s’agit aussi de contribuer au rapprochement de la justice et des justiciables, de favoriser une meilleure compréhension du Droit, des procédures et des juridictions.
Au Mali, l’accès à la justice est confronté à de nombreux défis: les distances géographiques qui séparent les juridictions des justiciables ; le manque de confiance des citoyens maliens en la Justice dont l’intégrité est souvent questionnée ; la disponibilité des ressources humaines ; les frais de justices ; etc. Et il y a aussi et surtout la compréhension de la loi, du Droit et des procédures de notre justice ; et enfin, la juxtaposition du système de justice de justice traditionnelle considéré par une grande partie de la population et souvent pour des raisons de méconnaissance, comme savoir mieux en adapter aux réalités locales.
Malgré les efforts des pouvoirs publics pour la création des nouvelles juridictions, le recrutement du personnel et l’élaboration de textes pour faciliter l’accès à la justice, la compréhension par les citoyens de la loi et du Droit continue de soulever des interrogations d’autant plus que la loi est exprimée dans une langue étrangère, le français, et dans des termes qui, souvent, ne sont pas maîtrisés par les Maliens.
Les populations rurales et les secteurs socio-économiques se détournent ainsi des Tribunaux classiques. C’est le lieu de féliciter les organisations de la société civile appuyée par les partenaires techniques et financiers qui ont traduit certains textes fondamentaux dans les langues nationales afin de les rendre beaucoup plus compréhensibles par le plus grand nombre de citoyens.
Le Projet « Justice au Mali » (MJP) est financé par l’USAID-Mali pour une durée de 5 ans. Il s’articule autour de trois composantes à savoir l’amélioration des capacités de l’Administration et la distribution de la justice par les services centraux du Ministère de la Justice ainsi que par les Cours et Tribunaux ; l’amélioration du cadre et des processus d’accès à la justice par le truchement des mécanismes judiciaires et par l’entremise des systèmes de justice informelle et la relance des initiatives locales et régionales en matière de lutte contre la corruption tout le long des corridors de transport et de commerce.
Pour le Directeur de l’USAID, «les Etats-Unis soutiennent le Mali dans le domaine de la Justice expliquée et dans la lutte contre la corruption. Ce guide sera expliqué en langues locales (Bambara, Peulh, Sonrhaï, Soninké et en Tamasheq) pour sa bonne compréhension».
Il a aussi su mettre l’occasion à profit pour adresser ses remerciements à toute l’équipe de Mali Justice Project pour la réalisation de ce projet.
«Je suis particulièrement heureux parce que cela fait 44 ans que je fréquente les Palais de la Justice mais c’est aujourd’hui que je vois un document de satisfaction», a déclaré le Ministre de la Justice, Hamidou Younoussa Maïga.
Mahamadou SARRE, Stagiaire
L’Observatoire