L’association Alegria a officiellement lancé, le samedi 22fevriér 2020, son projet SOS Enfants Talibés, qui vise à mettre en place un programme innovant de resocialisation d’éducation et d’insertion professionnelle des enfants mendiants “Talibés” de la ville de Bamako au Mali. La cérémonie de lancement était présidée par la présidente de l’association Alegria, Adama Samaké.
Ils sont nombreux ces jeunes garçons âgés de 5 à 15 ans appelés “Talibés” errant dans les rues et autres lieux publics, s’exposant à tous les dangers et passant leur temps à mendier. Ce phénomène de mendicité des enfants prend de plus en plus d’ampleur. Ces enfants vivant loin de leurs parents sont dans un état de manque absolu tant sur le plan nutritionnel, vestimentaire qu’hygiénique.
En dépit de tout ceci, le phénomène s’amplifie et l’on rencontre de plus en plus d’enfants mendiants dans la ville de Bamako. Certains parents croyant donner une éducation religieuse à leurs enfants, les envoient chez des maîtres coraniques, sans y ajouter les moyens pour les prendre en charge. D’autres parents, ne pouvant assurer la charge de leur descendance les confient à des maîtres coraniques, comme pour les mettre au service de la religion, qui pourraient les prendre en charge.
Cependant, ces maitres coraniques n’ont que très peu de moyens, d’autant plus que l’école coranique n’est ni une entité publique, qui pourrait recevoir des subventions de l’administration publique et ne s’assimile pas à une entité d’enseignement privé qui exigerait en contrepartie une contribution financière des parents qui, d’ailleurs, n’y inscrivent leurs enfants que parce que manquant de moyens.
Ainsi, certains de ces maîtres coraniques envoient dans les rues, les apprenants pour quémander leur pain quotidien. Si le principe en soi n’est pas condamnable et peut être considéré comme juste, il a été complètement perverti au point de créer ce système. Le travail des enfants correspond à toute activité qui les prive de leur enfance, leur éducation et leur dignité mais aussi qui est néfaste à leur santé physique et psychologique et qui les empêche de bien se développer.
En effet, la mendicité des enfants est une violation des dispositions de la Convention relative au droit de l’enfant (CDE) et de la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012 relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. Cette situation traduit en partie un affaiblissement des structures familiales notamment en milieu urbain et constitue u danger pour la survie des enfants concernés.
En effet, les enfants en rupture de ban avec la cellule familiale sont exposés à plusieurs formes de violence : services sexuels, drogue, maladie, intempéries, etc. La démission des parents du fait d’une situation sociale difficile et certains fléaux sociaux contribuent également à mettre à mal l’harmonie au sein des familles.
C’est dans le but de mettre en place un programme innovant de resocialisation d’éducation et d’insertion professionnelle des enfants mendiants “Talibés” de la ville de Bamako au Mali, que l’association Alegria a initié un programme dénommé SOS Enfants Talibés dont la phase pilote concerne 20 enfants mendiants sur une durée de 12 mois. Lire la suite sur aumali…
Abdrahamane Diamouténé
Source: l’indicateur du renouveau