Le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA a lancé, hier jeudi, au palais de la culture de Bamako le 10e programme du stage de formation professionnelle couplée aux journées emploi-jeunes. 5000 jeunes apprenants sont concernés par cette édition, dont la mise en œuvre coûtera à l’État plus de 10 milliards de FCFA.
Plusieurs membres du gouvernement, des autorités politiques, administratives, des partenaires d’exécution de cette initiative ainsi que ses bénéficiaires ont pris part à la cérémonie. Solennel, l’événement l’a été et marqué notamment par la signature de la convention de partenariat entre l’APEJ et des structures d’accueil des stagiaires et la prestation de serment de ces derniers.
La main levée, les 5000 stagiaires de ce programme ont prêté serment. Selon la formule d’engagement, ils s’engagent à respecter le règlement intérieur de leurs structures d’affectation, de travailler avec assiduité, courage et abnégation.
Entouré de certains de ses camarades, le porte-parole des bénéficiaires de ce 10e programme, Abdoulaye Bocar BA, a témoigné de leur gratitude aux autorités du pays pour la pérennisation de l’initiative. Le jeune BA a également indiqué que ces stages leur permettront d’être plus compétitifs sur le marché du travail, mais à condition que les jeunes soient curieux, dévoués et ponctuels.
Selon le Directeur général de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ), Mahamadou FOFANA, l’État accorde à chaque stagiaire un appui financier tous les mois durant la période du stage. Ce montant varie, selon les niveaux d’études des stagiaires, a précisé M. FOFANA.
« La mise œuvre de ce programme coûtera à l’État la somme de 2 940 754 684 FCFA qui sont mobilisés, à travers la taxe emploi-jeunes. Le nombre de stagiaires pour cette édition a augmenté, contrairement aux programmes précédents. De 3000, on est passé à plus de 5000 personnes sur instruction du président de la république », a signalé le DG de l’APEJ.
Le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle Maouloud Ben KATTRA pense que ce programme participe à la résolution de la question de l’emploi des jeunes au Mali. Devenu un phénomène général dans le monde, le manque d’emploi est l’une des causes de la désintégration sociale, aux conflits et aux migrations, a déploré le ministre Ben KATTRA.
« Même les pays dotés des économies les plus rigoureuses souffrent des effets néfastes du chômage, à telle enseigne qu’on parle de plus en plus de croissances sans emploi », a-t-il fait savoir.
APEJ de 2013 à 2018
Dans son speech, le ministre Ben KATTRA a présenté le bilan de l’APEJ de 2013 à 2018. Pendant cette période, a-t-il fait savoir, 22 647 jeunes diplômés ont bénéficié du programme de stage de formation professionnelle pour un montant de plus dix milliards de nos francs.
Au même moment, l’APEJ a financé pour toutes catégories confondues 6 679 projets, dont plus de la moitié des bénéficiaires résidaient en milieu rural. Financé en partenariat avec le PROCEJ, le PAFIP et l’OMI, ce projet était exécuté à plus de quatre milliards FCFA. Précisément en milieu rural, à la même période, le ministre se vante d’avoir aidé 332 jeunes à entreprendre dans la riziculture et dans le maraîchage. C’est à partir du secteur de l’agriculture que partira le développement du Mali comme affirmé par plusieurs experts, est-il convaincu.
« Avec douze millions d’hectares cultivables sur lesquels trois millions sont actuellement mis en valeur, un potentiel irrigable de deux millions d’hectares, les barrages et dispositifs de retenues d’eau, ces potentiels agricoles, piscicoles, arboricoles et cet immense cheptel, il n’y a pas de place pour le chômage pour les plus audacieux », a-t-il relevé, arguant que Aliko DANGOTE le plus riche d’Afrique fait de la culture de la tomate.
De son côté, le chef de file de partenaires, Bakary TOGOLA, non moins le président de l’APCAM, a estimé qu’il est temps d’évaluer la mise en œuvre de ce programme. Dix ans après son lancement, il faut que les acteurs fassent le point pour voir ce qui a marché ou pas en vue d’améliorer les prochaines éditions. Une proposition largement partagée par plusieurs experts qui estiment que le programme de stage souffre de beaucoup d’anomalies, notamment de son suivi.
Quant aux journées emploi-jeunes, elles contribueront à promouvoir la création d’entreprise et l’esprit entrepreneurial des jeunes. Elles constituent un espace de concertations entre les acteurs intervenant dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Par Sikou BAH
Source: info-matin.