C’est la conclusion de la Mission du Fonds Monétaire International (FMI) qui a séjourné dans la capitale, du 19 au 29 novembre 2019, dans le cadre de la première revue du Programme économique et financier du Mali appuyé par l’Accord au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC).
Au cours d’une conférence de presse organisée au ministère de l’Economie et des finances, le vendredi dernier, le ministre Délégué, Chargé du Budget, Aoua SYLLA BARRY, et la représentante du FMI, Boriana YONTCHEVA, ont présenté les conclusions de la mission.
Le Ministre Délégué a fait savoir que les échanges avec la Mission du FMI ont essentiellement porté sur le cadre macro-économique avec un accent particulier sur la finance publique ; l’objectif étant de créer les conditions d’une croissance économique.
A l’issue des discussions, a pour sa part fait savoir Boriana YONTCHEVA, « la Mission du FMI et les autorités maliennes sont parvenues à un accord préliminaire sur la première revue du nouveau programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du FMI, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI ». Elle a révélé que l’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI est prévu pour début janvier 2020, de même que le montant correspondant à cette première revue qui est de 16 milliards FCFA.
A l’issue de cette première revue, la plupart des voyants sont au vert, laisse comprendre le Chef de la Mission du FMI. « La croissance économique qui devrait s’établir à 5%, en 2019, et dans la moyenne, malgré le contexte sécuritaire difficile, dénotant une résilience de l’économie. Les bonnes récoltes consécutives à la pluviométrie abondante ont entraîné une baisse du niveau général des prix en 2019 », saluent les services du FMI.
Mme Boriana YONTCHEVA détaille la bonne dynamique du Mali : « la Mission du FMI et les autorités ont examiné l’exécution budgétaire en 2019 et les mesures sous-tendant le projet de loi de finances 2020. Le déficit budgétaire de l’Etat devrait respecter le critère de convergence de l’UEMOA de 3% du PIB en 2019. Presque tous les critères de performance et les objectifs indicatifs du programme à la fin septembre 2019 ont été respectés, ainsi que les repères structurels. La mission s’est félicitée de l’amélioration sensible du recouvrement des impôts. Les autorités se sont engagées à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes intérieures, afin de créer l’espace budgétaire nécessaire pour le dépenses sociales, de développement et de sécurité, tout en préservant la stabilité macro-économique et la vitalité de la dette publique. En plus de la modernisation des administrations fiscales et douanières, le rythme de mise en œuvre des réformes visant à numériser les procédures d’acquittement de l’impôt, rationnaliser davantage les exonérations fiscales, y compris celles accordées au secteur minier, et améliorer les prélèvements de recettes sur les produits pétroliers et la taxation de la propriété foncière, devra être accéléré ».
Le Chef de la Mission exprime sa satisfaction : « les services du FMI saluent les efforts en cours pour réformer le secteur de l’énergie, notamment les mesures visant la société publique d’électricité EDM-SA, afin de permettre son retour à l’équilibre financier à moyen terme tout en garantissant un meilleur approvisionnement des populations en électricité ».
Pour autant, il y a des efforts à faire pour l’atteinte des objectifs de croissance forte et inclusive et de réduction de la pauvreté assignés au programme. Ce, d’autant plus que le constat est fait que qu’il y a pas d’avancée notable dans la réduction de la pauvreté et le relèvement de la qualité de vie. Ce, nonobstant une volonté réelle des autorités de relever ce défi.
De même, elle relativise le taux de croissance de 5%. Car, appliqué à une population en pleine croissance, il se situerait en réalité autour de 2%.
Au regard des vulnérabilités qui sont les nôtres et pour l’atteinte des objectifs du Programme, la mission du FMI encourage les autorités à améliorer l’efficience dans la fourniture des services publics, y compris par la poursuite des réformes visant à améliorer la gouvernance. Elle invite également les autorités à redoubler d’efforts dans l’apurement prompt des arriérés de paiements intérieurs et dans l’assainissement du climat des affaires plus généralement, pour favoriser le développement du secteur privé et la création d’emplois pour les jeunes.
Par ailleurs, le Chef de mission du FMI salue la lutte contre la corruption qui est un pan important de la bonne gouvernance.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin