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Produits de première nécessité : Comment vendeurs et clients vivent la hausse des prix à Bamako

Situé en Afrique de l’Ouest, le Mali est un pays dont la plupart des produits sont importés soit du Sénégal, de la Côte d’Ivoire etc. Selon le PAM, le Mali importe 70% des denrées de sa consommation alimentaire avec une somme de 344 millions de dollars d’importation en 2019, selon l’Observatoire de la complexité économique du MIT. En Afrique de l’Ouest, les denrées alimentaires considérées comme de « première nécessité » sont entre autres : la farine, le sucre, le riz, l’huile, etc. Des denrées qui sont presque incontournables dans le quotidien des Maliens.

Force est à constater que malgré la levée de l’embargo, le prix du sucre, de l’huile, de la farine, du spaghetti, de la pomme de terre, de l’oignon et du poisson importé du Sénégal ne fait qu’augmenter. Qu’est-ce qui serait à la base de cette augmentation ? Comment la population arrive-t-elle à s’en sortir malgré la cherté des produits ? Des questions qui nécessitent des réponses. C’est ce qui nous a motivé à faire un reportage, ce dimanche 07 août 2022, au marché de Kalaban-Coro, ainsi que dans quelques boutiques de la ville de Bamako pour nous renseigner sur les prix actuels des produits alimentaires. Selon un vendeur de condiment au marché de Kalaban-Coro qui a préféré garder l’anonymat : «La hausse des prix malgré la levée de l’embargo est due au fait que les commerçants veulent d’abord liquider les stocks de produits qu’ils avaient achetés pendant que le pays était sous l’embargo. Autrefois, le carton de spaghetti était à 7000f et on le vendait à 400F le paquet ; mais aujourd’hui le carton est à 9000f et le paquet à 500f. J’achète le bidon d’huile de 20 litres à 25 000 f et j’ai à peine 500F ou 1000f comme bénéfice ».

Si d’autres pensent que vendre l’huile en litre est plus bénéfique que les ventes détaillées, c’est carrément le contraire chez certaines personnes qui ont totalement abandonné les ventes en litre au profit du détail. C’est le cas de ce boutiquier de Daoudabougou qui préfère aussi garder l’anonymat : «Le prix du sac de sucre varie désormais entre 36 000f  et 40 000f ; les prix sont variables et dépendent des fournisseurs ». L’occasion était parfaite pour demander l’avis des chefs de famille sur comment ils arrivent à s’en sortir malgré la cherté de la vie. Selon M. Keïta, « actuellement il est vraiment difficile de joindre les bouts. Imaginez seulement que dans certaines boutiques de la ville on ne vend plus de sucre pour 50F ; le détail commence à 100F avec une quantité minuscule qui ne peut même plus suffire pour la bouillie d’une seule personne. Ce n’est vraiment pas facile et les moyens manquent ». Il est à noter que les prix indicatifs plafonds de vente au Mali ne sont point respectés. Au lieu de 22000F comme indiqué, le bidon d’huile de 20 litres est vendu à 25 000F, 26 000f selon nos sources ; et le sac de farine de 50 kg qui devrait être vendu à 25 000F est plutôt cédé à 29 000F voire 30 000f. L’instant au marché de Kalaban-Coro était une occasion idéale pour s’informer également sur les prix de certains condiments, tels que l’oignon, la pomme de terre et le poisson importé du Sénégal. Nous avons ainsi approché un vendeur qui a aussi préféré taire son nom. Selon lui, « après la levée de l’embargo, le prix du poisson de mer a considérablement augmenté. Ceux qui étaient vendus à 1000f ont eu un surplus de 200F et ceux à 1300f sont désormais vendus à 1500F.  Le sac de 25 kg d’oignon importé est à 10 000F et le kilo est vendu à 500F, l’oignon de Niono est vendu à 400 f le kilo. Le sac de la pomme de terre est à 15 000f et le kilo est vendu à 650f ou 700F, selon les vendeurs. Les prix peuvent changer du jour au lendemain et cela dépend des saisons de moisson ». A noter que le conseil extraordinaire des ministres s’est tenu le dimanche 07 août 2022 sur la hausse « anormale et injustifiée » des prix de certains produits de première nécessité sur le marché malien. Le Gouvernement rassure que toutes les dispositions seront prises pour contenir cette hausse.

AÏSSATA MAÏGA

Source: LE PAYS

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