Suite au communiqué du Conseil des Ministres du mercredi 22 janvier 2020, annonçant les dates de la tenue des élections législatives en mars et avril prochain, le front pour la Sauvegarde de la démocratie a réaffirmée sa volonté de prendre part aux dites élections, bien qu’elle soit consciente qu’il y aura des problèmes d’organisation et non des moindres. Les problèmes qui plombent notre démocratie du fait de l’insécurité et de la crise du nord sont restés non résolus en grande partie par le régime d’IBK.
Dans ces conditions le FSD, se demande réellement si le gouvernement sera à hauteur de mission. Concernant la CMA, après le communiqué du conseil des ministres relatif à la convocation du collège électoral pour le dimanche 29 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national à l’élection des députés de l’Assemblée nationale.
La CMA a été blessée dans son orgueil du fait, que le gouvernement lui a hissé à son niveau sur toutes les questions d’ordre national et à ce titre ils prennent toutes les décisions ensemble. Donc pour cette fois-ci, la CMA n’a pas été contactée afin qu’elle donne son accord sur la question des élections législatives. Un communiqué diffusé par la CMA informe l’opinion nationale et internationale, conformément à toutes positions observées depuis 2017 dans ce cadre, qu’elle ne peut participer dans les conditions du calendrier actuel à des élections dont le collège est déjà convoqué pour un premier tour de scrutin fixé à la date du 29 mars 2020. Nonobstant la prise en compte du bien-fondé de la résolution n°1 du dialogue national inclusif portant sur la nécessité d’organiser dans les meilleurs délais des élections législatives, la CMA réaffirme que sa participation reste sous réserve de : 1) la diligence d’engager le processus de la réorganisation territoriale et du nouveau découpage administratif ;2) La prise en compte et en charge dans le prochain processus électoral des régions de Taoudéni et de Ménaka en plus des cercles d’El-Moustarat et d’Achibogho dont l’organisation territoriale a été adoptée par le gouvernement en conseil de ministres depuis le 28 février 2018 ; 3) la possibilité de faire participer les centaines de milliers des réfugiés et déplacés internes. La CMA ne peut indéfiniment cautionner qu’une importante frange de la population puisse encore être privée pendant un autre quinquennat de ses droits civiques et de ses chances à participer à l’élection législative.
Pour rappel concernant la mise en œuvre du désarmement, démobilisation, et réinsertion (DDR), il faut noter que la même CMA avait exigé d’IBK l’enrôlement de 32 mille combattants touaregs dans les forces armées maliennes. Ce chiffre fait le double des FAMA. Le régime a accepté cela sans rechigner, sauf que la CMA ne dispose pas de tout ce nombre.
Nous nous posons la question de savoir :
comment se fait-il que nos autorités acceptent que la CMA nous propose 32 mille rebelles appartenant aux forces armées azawadiennes soient intégrés dans les FAMA ? D’où sont venus ces 32 mille combattants lorsque toute la population des zones rebelles ne dépasse pas 60 mille habitants . Comment un régime sérieux peut-il accepter un tel nombre d’intégrés à la fois, si ce n’est de constituer une armée de libération du joug de la République ?
La CMA n’est pas à son premier coup d’essai. En 2016, elle avait interdit les élections communales sur leur territoire qui est l’Azawad. Il a fallu leur donner des fonds importants afin qu’elle accepte que les élections se tiennent seulement sur une partie de leur zone.
La CMA est dans son jeu favori, elle exploite à suffisance, l’autorité qu’IBK leur a offerte à travers l’accord d’Alger sur lequel, elle se base pour coincer le gouvernement, qui a chaque fois est obligée de reculer. À l’époque nous avions décrié le contenu dudit accord, qu’il sapait l’autorité de l’État sur cette partie du territoire national. C’était pour éviter une pareille chose c’est-à-dire deux entités distinctes pour gérer le même pays.
La CMA dispose au nord d’une armée forte, bien entrainée et prête à en découdre avec les FAMA, appuyée en cela par la France, l’armée mauritanienne et la MINUSMA qui ont transporté des engins lourds dans ce camp situé à 45 km de Kidal. L’État est au courant de l’existence de ce camp. La CMA a déjà tout ce qu’il faut pour être un état souverain, par la faute du régime IBK.
L’argent du contribuable est distribué constamment à ceux qui ont refusé la République. L’école malienne vient d’être paralysée encore du fait d’une mauvaise monture d’une loi concernant la hiérarchisation des enseignants et les avantages liés à cela. Si c’était la CMA dans ce cas elle aurait été satisfaite à la première claque de Sidate ou d’Algabass.
En effet, la CMA voudrait que l’État leur créer des conditions afin que la minorité géographique continue à dominer la majorité démocratique, en fait une royauté . Le chemin de la paix passera certainement par une autre guerre.
S BADOU
Source: Le Carréfour