Au Burundi, la tenue des opérations électorales est prévue pour 2020. D’ores et déjà, la commission d’enquête onusienne s’est prononcée sur la question. En effet, après avoir évoqué les risques de violences et d’atteintes aux droits de l’homme, l’organe onusien a manifestement montré sa volonté de s’impliquer dans le processus des opérations électorales du Burundi.
Sur la question, le président de la commission d’enquête onusienne, Doudou Diène, s’est exprimé comme suit : « Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que l’existence d’un État de droit et d’un pluralisme politique, sont essentiels à l’organisation d’élections qui soient réellement démocratiques, libres et crédibles en 2020 ». Après avoir pris bonne note de l’autorisation qui avait été accordée le 14 février par les autorités burundaises pour la création d’un nouveau parti politique de l’opposition appelé « congrès national pour la liberté », les informations étayent que les trois membres de cette commission d’enquête onusienne insistent sur le fait que la campagne électorale doit être ouverte aux médias indépendants. Dans leurs propos, ces experts onusiens ont souhaité que le prochain scrutin se déroule dans un climat libre et apaisé dans lequel, envisagent-ils, les candidats et les « électeurs ne craignent pas d’être victimes de violences d’intimidations ou de représailles ». Malgré cet appel, le président Doudou Diène et son équipe onusienne, comptent suivre avec attention, les mesures et les décisions prises par les autorités burundaises ainsi que toutes les opérations du terrain qui seront en rapport avec la préparation de ces élections qui doivent être tenues à l’horizon 2020. Cela, ajoutent-ils, pour identifier les risques éventuels de violence ou de violation des droits de l’homme. C’est pourquoi la commission chargée d’enquêter sur le sol burundais a rappelé que l’accord d’Arusha avait reconnu l’existence « d’un conflit fondamentalement politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes ». Après avoir mis les autorités burundaises en garde à propos des « éventuelles persistances des risques », l’équipe onusienne a trouvé légitime qu’une « observation valable »soit faite pour éviter ou recenser les cas de violation et de violence des droits de l’homme qui pourraient avoir lieu au cours des élections de ce pays. Pour les experts onusiens, la traque des opposants se poursuit au Burundi et les personnes qui n’ont pas voté lors du referendum constitutionnel du 17 mai 2018 ou qui sont soupçonnées d’avoir voté non, en plus des membres des partis d’opposition, sont régulièrement victimes d’arrestation ou d’élimination. « De tels actes, disent-ils, ne peuvent que renforcer nos inquiétudes pour les prochaines élections de 2020 ». Outre cela, ces experts ont également montré que les imbonerakures sont toujours omniprésents pour exercer une surveillance active, voire continuelle, sur la population. Or, ajoutent-ils, ces mêmes imbonerakures se trouveraient en coordination avec les autorités locales du pays.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays