Dans une déclaration en date du 22 janvier 2019, le parti Fare An Ka Wuli de Modibo Sidibé dénonce également la démarche solitaire du Premier ministre, qui contre toute attente, a nommé les membres du comité des experts sans consultation des forces vives de la nation.
Lisez plutôt la déclaration
Le 14 janvier 2019 le Premier ministre a pris 2 décrets l’un portant sur la création du Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle et le second, portant sur la nomination des membres dudit comité. Une telle démarche qui lui a été déconseillée lors de la visite de travail qu’il a bien voulu nous rendre, appelle de notre part les observations et commentaires ci-après.
Le décret 0015 précise la prise en compte dans le projet de révision de la constitution, les clauses de l’Accord pour la Paix et de la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger qui « …relèvent de la matière constitutionnelle », tout comme le décret de 2016 qui retenait « les dispositions dudit Accord « …ayant valeurs constitutionnelles… ». La question est que nous n’avons jamais entendu aucune autorité gouvernementale expliquer aux maliens, quelles sont les clauses de l’accord qui auraient « valeurs constitutionnelles » ou relèveraient de la” matière constitutionnelle”.
Il est clair que la démarche est fondamentalement politique et que c’est une vision politique qui doit d’abord et avant tout porter cette réforme, nonobstant la grande qualité des experts retenus.
Il n’a échappé à personne que la grave crise que le pays connaît depuis quelques années, exige de grandes réformes politiques, institutionnelles, économiques, culturelles…
C’est pourquoi le parti FARE s’est inscrit dans une logique plus vaste de Refondation institutionnelle par un véritable dialogue national. Ainsi, Il a été souligné récemment par notre parti, dans une Tribune relative à la visite du Premier ministre que ‟Les réformes politiques et institutionnelles envisagées par le gouvernement, le processus électoral et le découpage administratif du pays, tout comme les autres sujets majeurs de la vie de la Nation, doivent faire l’objet d’une large concertation de l’ensemble des citoyens maliens, résidant au pays et de la Diaspora, pour élaborer un processus de sortie de crise crédible et construire une vision consensuelle du Mali de nos espoirs et de nos rêves.”
Ayons la clairvoyante conscience que les replâtrages et les faux-fuyants auront vite atteint leurs limites objectives, sans avoir rien apporté à la résolution du mal. En revanche, le processus qui conduira le Mali à une véritable sortie de crise structurelle, durable et refondatrice ne pourra faire l’économie d’une prise en compte déterminée et d’un traitement de fond de l’ensemble des causalités ayant engendré la crise.
Il est temps maintenant, face aux multiples périls qu’il y a en la demeure malienne, que notre peuple puisse se réunir pour parler, de la base au sommet, afin de revisiter nos institutions et nos pratiques démocratiques et proposer des réponses endogènes aux maux dont souffre le pays.
Il est temps d’envisager ensemble, dans la sérénité et dans le respect des principes républicains, une nouvelle légitimation de l’État qui s’inscrirait dans le cadre d’une vision partagée du Mali de demain.
Osons enfin porter un véritable renouveau démocratique, une véritable refondation que mérite le pays, en trouvant en nous-mêmes l‘imagination et le courage d’apporter aux épreuves et défis nos propres réponses. Osons inventer les pratiques politiques, administratives et démocratiques que nous serons en mesure de reconnaître spontanément comme nôtres ; les institutions sur lesquelles chaque Malien doit pouvoir compter pour défendre ses valeurs, ses droits et faire prendre au pays les bonnes directions. Institutions qui doivent enfin inspirer à chacun l’envie de les servir, de les respecter et de les défendre.
Replaçons donc le Peuple au cœur de ce processus. Revenons aux citoyens du Mali. Redonnons aux maliens et maliennes cette chance historique de se parler, de faire le point et de dire ce qu’ils veulent construire ensemble pour leur pays en tant que Nation.
FARE AN KA WULI
Source: L’Indicateur du Renouveau