Débuté mardi matin 27 octobre à la cour d’Assises de Bamako, le procès des terroristes qui ont perpétré l’attentat en mars 2015 contre le restaurant La Terrasse de Bamako, l’hôtel Radisson Blu de Bamako a pris fin hier mercredi 28 octobre après-midi. Ils ont écopé la sentence maximum : la peine de mort, comme pour montrer la volonté implacable de ne point transiger avec le terrorisme après le troc de plus de 200 djihadistes contre la liberté du chef de file de l’opposition et de trois européens.
Les deux principaux terroristes, dont Fawaz Ould Ahmed, principal accusé dans l’affaire de La Terrasse et Sadou Chaka, alias « Oussama », également accusé d’avoir commandité l’attentat du Radisson Blu, en novembre 2015 étaient, ces deux jours, dans le box des accusés, contrairement à certaines allégations faisant état de leur libération. Ils ont bel et bien comparu devant la cour d’assise de Bamako le mardi dernier dans une salle sous haute surveillance sécuritaire.
À la barre, devant les juges de la Cour d’assises, Fawaz Ould Ahmed dit « Ibrahim 10 », visiblement très serein ne nie pas les faits qui lui sont reprochés. Il a confirmé avoir commis l’attaque de mars 2015 contre le bar-restaurant La Terrasse. Cette attaque a fait un bilan de 5 morts, dont deux Européens). Aussi, il a affirmé avoir participé à l’organisation de l’attentat contre l’hôtel Radisson (20 tués) le 20 novembre de la même année.
Interrogé sur l’attentat de La Terrasse, Fawaz Ould Ahmed donne des motifs à ces attaques qui ont coûté la vie à plusieurs personnes. Dans sa réponse, il explique : « C’est nous qui l’avons fait, Al-Mourabitoune », en référence au groupe de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, lié à Al-Qaida. « On n’a pas honte, on en est fiers. Par vengeance du Prophète, après ce qu’ils ont fait, à Charlie Hebdo. C’est les photos, les caricatures », a-t-il ajouté.
Après plusieurs heures de procès, les juges de la Cour d’assises décident la sentence maximum pour ces deux terroristes pour avoir été auteurs d’attentats meurtriers. Ils écopent chacun la peine de mort et le paiement de 10 millions de FCFA d’amendes.
Mamadou Diallo, l’un des avocats de la défense, a déclaré qu’ils allaient se pourvoir en cassation.
Ce procès intervient après les échanges de plus de 200 djihadistes contre la libération de quatre détenus, dont le chef de file de l’opposition malienne Soumaila Cissé. Ces deux terroristes qui viennent d’être jugés et condamnés étaient cités parmi les jihadistes libérés. Donc, ce jugement à Bamako était très suivi parce qu’il coupait court à ces rumeurs.
Le verdict de ces deux procès sonne comme un rappel de la justice que contrairement aux tractations politiques qu’il n’y aura aucune pitié dans le prétoire pour les terroristes. Une élégance pour le régime aussi de dire à ses détracteurs qu’il n’a pas ouvert les portes de ses prisons pour laisser sortir ni impunément tous les auteurs d’actes terroristes ni avec un certificat d’amnistie pour tous les terroristes.
Au moment où la polémique fait rage au sujet du choix de négocier ou non avec les djihadistes, pour ne pas dire les terroristes, la justice semble prendre le pari de trancher la question suivant la vieille loi de la nature, pardon du talion : la mort pour ceux qui donnent la mort, la mort pour les marchands de morts, pour les faux djihadistes qui tuent sans raison. Tu tues, on te tue ! Comme le disent la loi divine et la loi des hommes. Autrement dit… La Cour d’Assises est suffisamment informée.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN