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Procédure de levée d’immunité de Mahamadou Hawa Gassama : Les dessous d’une affaire aux relents politiques

En 2009, ce sont Ahamada Sougouna, alors simple membre du bureau national de l’Adema et Bassirou Diarra, membre de l‘US-RDA, qui lors d’une conférence de presse qu’ils ont animée au centre Djoliba avaient dénoncé un tripatouillage des élections communales de 2009 à Yelimané par l’honorable Mahamadou Hawa Gassama et une tentative d’assassinat contre la dame Maro Coulibaly, membre très influente de l’Adema à Yelimané. Cette affaire qui, depuis cette date avait été laissée aux oubliettes vient d’être sortie des tiroirs pour permettre la mise en branle d’une procédure de levée d’immunité contre Mahamadou Hawa Gassama. L’histoire suit-elle son cours normal ou sommes-nous devant un règlement de compte politique pour réduire au silence un homme politique qui dérange ? C’est la question qui taraude les esprits.

 mahamadou hawa gassama debute assemble national

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le plus ancien des députés maliens en termes de longévité à l’Assemblée nationale, Mahamadou Hawa Gassama, a aujourd’hui du grain à moudre.

Très acerbe contre le régime d’IBK, certains, à tort ou à raison, le qualifient d’être le véritable ‘’tireur-franc’’ de l’opposition. Car il est celui qui dénonce avec la plus grande virulence les dérives de ce régime.

Ce qui pousse certains observateurs à penser que cette affaire sent du règlement de compte politique contre un homme dont les prises de position, les interventions à l’Assemblée nationale, sur les radios et dans les journaux dérangent au plus haut sommet de l’Etat. C’est peut-être pour cette raison qu’il se trouve visé par une procédure de levée d’immunité parlementaire.

En effet, il fait l’objet de trois plaintes : il est accusé de  complicité d’assassinat par Maro Coulibaly, d’escroquerie dans la vente d’une parcelle à Bakary Badiaga Sylla, d’usurpation de titre foncier sur une parcelle sise à Fadjiguila Doumanzana en commune I.

 

Bassirou Diarra, Ahamadou Sougouna, Maro Coulibaly, les instigateurs 

 

Pour mieux comprendre cette affaire de tentative d’assassinat, il faut remonter aux élections communales de 2009 à Yelimané. Les révélations sur cette affaire ont été faites par les représentants de la coalition US-RDA-Adema-Parena-RPM lors des élections communales du 26 avril 2009. Il s’agit de Ahamada Sougouna, Basirou Diarra, lors d’une conférence de presse qu’ils ont animée après ces élections au centre Djoliba.

A l’époque, ces partis réunis à travers la coalition (US-RDA, ADEMA, PARENA et RPM) avaient engagé une guerre ouverte contre l’honorable Mahamadou Hawa Gassama pour disent-ils imposer une véritable démocratie à Yelimané.

Cette coalition avait dénoncé la prise en otage des élections dans quatre communes du cercle de Yelimané par Mahamadou Hawa Gassama. En complicité avec le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locale de l’époque, général Kafougouna Koné. Car selon eux, ce dernier avait donné des instructions fermes pour l’exécution d’une décision qui renverse les résultats en faveur de l’URD dans les quatre communes concernées.

Dans leur dénonciation, ils avaient évoqué plusieurs actions posées par leur député notamment des tentatives de corruption des conseillers d’autres partis. Avant d’évoquer une tentative d’assassinat contre la dame Maro Coulibaly, membre influente de l’Adema à Yelimané dont il serait le commanditaire.

Cette affaire qui avait fait les choux gras de la presse, sera vite mise aux oubliettes. Malgré les nombreuses interventions de cette dame sur les radios de la place, dans de nombreux journaux pour donner sa version des faits qui enfonçaient davantage l’honorable Gassama.

Pour tenter de régler ce contentieux électoral, qui coïncidait avec la visite du maire de Bordeaux à Yelimané, le ministre Kafougouna avait ordonné au préfet, de procéder à nouveau au décompte des voix.

A l’issue de ce décompte, le préfet du cercle de Yelimané a dressé une nouvelle liste de conseillers des communes de Konsiga Fanaga et Guidimé, où il y avait ce contentieux électoral. L’URD s’en est sortie majoritaire avec 10 conseillers, l’Adema-Pasj, 9 conseillers, l’US-Rda 2 conseillers et la liste RPM-PARENA 2 conseillers. Toutes choses que l’alliance des partis Adema, Parena, Us-Rda et RPM a dénoncé.

Lors de cette conférence de presse, il a été reproché à l’honorable Mahamadou Hawa Gassama l’achat des conseillers. En proposant au conseiller Dioukamady Camara de l’Us-Rda la somme de 4.000.000 FCFA, une voiture 4X4 et un billet d’avion aller-retour sur la France. Aussi, au conseiller Lassana Ay Traoré du PARENA, il aurait proposé la somme de 2.000.000 FCFA d’abord, puis 10.000.000 FCFA en espèces et une voiture 4X4. Toutes choses que ces conseillers on refusé. Suite à cette défaite, l’honorable Mahamadou Hawa Gassama, poursuivent les conférenciers, s’est alors tourné vers le tribunal administratif pour tenter d’obtenir ce qu’il n’a pas eu par les urnes, encore moins par ses moyens financiers à travers la corruption des conseillers.

 

Bassirou Diarra, l’ennemi juré

 

Dans une interview dans la presse, l’honorable Gassama qui a été réélu pour un quatrième mandat dans des conditions difficiles, accuse Bassirou Diarra, candidat aux élections législatives de 2013 d’avoir tout fait pour lui barrer la route. Mieux, qu’il a voulu déstabiliser le cercle de Yelimané au lieu de chercher à réconcilier les différentes formations politiques. Car il a, au contraire, créé un climat de mésentente entre elles. Mais le seul objectif recherché selon lui était de lui barrer la route. C’est pourquoi, il aurait signé un pacte avec 15 partis politiques en excluant l’Adema et l’Urd qui sont allées sur une même liste à ces élections.

En plus, poursuit Gassama, Bassirou Diarra a indiqué que son colistier, Hamada Sougouna a deux actes de naissance et a voulu utiliser cet argument pour faire invalider leur liste. Aussi, il serait même parti influencer les Maliens de France afin que ceux-ci demandent un changement à Yelimané. En plus du fait qu’il a influencé les ressortissants de Yelimané à Bamako, le mouvement Sabati 2012….

 

Ahamada Sougouna, l’ennemi d’hier, l’allié d’aujourd’hui

 

L’ennemi d’hier est devenu l’allié  aujourd’hui. C’est le moins que l’on puisse dire dans les relations entre Ahamada Sougouna et Mahamadou Hawa Gassama. Mais de fait, car le premier (Ahamada Sougouna) fait partie des ressortissants de Yelimané qui avaient créé une fronde contre Gassama. Une fronde qui a constitué à faire une campagne contre lui auprès des ressortissants de Yelimané afin qu’il ne soit plus élu député. C’est cette fronde qui est à l’origine de la dénonciation de cette affaire de tentative d’assassinat contre la dame Maro Coulibaly.

Pour rappel, c’est après le coup d’Etat du 22 mars 2012 que l’URD et l’ADEMA se sont retrouvées au sein du Front pour la Défense de la Démocratie (FDR) pour exiger un retour à l’ordre constitutionnel. Sur la base des liens qui les lient, ces deux formations politiques vont cheminer ensemble en soutenant le candidat issu du FDR, Soumaila Cissé au second tour.

Ensuite va arriver les législatives. Sur la base des mêmes liens, les deux formations politiques vont aller sur la même liste à Yelimané. Les deux ennemis d’hier vont se retrouver sur la même liste : Ahamada Sougouna de l’Adema et Mahamadou Hawa Gassama de l’URD. Malgré les nombreuses embuches, cette liste en sortira vainqueur.

A noter que pour cette procédure, une commission ad hoc de 15 députés doit être mise en place. Elle sera installée lors d’une plénière le 13 novembre prochain. Un départ forcé de l’animateur de l’hémicycle sera l’escalier fatal que les députés de la majorité comptent envoyer à ceux de l’opposition. En cas de retour d’escalier, il ya aura sans doute péril en la demeure. Car ‘’Soumi Champion’’ est réputé d’avoir plusieurs flèches à son arc. Le sait-on ?

Georges Diarra

SOURCE: Tjikan  du   7 nov 2014.
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