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Prix Nobel de la mauvaise gouvernance

Quand le peuple malien élisait IBK à la magistrature suprême, tout l’espoir était fondé principalement sur deux choses : la résolution efficace et rapide de la crise au nord du pays et l’équipement des forces armées maliennes pour la défense de la Patrie. Mais en presque sept ans de gestion, la déception fut très grande. Dans l’histoire, le Mali n’a jamais été aussi mal géré que sous le Kankélétigui. Une gestion catastrophique dans tous les domaines et qui menace sérieusement l’existence du pays.

Dès son accession au pouvoir, IBK a oublié la grande confiance que les Maliens ont placée sur sa personne. Comme priorité, c’est l’achat d’un avion présidentiel, avec des voyages qui ont battu tous les records au Mali, mais sans aucun résultat. À gauche, ce sont des scandales de nomination des parents proches. Sur ce fond, IBK et son équipe ne manquent pas de passer quelques fois des offensives verbales arrogantes contre ceux qui osent donner de la voix pour formuler des critiques. Dans une atmosphère d’insouciance ou d’incompétence, lentement et presque sûrement, le pays s’est enfoncé dans une crise et dans des violences. L’administration a fui bien dans certaines localités au Nord et même au Centre du pays, à la merci des terroristes.

Manque criard de vision

A cause d’un manque de vision et d’un plan de sortie de crise du président IBK, la mise en œuvre de l’Accord d’Alger qui devrait amener la paix et la stabilité au Mali traine. Et à cause de cette lenteur, la situation sécuritaire du nord se dégrade de jour en jour. Pour preuve, ce sont plus de 500 personnes qui ont été tuées au Mali pendant les douze derniers mois. Sur les 400 victimes de la crise, plus de 200 ont perdu la vie après la signature de l’Accord. L’instabilité s’est propagée. Elle confine à l’anarchie  dans certaines zones. Les témoignages concordent: à 10 km de Tombouctou, il n’y a plus d’État, au-delà d’Almoustarat, il n’y a plus de Mali. Les routes ne sont plus sûres dans plusieurs régions. Pour se rendre de Bamako à Gao, il faut passer par d’autres pays.

Dans le centre du pays, la multiplication des actions terroristes ou de banditisme donnent le frisson. Sous l’œil impuissant d’un régime médiocre, le pays saigne dangereusement. 4554 morts de 2017 à 2019 en 3 ans soit 1518 morts/an en moyenne 4 personnes par jour. 1868 morts dans la seule année de 2019. 300 mille personnes déplacées ; 108 mille personnes réfugiées ; 900 écoles fermées ; 150 mille enfants privés d’école ; 5 millions de personnes ont faim ; 3 millions de personnes vivent dans l’insécurité  totale. 420 milliards de déficit budgétaire enregistré ; 600 milliards empruntés en deux ans.

Pis, le processus de paix est enlisé, faute de vision et du fait de l’immobilisme des gouvernants actuels. L’amateurisme, les tâtonnements et les  improvisations ont fini par exaspérer  les signataires de l’Accord. La faiblesse de l’État, l’absence de stratégie et  la recrudescence des activités des groupes terroristes  font peser de sérieuses menaces sur le Mali.

Du constat général, après la signature de l’Accord pour paix et la réconciliation, sa mise en œuvre traîne à cause d’un manque de vision du président de la République IBK qui a été une grande déception pour le Mali. A cause de sa gestion catastrophique du pays, le leadership est plongé dans un grave immobilisme. Il n’y a pas d’enthousiasme à relever les défis. Le pays s’enfonce dans la crise. Et ce, malgré la signature de l’Accord de paix dont la mise en œuvre traine.

Rendez-vous manqué avec l’Histoire !
IBK est un Président qui semble être étonnamment passé à côté de son histoire et de sa gloire politique. Mandaté pour la résolution de la crise, il aurait dû  rassembler tous les Maliens autour de l’idéal du combat, c’est-à-dire la  mise d’un gros trait définitif sur les hostilités au nord du pays. Il aurait dû user de tout son poids politique et mettre en branle sa machine diplomatique pour faire pencher la prétendue communauté internationale en faveur du Mali et obtenir la levée de l’embargo militaire décrété contre le pays. Dans ce cas, il aurait gagné en estime considérable et se serait inscrit sur la page d’or de l’Histoire du Mali. Il aurait pu par la suite gagner n’importe quel pari politique socio-économique dans le pays, y compris la révision constitutionnelle avortée. Pour avoir manqué à ces deux points essentiels de son mandat, il risque maintenant sa chute politique définitive.

Echec à tous les étalages !

Sous IBK, le taux d’analphabétisme a aussi bondi à plus de 70% avec plus de 70 élèves par classe. Il n’y a même plus d’école au Mali depuis plusieurs mois, avec des grèves d’enseignants. L’Exécutif et les syndicats des enseignants sont dans un bras de fer interminable. Du coup, l’année blanche est en train d’être validée comme au temps où le même IBK était Premier ministre. La moyenne de passage en classe supérieure est descendue de 9/20 jusqu’à 5/20. Insécurité, sur pauvreté, IBK a échoué à 100% dans tous les secteurs clés, où il avait orienté sa campagne électorale. Membre de  l’Internationale socialiste, IBK a fait passer le Mali de pays indépendant à une simple base militaire française. En 2017, il a fait verser toutes ses larmes pour Damien Boiteux, un soldat français mort au Mali, alors qu’il n’avait jamais adressé des condoléances aux familles de milliers de victimes africaines tuées par  Boko Haram, ou tous les milliers de Maliens maltraités en Libye. Depuis l’élection d’IBK, les jeunes Maliens pleurent, tels des orphelins, pendant que lui, il pleure pour la France. Comme le disait Malcom de Chazal en 1950: « Les pleurs sont les miroirs qui montrent les vrais sentiments ».

Selon l’avis général, à cause de la mauvaise gestion du pays par IBK ( le premier des derniers), il se dégage, aujourd’hui, des constats qui sont, entre autres : une gestion sécuritaire chaotique;  la grève des médecins avec des milliers de morts ; beaucoup trop de morts et de blessés sur la déjà trop funeste liste des victimes tombées pour la patrie ; Kidal n’est pas libérée ; l’administration a abandonné les régions du nord ; une partie du central sous contrôle des terroristes ; les trafics mafieux fleurissent ; les groupes terroristes réunissent leurs forces ; l’initiative perdue ; l’état d’insécurité est généralisé dans tout le pays ; la réconciliation nationale et le retour définitif des 140.000 réfugiés dans leurs terroirs se font attendre ; l’école est en danger ; les négociations d’Alger piétinent ; la mauvaise gouvernance et la corruption sont au cœur de l’Etat ; le favoritisme et le clientélisme sont caractéristiques de la gestion des affaires publiques ; l’Economie malienne est en mauvaise posture; la jeunesse s’interroge sur son avenir (elle est en quête permanente d’emplois); les inégalités envers les femmes sont criardes; la confiance de nos partenaires économiques et financiers s’étiole ; la dette intérieure reste très élevée ; l’investissement se fait rare ; le panier de la ménagère est troué de toutes parts; les dépenses extrabudgétaires sont massives; la mal-gouvernance est insolente; la corruption gagne du terrain; la gestion des finances publiques est calamiteuse; le Ravec de moins en moins crédible; les inégalités sociales s’accentuent….

Face à tous ces mauvais constats, les Maliens sont choqués aujourd’hui, abasourdis par tout ce qui leur arrive en si peu de temps ; eux qui avaient rêvé de lendemains meilleurs, qui avaient repris espoir, quand brusquement l’horizon s’est bouché, et l’espoir s’est fondu au soleil de la mauvaise gestion, des scandales à répétition, des dépenses somptuaires, de l’insécurité et des incertitudes économiques et sociales.

Tientigui

Source : Le Démocrate

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