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Primature : Mara va-t-il sauver sa tête ?

Il ne fait aucun doute que de nombreuses personnes, dont la majorité présidentielle, veulent la tête du Premier ministre, Moussa Mara. Auquel elles donneraient tout au plus quelques mois- jusqu’au mois de septembre prochain- pour quitter son fauteuil.

 

pm premier ministre moussa mara interview

 

Cette détermination du camp majoritaire à déposer le PM nouvellement élu suscite quelques interrogations. Parmi lesquelles : pourquoi maintenant alors qu’il aurait été plus facile ou tout au moins logique de le refuser lorsque le président  IBK l’avait choisi en lieu et place de Oumar Tatam Ly ? Une des hypothèses serait que la majorité parlementaire aurait été d’autant prise de court qu’elle avait avalé la couleuvre sans daigner grincer les dents.

Il faudrait peut-être ajouter à cela qu’il lui manquait alors la confiance nécessaire à une réaction contraire à la volonté d’IBK, dont elle savait, du reste, que son élection à la magistrature suprême n’était nullement son œuvre à elle. Le temps aidant, cette majorité retrouve de plus en plus du poil de la bête. D’où cette détermination soudaine à faire partir Moussa Mara vaille que vaille et à le faire remplacer probablement par un ‘’ élément du RPM, ‘’conformément à l’esprit démocratique’’.

Reste à savoir si la pilule amère va passer chez IBK. En principe, le président de la République ne devrait pas céder à ce que d’aucuns appellent sans hésitation du ‘’ chantage’’. Mais rien n’est moins sur. En effet, IBK se trouve fragilisé aujourd’hui par l’éclatement des scandales à répétition relatifs notamment aux ‘’affaire Tommy,  au marché d’armement de l’armée’’.

Le président se trouve aussi acculé par une opposition qui semble avoir la tête sur les épaules tant ses sorties médiatiques sont sous-tendues par des argumentaires assez solides.

D’ailleurs que comprendre à l’attitude d’une majorité parlementaire qui vient tout juste d’opposer une fin de non recevoir à la motion de censure de l’opposition contre le même Premier ministre. La réponse qui nous vient tout de suite à l’esprit est que la majorité parlementaire, ou plutôt le RPM privilégie l’intérêt personnel à l’intérêt national.

En effet, la motivation de l’opposition parlementaire était que Mara avait nui à l’intérêt national à l’occasion de sa visite controversée à Kidal. Cette motivation paraît tout a fait légitime au regard de la façon dont les tragiques événements se sont déroulés.

De notre point de vue, ce n’est pas tant la décision de se rendre à Kidal que l’absence de mesures d’accompagnement : en l’occurrence s’assurer de la préparation de l’armée face à la guerre à laquelle il fallait s’attendre après avoir bravé les mises en garde de différentes parties prenantes, tant de la part des forces internationales que des fonctionnaires maliens alors présents dans la région. La suite, nous la connaissons.

Donc on peut penser que la motivation de l’opposition parlementaire pour la motion de censure avait un caractère d’intérêt national. Quid de la majorité parlementaire ? Là tout est clair aussi : on veut remplacer un Premier ministre qui n’a qu’un seul député par un Premier ministre disposant du plus grand nombre d’élus à Bagadadji. Rien que  cela, aucune motivation liée à l’intérêt national, comme elle veut le faire croire.

Mais cela laisse-t-il les coudées franches à IBK pour faire de la résistance ? Pas si sur que ça. Car, outre la fragilité évoquée plus tôt, Moussa Mara serait aussi dans le collimateur de la ‘’ toute puissante’’ France. Celle qui n’a pas visiblement cautionné son entêtement à se rendre à Kidal à un moment où la situation se présentait mal.

Toute chose qui a exacerbé la colère d’une opinion nationale déjà critique vis-à-vis du ‘’sauveur. Si cette position de la France se confirmait, on pourrait dire que les jours de Mara sont comptés. IBK ne pourrait aucunement ouvrir un nouveau front avec Hollande.

Vital

Source: Le Point

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