Lors de la session du Conseil des ministres du mercredi 15 mai 2024, le ministre des Transports et des Infrastructures a informé que les prévisions météorologiques annoncent une pluviométrie dépassant la moyenne climatologique de la période 1991-2020.
En effet, les prévisions indiquent que la saison des pluies 2024 sera caractérisée par des précipitations supérieures ou égales à la normale établie sur la période mentionnée. Bien que la saison pluvieuse puisse débuter légèrement en retard et se prolonger, les interruptions seront de courte à moyenne durée au début, puis de moyenne à longue durée en fin de saison. En conséquence, des débits d’eau supérieurs à la moyenne sont attendus dans l’ensemble des cours d’eau du pays.
Le ministre a souligné que ces prévisions pour la saison 2024 comportent des risques élevés d’inondations, tenant compte des caractéristiques agro-hydro-météorologiques et climatiques anticipées. L’hivernage ou encore la saison des pluies intervient au Mali à partir du mois de juin et se termine vers les mois de septembre et octobre. Cette saison des pluies est souvent synonyme de désagréments en raison de fortes pluies qui s’abattent sur le pays. De fortes pluies qui entraînent des inondations, surtout dans un pays où les populations ne respectent pas les normes en matière d’environnement, surtout dans les villes et particulièrement à Bamako, la capitale du pays. L’inondation la plus dévastatrice gravée dans la mémoire des populations date de l’année 2011. Elle a causé d’énormes dégâts matériels tels que la destruction de constructions à usage d’habitation entraînant aussi des cas de morts et de blessés. Des familles entières ont vu leurs habitations complètement détruites et ont trouvé refuge dans des écoles. Pour éviter un tel désastre, les autorités de la transition sonnent l’alerte et cela en fonction des prévisions météorologiques.
A Bamako et dans les grandes villes, les populations ont des comportements qui facilitent les inondations. Les caniveaux sont transformés par elles en lieu de dépotoir d’ordures. Des maisons sont construites dans les lits des cours d’eau ou sur le chemin d’écoulement des eaux de ruissellement. A Bamako, les exemples ne manquent pas. Au niveau du poste de sécurité de Sébénicoro, en commune IV, situé en face du commissariat de police du nom du même quartier (ex commissariat de police du 9ème arrondissement), c’est la désolation. A côté de ce poste, un semblant de petit marché s’est installé. Il est composé de vendeurs d’eau fraîche, de gargotes, de tenants d’épicerie, de réparateurs de mobylettes, de vendeurs de biens de consommation, etc. Le même espace est devenu un arrêt voire une gare pour les véhicules de transport en commun (communément appelés SOTRAMA) en partance pour les localités environnantes de Bamako comme Kanadjiguila, Samanko, Djicoroni Koura, Samaya, Katibougou, Farabana, Bangoumana, Siby, etc. Les caniveaux de cet espace servent de dépôt d’ordures de toutes sortes : sachets en plastique, reste de nourriture, anciens meubles, fruits pourris, etc. Les caniveaux sont presque remplis et cela sous les yeux des agents de sécurité (policiers, gendarmes, douaniers, sapeurs-pompiers, agents du commissariat de police de Sébénicoro).
Certes, ce n’est pas leur mission de veiller à la préservation de l’environnement du lieu, mais leur implication tacite peut être très utile. Car en dissuadant les usagers de cet espace de jeter des ordures dans les caniveaux. Cependant, il faut noter qu’il n’y a aucun matériel de réception d’ordures posé dans cet espace.
Que faut-il faire pour mettre de l’ordre dans de tels espaces ?
L’information et la sensibilisation ne suffisent plus pour faire changer le comportement des usagers. Il faut des sanctions et un suivi. Pour ce qui est du cas du poste de sécurité de Sébénicoro, il faut ajouter aux missions des agents de sécurité en faction celles du contrôle et du suivi du dépôt des ordures et du respect des normes de sécurité environnementale. Auparavant, les services municipaux se doivent de doter l’endroit d’une caisse dans laquelle seront déposées les ordures et procéder rapidement au curage de ces caniveaux. Une fois ce travail accompli, il sera demandé à chaque personne installée de veiller à la propriété de la Mairie de l’espace qu’elle occupe au risque de payer une amende ou d’être chassée pour quelques temps où définitivement du lieu. En plus de cela, les vendeurs installés près de la route goudronnée doivent être déplacés pour être installés derrière les caniveaux. En tout cas, seule la force publique peut manager les usagers de ces espaces à respecter les consignes de sécurité environnementale.
Mariam Konaré