Les présumés exécutions sommaires de Dioura et le point des enquêtes sur les autres accusations d’exactions, de disparition forcée contre les FAMa étaient les points à l’ordre du jour du point de presse hebdomadaire du ministre porte-parole du Gouvernement qui avait à cet effet invité ses homologues de la Défense et des anciens combattants et des Droits de l’homme qui ont fait des communications écrites.
Premier à intervenir, le ministre de la Défense et des anciens combattants, Tiéna COULIBALY, s’est prononcé sur les incidents du 6 avril dernier, à Dioura, où il a été question d’exécution sommaire de 14 personnes par l’Armée. Dès le lendemain, a-t-il fait savoir, il a tenu une réunion avec les chefs militaires. Désormais, on sait qu’il y a eu mort d’hommes. Par contre, quel était le nombre des victimes, comment ont-ils été tués, par qui ? L’Armée n’a pas de réponse à ce niveau. Aussi, le ministre a-t-il demandé à un Procureur militaire de mener une enquête et c’est à lui qu’il reviendra de faire la lumière sur le nombre de morts, les circonstances dans lesquelles ils ont été tués et par qui. Une Commission composée de membres du Tribunal militaire, de militaires et de Gendarmes est à pied d’œuvre pour apporter les réponses attendues, a dit le conférencier.
Pour le ministre COULIBALY, s’il y a des crimes, les lois prévoient qu’ils seront punis et ils le seront.
Il a cependant attiré l’attention sur le fait que notre pays est en guerre contre le terrorisme. Ce, alors que la seule guerre qu’elle devrait mener est celle contre la misère, le sous-développement. Le reste nous est imposé. Qu’à cela ne tienne, a fait savoir le ministre, ‘’nous nous battrons contre les terroristes, nous les traquerons jusque dans leur dernier retranchement’.
« Nous n’arrêterons pas de les traquer jusqu’à ce qu’ils soient tous neutralisés. Il s’agit des terroristes. L’Armée a pour mission de protéger les populations », a martelé le ministre de la Défense.
Le ministre COULIBALY a aussi mis en exergue de l’Armée est constituée de tous les fils de ce pays, de toutes les régions, et chaque ethnie a sa chance dans cette Armée contrairement à certains pays où l’Armée est l’affaire d’une ethnie qui la monopolise. Il en déduit qu’il ne peut pas arriver au Mali que l’Armée se braque contre une ethnie ou une région. En ce qui est des autorités, elles donnent aux FAMa les moyens nécessaires pour protéger l’ensemble des citoyens. Et pour lui, le premier des moyens est le soutien de l’ensemble des Maliens. Aussi, estime-t-il, ceux qui veulent faire croire qu’il y a une ethnicisation de crise au Mali sont des ennemis.
Le ministre des Droits de l’homme, Kadidia SANGARE COULIBALY, a pour sa part présenté le rapport d’enquête sur les allégations de tortures, de disparitions forcées, contenues dans un rapport de Human Wright Watch de septembre de 2017. Pour faire la lumière sur ces accusations gratuites, le ministre des Droits de l’Homme d’alors, Kassoum TAPO, a dépêché une mission au Centre du pays, laquelle mission a rencontré les chefs de village, les populations, les préfets. Aucune des personnes interrogées n’avait connaissance d’exactions de la part des FAMa. Au contraire, ont révélé certains responsables locaux, qu’ils sont obligés de changer de domicile toutes les nuits, question de fuir les djihadistes. Aussi, pour eux, la présence des FAMa est plutôt rassurante.
En marge de la mission gouvernementale, l’AMDH présidée, à l’époque par Me Kadidia SANGARE, actuelle ministre des Droits de l’homme, a eu également à dépêcher une mission indépendante qui a abouti aux mêmes conclusions que les accusations de l’ONG ne sont pas fondées. Pour autant, a fait savoir le ministre, il a été suggéré de poursuivre les investigations qui n’ont pas mis en cause les FAMa.
Il en est de même pour Diogo et Mondoro où des fosses communes ont été découvertes. La Commission d’enquête n’a pas établie la responsabilité des FAMa.
Le ministre des Droits de l’homme a soutenu que le Mali est un État de droit et que le Président de la République tient à un respect scrupuleux de ces droits. Toute chose qu’il d’ailleurs rappelée hier en Conseil des ministres, selon la conférencière, qui promet que les enquêtes se poursuivront. Elle a souligné, à l’occasion, que toutes les missions de l’Armée sont accompagnées de la Prévauté (la Gendarmerie) qui veille au respect des droits de l’homme. Pour dire que la marge de dérive est maigre. Ce, d’autant plus que les militaires envoyés en campagne sont préalablement formés aux Droits de l’homme.
Voie reliant le 3e pont de à la RN6
Près de 34
milliards sur
budget national
Le ministre porte-parole du Gouvernement a présenté les 4 projets de décret adopté hier. Il s’agit d’un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux d’aménagement en 2X2 voies de la voie reliant le 3e pont de Bamako à la RN6, y compris la construction d’un échangeur au croisement de la RN6 et la réhabilitation de la section Tour-d’Afrique-Yirimadio de la RN6, pour un montant toutes taxes comprises de 32 milliards 291 millions 154 mille 902 virgule 36 francs CFA et un délai d’exécution de 18 mois ; un projet de décret portant approbation du marché relatif au contrôle et à la surveillance des travaux d’aménagement en 2X2 voies de la voie reliant le 3e pont de Bamako à la RN6, y compris la construction d’un échangeur au croisement de la RN6 et la réhabilitation de la section Tour d’Afrique-Yirimadio de la RN6, pour un montant toutes taxes comprises de 1 milliard 540 millions 3 mille 250 francs CFA et un délai d’exécution de 20 mois ; un projet de décret portant approbation du marché relatif au contrôle et à la surveillance des travaux de construction et de bitumage de la route Kayes-Sadiola Kéniéba : Lot n° 1 : tronçon Kayes-Sadiola (90 Km) ; un projet de décret portant exonération de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) du prix de cession de la parcelle de terrain, objet du Titre foncier n°14348 du Cercle de Kayes.
Par Bertin DAKOUO
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