Marine Le Pen, voilà donc le nom qui sera le futur locataire de l’Elysée si le président Emmanuel Macron n’est pas réélu à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle en France. Particulièrement au Mali, la présente course acharnée pour l’Elysée est suivie de très près en raison de la rupture diplomatique entre Bamako et Paris, causée par l’indélicate et l’outrecuidante diplomatie « macronienne » qui n’a que trop considéré de haut les actuelles autorités maliennes, à en juger par les déclarations hautaines et un mépris inacceptable.
En effet, depuis le deuxième coup d’Etat du colonel Assimi Goïta en moins d’un an, l’escalade de discourtoisie diplomatique a atteint le summum entre Bamako et Paris, au grand dam des étroites et interdépendantes relations Mali-France. Cette effarante situation est due pour certains concurrents crédibles de Macron à son manque de tact et son penchant irrévérencieux à n’avoir aucune considération pour la souveraineté de pays comme le Mali. Pour d’autres, c’est surtout sa volonté incongrue de trop longtemps assister militairement le Mali qui n’a jamais tant demandé. Des prises de position importantes qui font espérer un changement de cap dans les rapports entre la toute puissante France et ses ex-colonies africaines.
En attendant, le vent semble pour l’heure, légèrement favorable au président sortant, qui continuera visiblement à aller dans le décor sur le plan diplomatique avec son chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, très nostalgique de l’ancienne « Françafrique » devenue anachronique aux yeux d’une jeunesse africaine en ébullition contre les anciennes pratiques.
Par ailleurs, si 67% des Français désirent un changement au niveau de l’Elysée, la transition malienne, qui a un regard scrutateur sur cette présidentielle, espérant peut-être un revirement favorable à ses desseins, est très loin d’être naïve au point de croire qu’une nouvelle présidence française viendrait lui faire les yeux doux en ramant à contre-courant des intérêts de l’Hexagone.
Ousmane Tiémoko Diakité