Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed, candidat à la présidentielle du 15 septembre, a lancé samedi à Lyon, en France, sa campagne à l’étranger se posant en défenseur des droits humains, quelques jours après l’arrestation d’un de ses principaux rivaux.
“Nous souhaitons parler aux Tunisiens pour leur expliquer pourquoi nous sommes dans cette campagne présidentielle, quels sont les objectifs, quelle est notre vision pour une Tunisie plus forte, une Tunisie la plus moderne et plus développée, et une Tunisie qui vraiment croit aux valeurs universelles des droits de l’Homme”, a déclaré Youssef Chahed à l’AFP TV avant le meeting.
Interrogé au sujet de l’arrestation il y a quelques jours du candidat et homme d’affaires tunisien Nabil Karoui, il a redit n’être “pour rien dans cette affaire” qui relève selon lui du “droit commun”.
La Tunisie, qui compte quelque 11 millions d’habitants, a une importante diaspora avec 1,2 million Tunisiens vivant à l’étranger, principalement en Europe, a rappelé M. Chahed, 43 ans, dont le parti Tahya Tounes, est devenu la deuxième force au Parlement derrière Ennahdha, issu de la mouvance islamiste.
Ce meeting dans la troisième ville de France se tient à la veille du démarrage officiel de la campagne en Tunisie, dimanche à minuit.
L’arrestation de Nabil Karoui, un personnage controversé du monde des médias, a fait grimper la tension à l’approche de la présidentielle, un scrutin anticipé faisant suite au décès fin juillet du chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi.
Vingt-six candidats se présentent à ce scrutin, parmi lesquels M. Chahed et M. Karoui, selon la liste finale révélée samedi par l’instance chargée des élections en Tunisie.
Malgré les avancées démocratiques après la chute de Zine el Abidine Ben Ali en 2011 et une reprise fragile de la croissance après des années de marasme, la Tunisie, berceau du Printemps arabe, peine à répondre aux attentes sociales et à faire baisser un chômage de plus de 15% et une inflation de près de 7%.
Lors de la précédente présidentielle en 2014, les Tunisiens résident en France avaient plébiscité Béji Caïd Essebsi et le président sortant d’alors, Moncef Marzouki, ancré à gauche et ancien farouche opposant à Ben Ali.