Les contestations et réclamations éventuelles dirigées contre les candidatures doivent être déférées à la Cour constitutionnelle dans les 24 heures qui suivent la présente proclamation
Samedi dernier, la Cour constitutionnelle a publié la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Sur les 30 candidatures reçues par la Cour, seules 17 ont satisfait à toutes les exigences légales et règlementaires de validité. Ils sont Ibrahim Boubacar Keïta, Aliou Diallo, Housseini Amion Guindo, Mamadou Oumar Sidibé, Soumaïla Cissé, Dramane Dembélé, Moussa Sinko Coulibaly, Modibo Koné, Daba Diawara, Mamadou Diarra, Mohamed Ali Bathily, Modibo Sidibé, Modibo Kadjoké, Adama Kané, Kalfa Sanogo, Oumar Mariko et Mme Djénéba N’Diaye.
Les autres candidatures ont été invalidées pour des raisons liées essentiellement au parrainage. Elles mentionnent des noms de conseillers communaux qui, en réalité, ne figurent pas sur la liste officielle délivrée à la Cour par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. D’autres prétendants ont vu leurs dossiers tomber à l’eau pour n’avoir pas payé la caution exigée par la loi.
C’est après une vérification minutieuse que la Cour a révélé des imperfections sur 13 candidatures. Chaque déclaration de candidature devait, en effet, recueillir la signature d’au moins dix députés ou cinq élus communaux du District et dans chacune des régions, excepté celles de Ménaka et de Taoudénit. Le ministre de l’Administration territoriale avait fourni à la Cour constitutionnelle les listes actualisées des députés et des conseillers communaux. Par exemple, la Cour constitutionnelle a fait savoir que Mme Rakia Alphadi, épouse Ganfoud, a présenté un dossier comprenant une déclaration de candidature non signée en deux exemplaires et ne comportant aucune indication précisant la couleur ou le signe pour l’impression du bulletin.
Aussi, son dossier ne comporte en lieu et place de pièces originales que de simples photocopies de l’extrait de son acte de naissance, de son certificat de nationalité et du bulletin n°3 de son casier judiciaire. Elle ne justifie pas non plus le paiement de la caution exigée par la loi et ne produit aucune liste de soutien de députés ou d’élus communaux.
Idem pour les candidatures des nommés Missa Koné et Boubacar N’tio Traoré qui n’ont produit ni reçu de versement de la caution, ni liste des soutiens de députés ou d’élus communaux à leurs candidatures. Dans la même loge, il y a aussi Aboubacar Abdou Touré et Marcelin Guenguere qui ne justifient pas eux aussi le paiement de la caution. En plus, le premier n’a produit aucune liste de soutiens pour le District de Bamako et la région de Mopti, et celle produite au titre de la région de Gao est incomplète.
Quant à Niankoro Yeah Samaké, sa candidature a été invalidée au motif qu’il a dans son dossier un «casier judiciaire irrégulier» parce qu’il n’est pas signé du greffier en chef. Aussi, sur la liste de ses soutiens en commune V du District de Bamako, figure un certain Moussa Togola, nom introuvable sur la liste officielle des conseillers communaux. La candidature de Mamadou Traoré a buté contre le même obstacle. Sur sa liste de soutiens (au titre de la région de Ségou) est mentionné le nom de Sékou Minta qui n’est pas reconnu en République du Mali comme conseiller.
Il en est de même pour les candidats Harouna Sankaré, Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra, Me Mountaga Tall, Hamadoun Touré, Choguel Kokalla Maïga et Ainéa Ibrahim Camara dont aucun des soutiens dans les régions de Sikasso et de Ségou ne figure sur la liste officielle des conseillers communaux. Par conséquent, les candidatures par eux soumises à la Cour n’ont pu prospérer, en l’état. Par contre, Mamadou Oumar Sidibé et Dramane Dembélé ont été retenus de justesse. Leurs dossiers comportent respectivement des soutiens «fictifs». Heureusement, pour eux, chacun avait, dans les régions où leur liste en mise en cause, obtenu plus de cinq conseillers.
«L’examen par la Cour des dossiers reçus révèle que les candidatures de messieurs Ibrahim Boubacar Keïta, Aliou Diallo, Housseini Amion Guindo, Mamadou Oumar Sdibé, Soumaïla Cissé, Dramane Dembélé, Moussa Sinko Coulibaly, Modibo Koné, Daba Diawara, Mamadou Diarra, Mohamed Ali Bathily, Modibo Sidibé, Modibo Kadjoké, Adama Kané, Kalfa Sanogo, Oumar Mariko et Madame Djénéba N’Diaye ont satisfait à toutes les exigences légales et règlementaires de validité», a déclaré Manassa Danioko, président de la Cour constitutionnelle. Elle a précisé que «les contestations et réclamations éventuelles dirigées contre les candidatures doivent être déférées à la Cour constitutionnelle dans les vingt quatre (24) heures qui suivent la présente proclamation».
Issa DEMBÉLÉ
Source: Essor