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Présidentielle au Bénin : pour qui roule Vincent Bolloré ?

Le groupe Bolloré a pour réputation de ne jamais soutenir aucun candidat dans les élections africaines, tant l’exercice est risqué. Et peut-être aussi parce que le poids considérable qu’a désormais pris le groupe français en Afrique, avec notamment sa présence dans une trentaine de ports, lui permet d’engager le dialogue après coup avec les nouveaux élus, quels qu’ils soient.

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Or, depuis que le groupe Bolloré est devenu le promoteur du projet de boucle ferroviaire de 3 000 km censée relier Cotonou à Abidjan en passant par Niamey et Ouagadougou, il semble tenté par quelques exceptions à la règle qu’il s’était donnée de se tenir à distance des campagnes électorales. En particulier au Niger et au Bénin, deux pays où les travaux pour la boucle ferroviaire ont commencé et qui organisent leur élection présidentielle respectivement le 21 février et le 28 février.

Au Niger, le président sortant Mahamadou Issoufou, qui aspire à un second mandat, a pesé de tout son poids pour permettre au groupe Bolloré de commencer la construction de 143 km de rails entre Niamey et Dosso avant même d’avoir signé l’accord de concession. En retour, le groupe Bolloré a aligné le calendrier du chantier sur les échéances du président, avec une première inauguration à l’été 2015 pour la célébration de l’indépendance et une seconde le 29 janvier, pour le lancement de la campagne présidentielle de Mahamadou Issoufou. Un convoi a alors parcouru la distance entre les deux villes, saluant les populations massées sur les quais et faisant monter à bord chefs traditionnels et élus locaux.
Epine dorsale contre Blueline

Au Bénin, les enjeux du groupe français sont également très importants. Depuis novembre 2015, Bolloré est sous le coup d’un arrêt de la cour d’appel de Cotonou lui interdisant de poursuivre les travaux ferroviaires entre les deux pays. Le groupe Petrolin, du milliardaire béninois Samuel Dossou, estime en effet avoir des droits sur ce trajet. Il fait valoir une notification d’attribution de concession que son pays et le Niger lui avaient accordée en 2010 à la suite d’un appel d’offres remporté par son projet, Epine dorsale.

Le groupe de Vincent Bolloré s’est pourvu en cassation, une procédure qui devrait aboutir au plus tôt au second semestre. Mais son destin au Bénin dépendra aussi du résultat de la présidentielle. Trente-six candidats s’affrontent au premier tour, le 28 février, dont certains ouvertement hostiles au groupe français. D’autres affirment vouloir engager immédiatement, s’ils sont élus, des procédures judiciaires contre le président Thomas Boni Yayi, pour différentes affaires, y compris son retournement spectaculaire en matière ferroviaire. Durant son premier mandat, de 2006 à 2011, Thomas Boni Yayi avait appuyé l’Epine dorsale de Samuel Dossou. Durant son second et dernier mandat, de 2011 à 2016, et en particulier depuis la fin 2013, il a fait sien le projet Blueline de Bolloré.

Dès lors, quel rôle pour Bolloré dans la campagne béninoise ? Officiellement aucun. Mais c’est l’agence Havas qu’il faut scruter, contrôlée depuis 2005 par le groupe et dont le patron est Yannick Bolloré, 36 ans, fils de Vincent. En 2011, Havas avait fait la campagne de Thomas Boni Yayi. En 2016, les observateurs s’attendaient à ce que le sixième groupe publicitaire mondial travaille pour le premier ministre Lionel Zinsou, dauphin de Boni Yayi. De plus, sitôt nommé à la tête du gouvernement en juin 2015, Lionel Zinsou avait accéléré les procédures en vue de signer, le 13 août, les conventions de concession d’exploitation et de construction des infrastructures du chemin de fer Niamey-Cotonou par le groupe Bolloré.

Source: lemonde

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