La démocratie exige que le peuple puisse choisir librement ses dirigeants à travers l’organisation d’élections transparentes. Mais, pourquoi, certains acteurs maliens demandent au président Ibrahim Boubacar Kéita dit « IBK » de ne pas se représenter pour un second mandat quand bien même la constitution l’y autorise ? Un acte anti-démocratique ou la peur d’affronter un adversaire dans les règles de l’art ?
En fin de quinquennat, le président Ibrahim Boubacar Kéita dit « IBK », élu en 2013, pourrait briguer un second et dernier mandat autorisé par la constitution du pays. Les élections ont lieu normalement en 2018. Mais, d’ores et déjà, des acteurs maliens demandent au président « IBK », de ne pas briguer ce deuxième et dernier mandat constitutionnel. D’autres incapables de l’affronter seuls incitent à l’union pour barrer la route à l’actuel locataire de Koulouba.
Pour ces acteurs politiques et de la société civile, l’actuel président n’aura pas été à la hauteur des attentes et de ce fait, ils lui demandent de ne pas se représenter pour sa propre succession.
Une opposition aux abois ?
Après avoir fait avorter ou, devons-nous dire, fait reculer la réforme constitutionnelle par la rue et non par les urnes, l’opposition dit républicaine et ses alliés de mouvements activistes, veut forcer le président « IBK » à renoncer à un second mandat à défaut de l’avoir pu contraindre à abandonner le pouvoir. Car, en plein mandat, cette opposition avait demandé au président de renoncer à ses fonctions de Président de la République. Est-ce cela l’exercice démocratique pour lequel des millions de Maliens se sont battu en 1991, certains au prix de leur vie ?
La réforme constitutionnelle aurait pu être soumise au référendum permettant ainsi à chaque malien, à l’âge de voter et voulant s’exprimer sur le sujet, de donner son opinion. Cela, l’opposition ne l’a point voulu. Prenant la rue et menaçant de mettre la République à feu et à sang, l’opposition a pu ainsi contraindre le pouvoir à reculer pour préserver l’essentiel.
Aujourd’hui et alors que l’on entame le dernier virage vers les élections présidentielles de 2018, des hommes et des femmes s’élèvent pour demander au président « IBK » de ne pas se représenter à sa propre succession et de suivre l’exemple français.
Pour mémoire, le président François Hollande a renoncé à se présenter pour un second et dernier mandat dans son pays. Ce qui semble inspirer certains opposants politiques maliens pour qui un renoncement du président « IBK » aux prochaines élections présidentielles, serait une aubaine.
Cette agitation de l’opposition trahirait-il son manque d’assurance ? Est-ce le signe d’une inquiétude, d’une panique qui gagne ses rangs ? Et du coup, on se demande si cette opposition qui, depuis le début, dit que le peuple n’est plus avec le président « IBK » n’a pas peur d’affronter son principal adversaire à cette élection !
Le meilleur moyen de « déposer » le président « IBK » n’est-il pas de le battre dans les urnes ? Mais, pourquoi demander à ce dernier de ne pas aller aux élections et de renoncer à se représenter ?
C’est la question principale à la demande des adversaires politiques et civils du « candidat IBK » dont le bilan est présenté par plusieurs observateurs de plutôt satisfaisant au regard du contexte actuel du pays.
Sinaly
Source: Le Pouce