Après une première conquête ratée en 2013, le destin du président ATT (un militaire de carrière) se dessine, en juillet 2018, pour le président des FARE An ka wuli, Modibo Sidibé, un policier à la retraite. Contrairement à l’élection présidentielle de 2013 où il a été choisi comme candidat de son seul parti, il peut, en juillet 2018, compter sur les voix de tous les militants des partis du Nouveau Pôle politique de la Gauche républicaine et démocratique (NPP). Et cela, dès le 1er tour. Les documents, formalisant cette confiance placée en lui, ont été paraphés, le dimanche 13 mai 2018 au palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, devant témoins. Par la même occasion, l’ancien Premier ministre du président ATT pendant 3 ans a été investi comme candidat de la coalition politique à l’élection présidentielle de 2018.
Malgré le départ de ses 5 députés pour d’autres horizons, le parti FARE An Ka Wuli continue à briller d’espérances et affiche la résilience face au nomadisme politique. L’image très solvable de son leader sur la scène politique en est pour beaucoup. Et pour cause, il a été, le dimanche 13 mai 2018, retenu et investi comme candidat unique du Nouveau pôle politique à l’élection présidentielle de juillet 2018.
Constituée de six partis politiques, la coalition regroupe : l’UPD, le PSR, le REM, le RPDDM, le FUAC et les FARE An Ka Wuli.
Ce choix porté sur l’ancien ancien Premier ministre du président ATT n’est pas fortuit, selon les initiateurs de la coalition politique. A les en croire, le parti FARE An Ka Wuli a grandi de 2013 à nos jours et son président reste très apprécié par les électeurs maliens qui gardent de lui de bons souvenirs depuis la Transition de 1991 mais surtout lors de son passage à la Primature entre 2007 et 2011. « Il est un homme au patriotisme, à l’intégrité morale, au courage politique et à la compétence avérés et reconnus, en vue de porter une alternative crédible et solide au régime du Président Ibrahim Boubacar Kéïta», rendent-ils hommage à l’Inspecteur général de police.
La cérémonie de signature de la convention autour de la candidature de Modibo Sidibé a été couplée à celle de son investiture. Les travaux ont débuté, tôt le dimanche matin, sur les berges du fleuve Niger où le candidat, accompagné de son épouse Astou Thiam, a reçu les bénédictions des maîtres de l’eau (les Bozos) avant de regagner la salle Bazoumana Sissoko, pleine comme un œuf.
C’est après la signature des documents par les partis politiques du NPP et son investiture officielle que le président des FARE An Ka Wuli a pris la parole pour donner à l’assistance les grandes lignes de son plan de sauvetage du Mali de la crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis 2012.
« Vous venez de me désigner candidat du Nouveau Pôle Politique de la Gauche républicaine et démocratique, à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Ce faisant, vous avez placé toute votre confiance en ma modeste personne, pour porter haut les valeurs et les nobles idéaux que nous partageons. Je vous en remercie très sincèrement et comme je m’y suis engagé solennellement devant vous, je me battrai à vos côtés et de toutes mes forces, pour faire triompher notre vision commune du Mali et honorer ainsi votre confiance. Cependant, en ce moment où je m’adresse à vous, chers camarades, et tout en me félicitant du choix que vous avez porté sur moi pour conduire cette bataille électorale, je mesure aussi le poids considérable de la responsabilité qui est désormais mienne, en votre nom et au regard de l’histoire, au regard des attentes prioritaires de notre peuple, au regard des enjeux et des défis en cours dans notre pays, dans notre sous-région, en Afrique et dans le monde », s’est félicité l’ancien Premier ministre d’ATT.
A l’en croire, l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 va se dérouler dans un contexte inédit dans notre pays et qui est caractérisé principalement par : l’affaiblissement généralisé de l’Etat, désormais incapable de remplir ne serait-ce que ses missions régaliennes ; l’inadéquation profonde entre le mode de gouvernance en cours et les défis politiques, économiques, sociaux et sécuritaires auxquels notre pays est confronté quotidiennement, le développement de la corruption, du narcotrafic et de l’économie criminelle.
« Si chacun de ces points est indéniablement et à juste titre, une cause de grande préoccupation pour nos compatriotes, certains me paraissent particulièrement menaçants pour le devenir même de notre pays. Au titre de ces menaces, je retiens en priorité l’insécurité qui sévit dans la quasi-totalité du pays, sans qu’aucune des mesures prises pour en réduire le développement et en atténuer les impacts sur les populations n’ait produit les effets escomptés. Pire, nous assistons à son extension géographique et à une évolution encore plus dangereuse de sa nature, de ses motivations et de ses manifestations, pour notre cohésion et notre unité nationales.
Du terrorisme djihadiste initialement localisé dans les régions du nord, la violence s’est répandue au centre du pays, à travers des affrontements intercommunautaires meurtriers qui risquent, si nous n’y prenons garde, de détruire les fondements même de notre vivre-ensemble séculaire. Le chemin de la grandeur, celui d’un Mali propre, d’un Mali fort, d’un Mali juste, d’un Mali réconcilié et solidaire : voilà, chers compatriotes, l’enjeu de l’élection présidentielle de 2018. Avec votre soutien, j’entends incarner cette exigence, parce qu’il nous faut réparer le Mali, notre Mali !Nous pouvons refonder cet Etat nouveau, car j’ai confiance aux femmes maliennes, vaillantes et inlassables combattantes, dont la contribution à l’édification d’un Mali fort, démocratique et prospère est inestimable. Demain, si par la Grâce de Dieu et la volonté des électeurs, je suis élu Président de la République, je m’engage, sans tarder, à faire droit aux attentes prioritaires exprimées par le peuple, et entamer les réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin. Le socle d’un vrai processus de sortie de crise, c’est le triptyque démocratie, sécurité et développement pour vaincre les vulnérabilités structurelles. Et c’est d’abord une affaire nationale, dans laquelle nous devons être accompagnés. Les maliens veulent qu’on leur donne des raisons de se mobiliser.
Ils ont pareillement besoin de se parler, d’échanger, de se faire confiance, de bâtir ensemble.
Ils ont besoin d’être actrices et acteurs de leur propre pays.
Ils ont tout aussi conscience de la nécessité de s’engager dans la stabilisation structurelle de la zone sahélo-saharienne. Nous devons avoir confiance en nous-mêmes, en nos capacités, en un futur prospère, parce que tout est possible pour un peuple debout.
Ensemble pour la victoire finale! », est convaincu le candidat du Nouveau Pôle de la Gauche républicaine et démocratique.
Youssouf Z KEITA
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