Samedi 19 mai 2018, l’une des recommandations phare de la 3è conférence extraordinaire de l’Adema est un soutien à la candidature du président IBK à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Avant même la fin des travaux, Kalfa Sanogo, le maire de Sikasso, est sorti de la salle, furieux à cause de la mise en scène qui s’y faisait, selon son entourage. Peu après, Dramane Dembelé lui emboitait le pas et déclarait aux journalistes son investiture comme candidat le 25 mai, date anniversaire de l’Adema.
« La conférence invite le C.E. à créer les conditions du soutien à Ibrahim Boubacar Keïta dans le cadre d’une coalition forte porteuse d’une offre politique partagée par une plateforme portant sa candidature à la présidentielle du 29 juillet 2018», souligne le rapport de la conférence. Ainsi, l’Adema qui a déjà rencontré le président IBK va soutenir ce dernier pour un second mandat à la tête du Mali.
A en croire les responsables du C.E. Adema, il s’agit d’un soutien qui sera négocié sur certaines bases. Parmi les conditions, il y a le label sous lequel IBK va se présenter comme candidat, le programme qu’il entend soumettre au peuple malien et la façon dont il va gérer le pouvoir s’il est élu. Mais c’était sans compter avec la détermination de Kalfa Sanogo et Dramane Dembelé, deux hommes décidés à ne pas accompagner IBK.
Dr.Abdoul Karim Diamouténé, un proche de Kalfa Sanogo, est clair sur l’option faite par la section de Sikasso. «Ils peuvent faire ce qu’ils veulent dans cette salle. Mais à Sikasso, nous savons ce que nous allons faire. Ils le verront bientôt », a-t-il affirmé, accompagnant Kalfa Sanogo en dehors de la salle de conférence.
Dramane Dembelé qui a aussi quitté la salle avant la fin de la rencontre a fait savoir qu’il n’y a pas eu de vote pour le choix à faire. «Je suis candidat de l’Adema et l’investiture, c’est le 25 mai, l’anniversaire du parti. Ce qui se passe dans la salle est ridicule. Il n’y a pas eu de vote ; ils veulent adopter le soutien du parti à IBK par acclamation. Ce n’est pas sérieux », a-t-il fulminé.
Pourtant, Tiémoko Sangaré, le président du parti était apparu plus soucieux de rassembler les morceaux en invitant ses camarades à l’unité. «La conférence invite ceux qui doutent de la pertinence du choix à rester dans la famille », avait-il déclaré.
Au début des travaux de la conférence, le président estimait qu’il n’est pas permis de douter de la sincérité des militants de l’Adema qui se sont mobilisés pour la circonstance. Les militants ont la responsabilité de transmettre le parti à la postérité, a-t-il déclaré en précisant qu’en politique rien ne pas être gagné facilement. « Tout s’arrache de haute lutte», a-t-il expliqué.
Le président de l’Adema s’est aussi expliqué sur sa position dans le processus du choix du candidat du parti à la présidentielle 2018. « L’attitude que j’ai eue m’a valu des incompréhensions même de la part de certains amis proches au sein du parti », a commenté Tiémoko Sangaré. Pourtant, il s’agit d’un processus qui s’inscrit dans la tradition démocratique du débat et des échanges d’idées pour le bien du parti.
L’élection présidentielle de 2018 ne ressemble à aucune autre de par sa complexité pour le parti qui a accompagné le candidat IBK en 2013. En ce qui concerne 2018, rien n’avait été décidé avant le congrès extraordinaire du 19 mai. Selon, Tiémoko Sangaré, des contacts avaient eu lieu entre la direction du parti et IBK auquel les responsables s’apprêtaient à soumettre une offre politique visant à préserver les intérêts du parti.
Toutes les figures remarquables de l’Adema étaient présentes, à commencer par Sy Kadiatou Sow, faisant la maitresse de cérémonie. Il y avait les plus hostiles à un soutien du parti à IBK comme Kalfa Sanogo et Moustapha Dicko. Les ministres Abdoul Karim Konaté dit Empé, Adama T. Diarra étaient également visibles, tout comme le député Adama Sangaré et bien d’autres.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain