Polémique autour de la crédibilité du scrutin du 29 juillet dernier. 16 candidats, sur les 24, demandent la démission du ministre de l’administration territoriale. Ils l’ont fait savoir ce lundi 6 juillet au cours d’une conférence de presse tenue à Bamako. Le collectif des seize qui dénoncent des « fraudes massives et le bourrage des urnes » avec la « complicité du ministre chargé de l’organisation des élections », rejette les résultats issus du premier tour. Ils exigent le recompte des voix et la vérification du logiciel de compilation des résultats.
Selon le collectif des candidats protestataires, plusieurs irrégularités ont émaillé le scrutin de ce premier tour. Pour les candidats, ces irrégularités vont « des violations de la loi électorale aux nombreuses fraudes ». Il s’agit entre autres des « bourrages massifs d’urnes dans le Nord et le Centre du pays, des cartes d’électeurs indisponibles dans de nombreux bureaux de vote et le trafic de procurations ».
Pour ces motifs, qui entachent selon eux la crédibilité du scrutin, le Collectif de seize candidats exige en effet le recompte des bulletins de vote, la publication exhaustive des résultats bureau de vote par bureau de vote, la versification du logiciel de compilation de résultats.
Dans une déclaration lue par le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, principal challenger du candidat sortant IBK, les 16 candidats réclament la démission du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, jugé « partial et partisan ».
Le collectif compte s’assumer dans les jours à venir pour défendre ses intérêts contre les institutions électorales si jamais il n’arriverait pas à être mis dans ses droits.
Les débats sur la crédibilité du scrutin du 29 juillet se poursuivent alors que les résultats définitifs sont attendus dans les prochaines heures par la Cour constitutionnelle. Il y a quelques jours, les 16 candidats ont récusé certains membres de cette institution les accusant de manquer de neutralité.
Un des enjeux du deuxième tour de cette présidentielle, prévu le 12 août prochain, demeure les jeux d’alliance entre les deux premiers et les autres candidats malheureux. Qui va donner des consignes pour qui ? Sur cette question, les 16 candidats sont formels : « les alliances ne sont pas à l’ordre du jour ». Selon eux, il n’y a pas eu encore un premier tour. Ils demandent à l’État de prendre ses responsabilités.
Amadou Thiam, directeur de campagne du candidat Aliou Boubacar Diallo, membre du collectif des 16 candidats
Studio tamani