La liste des candidats à la prochaine présidentielle continue de s’allonger. Après IBK, Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Soumana Sako et Dramane Dembelé, voici la proclamation de candidature de Choguel Maïga du MPR. En effet, le samedi 11 mai, il a été investi de la pleine et entière confiance du parti, au CICB.
Choguel Kokala Maiga
C’était à l’occasion de la rencontre de déclaration de candidature du MPR, en présence des membres d’honneur du parti, de ceux du Bureau exécutif central (BEC), des membres de comité de conciliation et d’arbitrage et de ceux du Conseil consultatif national, des responsables des organisations des jeunes, des femmes, des membres des Sections du District de Bamako et de Kati ainsi que des députés et des élus communaux de la capitale.
Les conclusions auxquelles ce beau monde est parvenu invitent le MPR à engager toutes ses forces et ses ressources aux côtés de Choguel Maïga, avant de donner instructions aux militants et aux structures de tout mettre en œuvre pour assurer au candidat désigné les «résultats électoraux les plus éclatants».
Cette investiture a eu lieu alors que l’intéressé est en mission à l’extérieur. Tout a été soigneusement préparé pour respecter le programme établi, décliné en trois phases: témoignages, discussions et lecture de la résolution portant désignation du candidat du MPR à l’élection présidentielle. Tout a été fait dans le timing annoncé, ce qui fait qu’à 11h 30 la cérémonie a pris fin. Quelle organisation! Quelle discipline!
Le premier témoignage fut celui des anciens. Il a été lu par le très brillant Djibril Diallo, ancien Secrétaire politique de l’UDPM, qui, malgré le poids de l’âge, a personnellement présidé les travaux. D’une voix douce mais ferme, ses premiers mots ont été «reconnaissance et gratitude», au Seigneur, à la patrie et, bien sûr, au MPR. Ensuite, il s’est dit fier des hommes et des femmes qui, dignement et loyalement, ont servi leur pays, sous la Deuxième République, dans l’UDPM, et qui ont plus tard réclamé leur héritage.
«Plus de deux décennies durant, ils ont assumé ce choix courageux, résisté à toutes les adversités, pour construire aujourd’hui un Mouvement, un Parti politique qui compte, le MPR. Au moment où le pays amorce une nouvelle étape, étape qui ressemble à un tournant décisif, le combat mené par le MPR, ce travail abattu, doit être reconnu, apprécié puis amplifié. Pour cela, les anciens, par ma voix, voudraient rendre hommage à leurs cadets, à leurs fils, qui se sont résolument engagés pour qu’on ne déchire pas une page de notre histoire, pour que le Mali appartienne à tous ses enfants », a déclaré haut et fort Djibril Diallo.
Avant de s’adresser à la génération de l’ère démocratique: «ne perdez pas de vue que votre Parti est celui qui se bat pour des valeurs. Que ces valeurs sont nôtres. Parce que maliennes. Elles ne doivent pas s’éteindre. Le flambeau que vous tenez doit s’allumer pour les Maliens qui ont vécu les tristes évènements de 2012. Ce flambeau que vous tenez doit illuminer les chemins de l’espoir pour ceux-là qui n’ont pas vécu cet instant mais entendront cela conter. Pour eux et pour tout le Mali, je vous invite à un choix éclairé ».
Le deuxième témoignage fut celui de Idrissa Ly, un jeune tigre aux dents longues, annoncé comme probable Directeur de campagne de Choguel Maïga. Avec vivacité et conviction, Ly a rappelé que le parti, dès sa création, avait plaidé pour la réconciliation nationale, afin de faire taire les rancœurs pour se retrouver autour de l’essentiel: le Mali. Malheureusement, le MPR, qui a comme devise «l’Unité et la Défense de la patrie malienne», n’a pas été compris.
C’est pourquoi, aujourd’hui, il réclame encore la réconciliation nationale. Ce n’est pas tout, il veut savoir la vérité sur les causes de l’effondrement de la démocratie, la faillite de l’armée et la déliquescence du système éducatif. L’orateur a décrit un tableau sombre du Mali et terminé son allocution en ces termes: «…n’oublions pas que nous devons bâtir un pays dont les fondements se sont écroulés à cause du saupoudrage et du colmatage. N’oublions pas qu’on ne console pas un peuple meurtri par le mensonge et la ruse. Pour ne rien oublier, nous vous invitons à accorder votre confiance à celui ou celle d’entre nous qui portera mieux l’espoir et le bonheur du Mali».
Après ces témoignages, la presse a été invitée à quitter la salle. Place aux discussions. 30 minutes après, revoici les journalistes dans la salle, pour suivre la lecture de la résolution, brillamment faite par le Pr Singaré, (Thèse de doctorat sur Senghor), l’un des plus grands spécialistes africains de ce chantre de la négritude. Lorquu’il est arrivé au paragraphe consacrant l’investiture de Choguel Maïga, la salle a éclaté en applaudissements. Tous se sont levés pour accueillir avec joie cette annonce. L’intéressé étant absent, il n’y a pas eu de discours d’investiture, ni de profession de foi du candidat. Au Mali, c’est en pareille circonstance qu’on nous a habitués à ce schéma.
Le Dr Choguel Maïga trouvera, sans nul doute, avec l’intelligence qu’on lui connait, les voies appropriées pour qu’on connaisse les grandes lignes de sa vision politique pour le Mali, avant l’ouverture de la campagne électorale.
Chahana Takiou