Ce samedi 4 janvier 2020, s’est tenue au Mæva Palace une conférence de presse au cours de laquelle l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite du Mali a présenté son premier rapport annuel qui couvre les activités du 01 juin 2017 au 31 décembre 2018.
Créées par l’ordonnance n°2015-032/P-RM du 23 septembre 2015 et ratifiées par la loi n°2016-017 du 09 juin 2016 pour mettre en œuvre la loi n°2014-015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite au Mali, l’OCLEI est chargé de la mise en œuvre des mesures préventives et du contrôle de lutte préconisée au Mali, dans la sous-région et à l’international contre l’enrichissement illicite.
Cet organe, qui a commencé les activités proprement dite à partir du mois de juin 2017 avec la déclaration de biens de ces 12 membres au niveau de la cour suprême, a présenté à la presse son rapport annuel depuis cette date jusqu’au 31 décembre 2018. Dans ce rapport, on note l’accent mis sur l’information générale à travers les différents moyens de communication par l’OCLEI pour atteindre le plus grand nombre de personnes afin de les sensibiliser sur le rôle de l’OCLEI dans la lutte contre l’enrichissement illicite. Et cette initiative a permis une nette augmentation de déclaration de biens auprès de la cour suprême en 2017 et 2018. Ainsi sur 1479 personnes devant déclarer leurs biens, selon la liste du gouvernement, 999 ont pu déclarer leurs biens.
On note également dans le rapport que des protocoles d’accord ont été établis avec les institutions sœurs d’autres pays africains et d’ailleurs.
Sur le plan financier, l’OCLEI annonce avoir reçu de l’appui de la part de l’ambassade des pays Bas au Mali.
Par ailleurs, l’organe de lutte contre l’enrichissement illicite dirigé par M. Moumine Guindo a affirmé avoir mené une étude à travers les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le district de Bamako pour déterminer les causes de la corruption au Mali afin de mieux contrer le problème. Les résultats de cette enquête, selon le rapport, mettent en cause les insuffisances des textes et leur contournement par les agents publics, la faiblesse des salaires, manque de morale et enfin l’absence de volonté politique.
Pour les actions en cours de l’OCLEI, le président a donné trois dossiers de personnes soupçonnées d’enrichissement illicite. Deux sont des inspecteurs des finances et un inspecteur des services de sécurité sociale.
Le montant pouvant être récupéré au cas où la culpabilité de ses personnes serait avérée, est plus de 4 milliards de FCFA.
Reportage: S. Guindo et A. Ouattara (stagiaires)