« Il faut rendre à César ce qui lui appartient », dit l’adage. La presse malienne, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux aux Chef de l’Etat, a tenu à rendre un hommage mérité au ministre de la Communication et de l’Economie numérique.
Arouna Modibo Touré, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, est un ministre très particulier de par sa sensibilité à tout ce qui touche le secteur de la presse au Mali. Ainsi, Alexis Kalambry, vice-président de la Maison de la presse du Mali, a tenu, au nom de la corporation, à lui rendre des honneurs. Il a profité de l’occasion pour saluer les efforts du ministre du département de tutelle qui, dit-il, a permis de moderniser et moraliser les cartes de presse, mais qui est également présent aux côtés des journalistes dans tous les défis et épreuves. Un témoignage assez fort en prenant le président de la République à témoin des qualités de manager de l’homme. Malgré son jeune âge, il a su insuffler une nouvelle dynamique à ce département par des initiatives high-tech, conformément aux orientations et la lettre de cadrage du président de la République.
Par ailleurs, le porte-parole de la presse a souhaité que l’année nouvelle apporte la paix, la sécurité et la cohésion sociale sur toute l’étendue du territoire national après plusieurs années de crise dans les localités du Nord et désormais du Centre, des attaques meurtrières contre les populations civiles, les Forces armées maliennes (FAMa) et les forces alliées sur le terrain, le déplacement massif de populations terrorisées, sans oublier l’afflux continu de réfugiés maliens dans des pays voisins.
Alexis Kalambry a profité de l’occasion pour partager avec le président de la République les satisfactions, les préoccupations et les espoirs de la presse malienne.
Ainsi, il a informé le chef de l’Etat que la presse malienne, surtout privée, l’alerte sur la baisse drastique de l’aide publique aux médias que « vous aviez porté, il y a 2 ans, à 300 millions de F CFA, dans lesquels 15 millions de F CFA ont été consacrés à la relance de l’autorégulation ».
Le vice-président de la Maison de la presse déplore le fait que la Maison de la presse, reconnue d’utilité publique depuis 1995, n’a jamais bénéficié d’un budget de fonctionnement.
Parlant de l’amélioration de la pratique de presse au Mali, il demande l’appui du président IBK. Car, il estime qu’ils sont conscients que la qualité de nos médias n’est pas à hauteur de souhait en termes de respect de l’éthique et de la déontologie.
Toujours dans la dynamique de l’amélioration de l’environnement économique des médias, M. Kalambry a sollicité la mise en place d’un Fonds d’appui aux médias privés comme dans tous les autres pays de l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Et propose que ce Fonds puisse être alimenté par le Fonds d’accès universel et servira à financer la création de la centrale d’achat des intrants d’imprimerie, des équipements radio et télévision ainsi que la numérisation de nos entreprises.
S’agissant de l’accès à l’information, il n’a pas manqué d’apprendre au président un traitement amer des médias privés, notamment lors des cérémonies organisées par la présidence de la République et le gouvernement. Selon lui, les médias publics sont considérés comme seuls devant avoir la primeur et l’exclusivité de l’information. Mais aussi le harcèlement financier de certains organes dits de l’opposition. Autant à la présidence que dans les ministères, les médias et les journalistes qui sont traités selon leur ligne éditoriale.
« Nous déplorons également le fait que depuis 3 ans, nous sommes sans nouvelle de notre confrère Birama Touré, que des journalistes de Maliactu sont empêchés de travailler, accusés d’avoir appelé un ministre à démissionner, que d’autres confrères comme le directeur de ‘’La Sirène reçoit’’ des menaces de la fille d’un ministre et enfin que la justice tente d’obliger des journalistes à donner leurs sources. Tout cela n’est pas IBK, n’est pas de notre Maliba», a-t-il.
Encore une fois, il a plaidé pour la moralisation des fonds publics. « Nous serons heureux que des fonds publics n’aillent plus prioritairement aux médias étrangers dont des pages sont facturées à des dizaines de millions de F CFA. Par an, ce sont des centaines de millions de F CFA qui vont à la presse étrangère et les ministères se déchargent toujours sur la présidence, qui donnerait des ordres», conclut-il.
Harber MAIGA
Source: Azalaï Express