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Préparatifs de la Tabaski au Mali : La gueule de bois du marché du bazin

Le bazin est un tissu damassé qui vient d’Angleterre. Il arrive au Mali principalement entre le 19e et le 20e siècle et existe sous multiples couleurs teinté artisanalement ou industriellement. Ce tissu tant convoité par les femmes maliennes est de nos jours incontournable pour les évènements tels que les baptêmes, les mariages ainsi que les différentes fêtes religieuses. Son prix a connu une augmentation considérable en cette période de fête. Ainsi, nous nous sommes intéressés aux difficultés auxquelles les transitaires, les vendeurs et les consommateurs font face.

 

Actuellement au Mali, nous faisons face à une hausse considérable du prix du bazin. Etant donné que nous sommes à quelques jours de la fête de tabaski, beaucoup de consommateurs de ce tissu se plaignent de la situation. « On achetait le bazin Getzner à 10 000F le mètre ; mais cette année je l’ai payé à 11 000F. C’est vraiment difficile car l’argent manque en ce moment », se lamente Assétou Keïta. Pour Oumou Soucko, commerçante détaillante, le prix de la balle de bazin a considérablement augmenté. « On vendait le mètre du bazin Getlux à 6 000F ; mais cette année nous le vendons à 7 000F car le prix de la balle a beaucoup augmenté ». Selon Daouda Golfa, propriétaire de la boutique « Golfa Bazin », cette hausse de prix est due à l’embargo et à la crise ukrainienne. « Nos bazins viennent de l’Autriche et sont majoritairement importés via le port de Dakar. Les marchandises durent en cours de route et le prix du transport a augmenté. En plus de cela, la demande est plus forte que l’offre », a-t-il expliqué. Pour en savoir plus, nous nous sommes également rendus au grand marché de Bamako. Ali Ibrahim Bocoum, vendeur dans la boutique ‘’Daou Bocoum et frères’’, sise au Marché Rose, s’exprime en ces termes : « Les marchandises ont diminué à cause de l’embargo car, nombreux sont les commerçants qui se ravitaillent en bazin à Lomé, ainsi que dans d’autres pays. Avec l’embargo cette année, ils y parviennent difficilement. Nous avons en outre augmenté le prix des bazins qui sont en stock. Le prix en gros qui était de 800 000f par balle a aujourd’hui atteint 900.000f ou 950.000f ; et le prix de la balle du Getzner blanc est passé de 210.000f à 250.000f. Comparativement à l’année dernière, la clientèle a beaucoup diminué cette année ». Issouf Sylla de la Boutique Niangadou et frères, sise à l’immeuble Sylla N° M4, au Grand marché de Bamako, affirme que « même si ce n’est pas l’embargo, chaque année il y’a un surplus sur le prix du bazin au Mali. Cela fait partie de la traite des commerçants au Mali. Le prix du bazin de 10.000f n’a pas changé. Les prix n’ont augmenté que pour certaines couleurs comme le vert-bouteille, le bleu bic et la couleur marron, qui plaisent beaucoup aux clients. Celles-ci coûtent 12500f. Le surplus sur ces couleurs est fait juste pour compenser le trou ». Par ailleurs, cette hausse de prix ne concerne pas uniquement les vendeurs et les consommateurs, mais aussi les teinturiers et les tailleurs. « Le prix de la balle du bazin non teinté est passé de 180.000F à 250.000F. A cause de cela, nous n’avons pas de marché. Ajoutez à cela le prix de la teinture qui est aussi en hausse », explique pour sa part Moussa Traoré, teinturier à Magnambougou Faso Kanu. Quelques tailleurs ont aussi exprimé leur désarroi. Selon Moustapha Diop, tailleur à Banankabougou Sema, les clients se font très rares. « La plupart de mes clients ne sont pas venus pour cette fête. Ce sont les habits d’enfants que nous recevons beaucoup en ce moment. Les adultes amènent très généralement des Wax et cela joue beaucoup sur nous ». Même son de cloche chez Bourama Diarra, tailleur au Golf : « À la veille des autres fêtes, on arrêtait de prendre les habits à cause de l’abondance des clients. Mais cette année, c’est le contraire. Nous n’avons même pas eu la moitié de ce qu’on gagnait avant ». Si d’autres se plaignent de la rareté des clients, Ahmed, couturier à Kalaban-Coura plateau, se dit satisfait de sa clientèle.

Mariam Guindo et Aïssata Maïga (Stagiaires)

Source : LE PAYS

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