En marge de la remise par le Ministre de l’Éducation nationale, Pr. Doulaye Konaté, des équipements et Kits scolaires aux académies d’enseignements de Mopti et de Douentza, le 8 février 2021, au siège de la Commission nationale Malienne pour l’Unesco et l’ISECO, sise à Sotuba, le Ministre de l’éducation nationale, Pr. Doulaye Konaté, a rappelé en présence des Directeurs des Académies des Enseignements de Mopti, Daouda Doumbia et de Douentza, Souleymane Aliou, et de la secrétaire générale de la Commission Unesco/Isesco, Pr. Diallo Kadia Maïga, que le Mali Kura dont les maliens rêvent, que les maliens de l’intérieur comme de l’extérieur réclament, ne se fera jamais sans école. «Il n’y aura jamais de Mali Kura si l’école ne fonctionne pas normalement », insiste le Pr Doulaye Konaté, Ministre de l’éducation nationale. Pour ce faire, a-t-il dit, il nous insister sur l’éducation. « Notre mission, a fait savoir le premier responsable du département de l’éducation nationale est de redonner l’espoir à l’école, à l’endroit des élèves, des parents, des enseignants, au niveau de l’État et des partenaires. Pour ce faire également, il rappelé une des mesures fortes que les autorités de la transition viennent de prendre pour apaiser l’espace scolaire et universitaire. Il s’agit, a t- il dit, de couper le budget de fonctionnement drastique que l’État donnait à l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) par an. «Nous avons pris la gestion des parkings à l’AEEM et autres avantages qui leur étaient octroyés. Cela s’est fait dans le calme, dans l’apaisement. Nous allons continuer à travailler dans la même dynamique pour que l’AEEM se limite seulement à son rôle », a déclaré le Ministre Konaté.
L’on se rappelle que la rencontre de haut de niveau entre les acteurs de l’école malienne en fin d’année dernière, a fait ressortir l’influence de l’AEEM dans la gestions des œuvres universitaires à Bamako, Ségou et Koulikoro. Ce qui provoqua insécurité au sein de l’espace scolaire et universitaire en cause des questions d’intérêt entre clans où groupe de l’Aeem. Par son ingérence dans le processus d’attribution des chambres universitaires, dit le rapport, le nombre d’occupants du campus de Badalabougou est passé d’une capacité d’accueil de 600 à 3000 occupants. Il est ressorti des discussions que la gestion des parkings par l’AEEM dont les recettes annuelles varient entre 300 et 500 millions selon les facultés a conduit à des situations dramatiques. C’est ainsi que les autorités ont signé en août 2011 un protocole d’accord qui retirait à l’AEEM la gestion des chambres tout en lui accordant des avantages tels que: le versement de 10% des recettes générées par les résidences pour financer ses activités afin mettre fin aux différentes quêtes ; l’octroi de 22 chambres dans chaque résidence universitaire ; le bénéfice de 10% des frais de vente des cartes délivrées par le CENOU pour faciliter l’accès à ses services. copier coller sur bamada net Mais, selon les participants, l’AEEM n’a jamais respecté les clauses des différents contrats et protocoles. C’est ainsi que dans la résidence universitaire de la Faculté des Sciences et Techniques (FST), elle gère plus de 200 lits et tient des reçus parallèles, de surcroît elle déloge nuitamment les occupants légaux installés par le CENOU, au profit de loubards, de féticheurs, de marchands ambulants et autres qui lui payent jusqu’à 25000 F/an au lieu de 10000 et 15000 F. Les membres du bureau de coordination, poursuit la note, constitué par les « éclairés » et les « négociateurs », sont respectivement logés dans des villas (100.000 F par mois) et dans des appartements à la charge du CENOU. Quant aux «perturbateurs», ils ont le privilège de loger gratuitement sur le campus universitaire.
L’AEEM aurait exprimé un besoin de rénovation des logements en déposant une requête auprès du CENOU. Après l’achat des équipements pour la rénovation, le CENOU s’est vu apostrophé par l’AEEM pour exécuter elle-même les travaux. Suite au refus du CENOU, l’AEEM aurait appelé le département qui a instruit au CENOU d’accéder à leur demande. L’AEEM aurait aussi pris l’habitude de défoncer les portes des magasins de stockage pour s’accaparer des équipements.
Souvent pour se donner une certaine notoriété, l’AEEM aime accompagner les nouveaux étudiants qui viennent pour régler leurs problèmes au niveau du CENOU en leur faisant croire que son implication est nécessaire à ce niveau. En réalité, aucun étudiant n’a besoin de l’aide de l’AEEM pour entrer dans ses droits, les textes étant assez explicites à ce sujet. Aussi quand elle apprend que le paiement des bourses est au niveau du trésor et que dans les 72 heures elles seront payées, elle décrète une grève de 72 heures faisant croire que c’est sa mobilisation qui a conduit au paiement desdites bourses.
Des investigations ont révélé que les revenus de l’AEEM sur les logements s’élèvent à 118 millions de F CFA annuellement sans compter ceux de la restauration et du parking. Ces jeunes qui doivent prendre le relais pour la gestion de l’Etat n’ont aucun intérêt pour la formation académique, leur seul souci c’est la recherche du gain immédiat et facile.
Au regard de tout ce qui précède, on peut retenir que: «Toute la gestion du CENOU, n’est que compromis et compromissions. Si le Mali décidait vraiment de résoudre ce problème c’est simple : il faut juste mettre l’étudiant à sa place ». Cette déclaration est révélatrice du quotidien épouvantable du personnel de cette structure.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain- Mali