L’ouverture officielle des travaux de la réunion de haut niveau décisionnel des parties signataires de l’Accord pour la paix et réconciliation issu du processus d’Alger a été faite, le mardi 09 février 2021 à Bamako, sous la présidence du Colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des anciens combattants. Étaient présents aussi à cette réunion, Colonel-major Ismaël Wague et le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, respectivement en charge du département de la Réconciliation nationale et de l’Administration territoriale. Des responsables des mouvements signataires de l’Accord ont également pris part aux travaux. A travers ce cadre, le ministre de la Défense et des anciens combattants a précisé qu’il s’agit de pallier les retards constatés dans l’exécution de certaines actions en matière de défense et de sécurité.
Les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation sont en réflexion depuis le début de la semaine, dans la capitale malienne. Le gouvernement de transition ne cesse de réaffirmer sa volonté d’appliquer les dispositions de l’Accord. La défense et la sécurité constituent des volets très importants de l’Accord signé par l’Etat du Mali et les groupes armés du nord. D’ailleurs, ce sont ces volets qui réunissent les parties présentes à la réunion. S’adressant aux parties présentes à cette rencontre de haut niveau, le ministre de la Réconciliation nationale, Colonel-major Ismaël Wagué, a jugé utile qu’il est important pour chaque partie d’avoir une compréhension globale de la situation. Ce, en vue de déterminer tous les points qui font l’objet de blocage afin d’avancer sur le processus de mise en œuvre de l’Accord. Aux dires du colonel-major Wagué, l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus sont tous attendus sur ce dossier de défense et de sécurité ainsi que sur d’autres aspects de l’Accord. Depuis le début des travaux de cette réunion qui s’est ouverte le lundi 08 février, le Gouvernement de transition rappelle haut et fort son attachement à la poursuite de mise en œuvre de l’Accord. « Notre objectif est de redynamiser le cadre inclusif des concertations inter maliennes afin de diligenter la mise en œuvre de l’Accord et de pérenniser la paix. Il s’agit pour nous de pallier les retards constatés dans l’exécution de certaines actions en matière de défense et de sécurité », a déclaré le Colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des anciens combattants. La brièveté des délais, la non appropriation du processus et des concepts par certains parties de l’Accord, la pandémie de Covid-19, le manque d’attributions requises à d’autres pour prendre valablement des engagements au sein des différents mécanismes de mise en ouvre de l’Accord sont les principales causes du retard accusé dans la mise en œuvre de l’Accord. Ce sont là, des constats faits par le colonel Camara. D’où son invitation des parties engagées dans les travaux de la réunion de haut niveau décisionnel à apporter leur concours pour la réussite des travaux. Cette réunion est consacrée largement entre autres au concept des forces armées et de sécurité, à la définition des quotas (civils et militaires) ainsi qu’à la gestion des combattants anciennement servis dans les rangs des forces armées et de sécurité. La rentrée dans les centres de formation militaires de 451 ex- combattants, reconnus aptes à l’issue des opérations de rattrapage et qui vont ensuite intégrer les rangs des forces armées et de sécurité a été annoncée pendant les travaux, par le chef d’Etat major général des Armées, Général Oumar Diarra.
Cette importante réunion intervient après la visite de quelques ministres de la transition dans la région de Kidal. C’est dans cette même région, fief des ex- rebelles, qu’on annonce la tenue de la 43ème session du Comité de suivi de l’accord (CSA), ce jeudi 11 février 2021. Elle se tient aussi dans un contexte marqué par la montée des tensions entre l’Etat malien et les ex- rebelles à cause de l’annonce de la création d’une zone de défense et de sécurité dans le Gourma par la Coordination des mouvements de l’Azawad. Une semaine après l’annonce de la création de cette zone de défense, les autorités maliennes ont protesté, dans un communiqué, le 5 février dernier, contre « une transgression du cessez le feu entre les parties et dont les clauses les engagent à conserver leurs positions » et une flagrante violation des dispositions des articles 17, 25 et 29 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger relatives aux questions de défense et de sécurité.
Sidiki Dembélé
Source: Le Républicain- Mali