Le problème c’est que chacun d’eux évoque une histoire souvent très longue.
Une nouvelle page de l’histoire de Madagascar est-elle en train de s’ouvrir? Au lendemain des résultats de la présidentielle du 20 décembre dernier, qui donnent vainqueur Hery Rajaonarimampianina, le candidat de la mouvance au pouvoir, face à Robinson Jean-Louis, qui était soutenu par l’ex-président Marc Ravalomanana, les Malgaches espèrent que la crise politique que connaît leur pays depuis 2009 est bientôt derrière eux.
Le journal L’Express de Madagascar est confiant et reprend des propos de la présidente de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition, qui estime que «le vrai gagnant de la compétition, c’est le peuple malgache». Des propos tempérés par le site Madagascar Tribune qui met en garde contre les velléités de «confiscation du pouvoir par une caste».
Au milieu de tout cela, ce que retient le site du Guardian, c’est la difficulté à prononcer le nom du nouveau président malgache (ou même à l’orthographier correctement). Prenez votre souffle, un, deux, trois, partez! HE-RY-RA-JAO-NA-RI-MAM-PIA
«Son seul patronyme contient 19 caractères. Et son nom complet (Hery Martial Rakotoarimanana Rajaonarimampianina) 44 caractères», écrit le Guardian.
En réalité le patronyme du vainqueur de la présidentielle malgache est tout aussi fastidieux à lire et à prononcer que la majorité des noms malgaches. En 2011, alors que la crise en République de Madagascar était au plus fort, nous vous proposions un article qui s’interrogeait déjà sur la longueur des patronymes de la Grande île.
Le professeur Narivelo Rajaonarimanana et l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) nous avaient fait savoir que chaque nom correspondait à un destin bien particulier.
«Le nom malgache n’est pas une étiquette. C’est un souhait, un destin, une parole qui contredit un mauvais destin, un souvenir du jour de naissance, une combinaison de noms de parents ou d’ancêtres», expliquait le linguiste Narivelo Rajaonarimanana.
Les noms, à Madagascar, s’appuient aussi beaucoup sur l’astrologie ou sur l’art divinatoire. Et selon Samuel Rasolomano, qui a publié une étude en 1905, ils peuvent exprimer un vœu ou décrire le prestige d’une lignée ou marquer le désir d’un destin fabuleux pour l’enfant qui vient de naître. En gros, les noms malgaches sont si longs parce que chacun raconte à lui tout seul, une longue histoire.
Pourtant, contrairement à ce que soutient le Guardian, Hery Rajaonarimampianina nest pas le dirigeant qui porte le nom le plus le nom. Dans l’histoire de Madagascar, le prince Andriantsimitoviaminandria
Source : slateafrique.com