Le FMI est-il trop pointilleux ? Un contrat de fournitures militaires de plusieurs dizaines de millions d’euros fait en tout cas tiquer les bailleurs de fonds. Trop opaque, jugent-ils. Le Mali n’apprécie pas.
C’est vrai un peu partout dans le monde, mais plus encore au Mali en ce moment : les contrats d’ordre militaire sentent le soufre. La justice française, qui, dans le cadre d’une enquête sur l’homme d’affaires Michel Tomi, s’intéresse à un curieux accord conclu en octobre 2013 entre une société de sécurité privée, Gallice Group, et la présidence malienne, n’est pas la seule à tiquer.
Depuis quelques semaines, le Fonds monétaire international (FMI), qui était déjà irrité par l’acquisition d’un nouvel avion présidentiel, s’intéresse de très près à l’achat de matériel militaire effectué à la même époque par le ministère de la Défense.
« Le problème principal de ces deux transactions, c’est qu’elles ont eu lieu hors budget », expliquait récemment dans la presse malienne Anton Op de Beke, le représentant du FMI à Bamako. Or ce « problème » est pris très au sérieux au siège, à Washington. La mission de revue du Fonds, qui devait se rendre au Mali en juin, a été repoussée au mois de septembre – si et seulement si, d’ici là, « les problèmes liés aux deux transactions sont résolus ».
En attendant, tous les appuis budgétaires bilatéraux sont gelés. « Le manque à gagner provisoire est considérable », déplore un diplomate en poste à Bamako. Il se chiffre à plusieurs dizaines de millions d’euros. Le 25 juin, la Banque mondiale a annoncé le report d’un appui budgétaire de 63 millions de dollars (environ 46 millions d’euros)…
Source: Jeune Afrique