L’enjeu de ce round des négociations est l’élaboration d’un préaccord par les protagonistes certainement sur la base du document de synthèse de la médiation pour la paix et la réconciliation
Les travaux de la troisième phase des pourparlers d’Alger ont débuté hier après-midi à l’hôtel El Aurassi en présence de l’équipe de la médiation internationale, conduite par le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. La délégation gouvernementale malienne est conduite par le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, accompagné de ses collègues de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Reconstruction du nord, Hamadoun Konaté, de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sada Samaké, de la Décentralisation et de la Politique de la ville, Ousmane Sy.
Du côté des groupes armés, il y a la Coordination des mouvements de l’Azawad qui comprend le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad ( MAA tendance radicale) et les Mouvements signataires de la plate forme d’Alger composés de la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) tendance modérée, de la Coordination des mouvements et forces de résistance (CMFR) et du Groupe d’autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA).
Lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, les représentants de la communauté internationale se sont réjouis de la reprise des négociations en vue de permettre au Mali de retrouver le chemin de la paix et de la réconciliation. Ils ont souligné l’importance de cette étape cruciale tout en appelant les différentes parties à faire des compromis et des concessions réalistes pour arriver à un bon accord de paix dans l’intérêt de tout le monde. Par ailleurs, les représentants de la communauté internationale ont particulièrement appelé les groupes armés à faire preuve de réalisme pour que les négociations puissent avancer très vite, afin de mettre fin aux souffrances des populations du nord et de barrer la route aux terroristes et narcotrafiquants qui comptent envahir à nouveau cette zone. « Nous appelons toutes les parties à plus d’engagement pour que ce processus arrive à bon port. Le Mali est un grand pays pour contenir tous ses fils et le Mali est assez riche pour prendre en charge tous ses fils », a déclaré le représentant de la CEDEAO. L’ensemble des représentants de la communauté internationale a réaffirmé leur soutien à notre pays pour faire face aux défis du développement dans un contexte de paix et de sécurité sur l’ensemble du territoire.
Dans son intervention, le chef de la délégation gouvernementale, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale a remercié l’Algérie et toute l’équipe de la médiation internationale pour les efforts fournis depuis le début du processus et souhaite que ces efforts soient couronnés de succès pour le grand bonheur du peuple malien. « Les sentiments du Mali profond, c’est de voir ces pourparlers aboutir à un accord de paix global et définitif », a indiqué Abdoulaye Diop qui a réaffirmé la volonté du gouvernement de respecter tous les engagements qui seront pris dans le but d’instaurer une paix durable dans notre pays. Enfin, Abdoulaye Diop a appelé les groupes armés à être plus réalistes pour que les attentes du peuple malien soient comblées à l’issue de ces pourparlers.
Quant au porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad, Ambéry Ag Rhissa, il a salué la médiation internationale pour avoir réussi le pari de réunir tous les protagonistes maliens à la table des négociations. Il a réaffirmé la volonté de son groupement à aller à la paix dans la dignité et dans le respect mutuel. Selon lui, une solution à la crise du nord qui a duré plus d’un demi siècle est possible si l’Etat malien cesse de « terroriser les populations de l’Azawad ». Le représentant des Mouvements signataires de la plate forme, Ahmed Ould Sidy Mohamed, a tendu la main aux frères de la coordination pour construire ensemble un Mali fort et débout. Il a déclaré que son groupement a fait des recommandations par rapport au document de synthèse de la médiation qui est censé être la base du futur préaccord.
Justement, l’enjeu de cette troisième phase des négociations est l’élaboration d’un préaccord par les protagonistes certainement sur la base du document de synthèse de la médiation et qui s’intitule « Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». Chaque partie a eu le temps de faire des observations et des propositions sur ce document de synthèse qui comprend cinq parties: les questions politiques et institutionnelles, les questions de défense et de sécurité, les questions du développement économique, social et culturel, les questions humanitaires, de la réconciliation et de justice, et enfin le suivi-évaluation.
Envoyé spécial
M. KEITA
SOURCE / ESSOR