Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé mardi un financement à l’appui des politiques de développement en faveur de la République du Mali, composé d’un crédit de 36 millions de dollars (environ 18 milliards de Fcfa) et d’un don équivalant à 27 millions de dollars (environ 13,5 milliards de Fcfa) destinés à la Première opération de soutien à la reprise économique et à la réforme de la gouvernance.
Le communiqué de la Banque mondiale qui annonce la nouvelle, précise que ce financement sera décaissé en une seule tranche et fait partie d’un programme prévoyant une série de deux opérations. Le financement ajoute la BM, « cherche à renforcer la responsabilité et la transparence de l’exécutif et à améliorer l’efficacité des dépenses publiques ».
En se référant « au 3e pilier du Cadre de stratégie pour la réduction de la pauvreté du Mali et aux premier et cinquième axes du Plan d’action du gouvernement pour la période 2013-2018 », le communiqué précise que « cette opération appuiera les efforts entrepris par les autorités en se focalisant sur des mesures qui visent à :
– conforter l’autonomie juridique et les capacités de la section des comptes de la Cour suprême et effectuer des audits des principales administrations locales ;
– adopter des critères transparents de recrutement et de promotion pour les hauts fonctionnaires et engager un recensement de la Fonction publique ;
– appliquer le Code de transparence et la loi sur l’enrichissement illicite, et publier les conclusions de la vérification des dépenses hors budget réalisées en 2014 ;
– créer une ligne budgétaire pour pérenniser les activités relevant de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives et publier l’inventaire de tous les contrats pétroliers et miniers actuels, et mettre en place le plan de relance du secteur de l’électricité dans le but de réduire les pertes de l’opérateur public enregistrées en 2014 ;
– adopter et mettre en place un cadre d’action pour l’instauration de contrats de performance entre l’État et les autorités régionales ;
– adopter et déployer le plan d’action conçu pour raccourcir les procédures de passation des marchés et réviser le code des marchés publics ;
– créer une ligne budgétaire dédiée au financement d’études de faisabilité pour les projets publics d’investissement ;
– publier chaque année le cadre des ressources externes à moyen terme et intégrer formellement ce cadre dans les revues budgétaires conjointes et les réunions trimestrielles de haut niveau entre l’État et ses partenaires au développement ».
Paul Noumba Um, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, a expliqué les préoccupations qui fondent la démarche de l’institution : « La refondation de l’État du Mali passera par le renforcement de la responsabilité de l’exécutif, à travers un contrôle accru de l’utilisation des finances publiques et une plus grande transparence. La crise de 2012 a suscité de multiples réactions sur la qualité des institutions maliennes et leurs capacités à servir et protéger les citoyens de manière équitable ainsi que sur le rôle de facteurs extérieurs dans la déstabilisation du pays. Mais s’il y a un point qui a fait l’unanimité, c’est la nécessité d’améliorer la gouvernance des autorités centrales et locales, pour renforcer la légitimité de l’État. L’amélioration de la gouvernance ne peut se faire sans des institutions de contrôle plus solides et c’est précisément sur ce domaine que porte le soutien fourni par cette série d’opérations, en ce qu’elle va étayer les efforts du gouvernement en la matière en contribuant notamment à renforcer la transparence et les agences de vérification externes. ».
Sébastien Dessus, chef d’équipe du projet, a détaillé le « double défi » auquel le gouvernement est, de son point de vue, confronté à court terme : « Il doit replacer l’économie malienne sur une trajectoire de croissance rapide et durable tout en s’attelant courageusement aux problèmes de gouvernance. L’opération approuvée aujourd’hui va aider les autorités à œuvrer en ce sens. Il s’agit, d’une part, d’améliorer la transparence, renforcer les procédures de contrôle fiduciaire et de contrôle des effectifs, limiter les occasions de corruption et réduire les subventions inefficaces et, d’autre part, d’optimiser la gestion des investissements publics, accélérer les procédures de passation des marchés et renforcer les capacités de gestion budgétaire des autorités locales. »
La Première opération de soutien à la reprise économique et à la réforme de la gouvernance a été élaborée, indique le communiqué, « en concertation avec le Fonds monétaire international ». Depuis l’éclatement de la crise politique, en 2012, les équipes du FMI et de la Banque mondiale collaborent étroitement afin d’apporter une réponse rapide et souple dans ce nouvel environnement, précise le texte qui ajoute : « Elles travaillent aussi ensemble sur la gestion des finances publiques, chaque équipe conservant son domaine de spécificité, comme en témoigne la complémentarité entre les actions préalables de l’opération envisagée et les repères structurels de la facilité élargie de crédit, laquelle met l’accent sur l’amélioration du recouvrement des impôts et de la gestion du Trésor ».
(Source Banque mondiale)
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