Le Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif, Modibo Keïta, était de nouveau hier devant la classe politique pour lui faire le compte rendu des pourparlers d’Alger. La rencontre s’est déroulée dans la salle de conférence du gouvernorat du District en présence du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sada Samaké.
Le 10 juillet dernier, Modibo Keïta avait déjà rencontré les leaders politiques, une rencontre au cours de laquelle il avait retracé les trois étapes qui caractérisent les pourparlers d’Alger : la phase initiale, la phase des négociations et la signature solennelle de l’accord définitif de paix.
L’objectif de la phase initiale était d’obtenir une feuille de route consensuelle, de renforcer les mesures de confiance et de continuer les efforts d’harmonisation des positions. Le Haut représentant du chef de l’Etat a expliqué que lors du premier round des pourparlers, les groupes armés n’ont pas accepté de se mettre ensemble. C’est ce qui explique la présence de 2 feuilles de route avec le même contenu. L’une a été signée avec la Coordination des forces patriotiques de résistance et l’autre avec la Plateforme des groupes armés.
La facilitation avait jugé utile de les recevoir séparément. Une équipe de facilitateurs et une autre de médiateurs ont participé aux pourparlers. L’Algérie a souhaité avoir une seule équipe de médiateurs. C’est devant cette équipe de médiateurs que le gouvernement a signé les deux feuilles de route ayant toutes le même contenu et se référant toutes à l’Accord préliminaire de Ouagadougou.
L’Algérie a été reconnue par tout le monde comme facilitateur. Entre temps, la situation s’était fortement dégradée sur le terrain. Les participants aux pourparlers d’Alger ont donc jugé utile d’amener les belligérants à signer une déclaration de cessation des hostilités. Le Mali et les partenaires ont apposé leur signature sur le document qui n’est pas juridique. C’est pourquoi, explique Modibo Keïta, on n’avait pas besoin de l’implication des communautés. Les objectifs du premier round ont été atteints, estime le Haut représentant du chef de l’Etat.
La phase cruciale commence le 17 août prochain pour s’achever le 11 septembre. Cette phase qui sera réservée aux questions de fond débouchera sur un document qui constituera la base de l’accord de paix. Le temps compris entre le 11 septembre et début octobre sera consacré à la sensibilisation des populations. Fin octobre, on devrait disposer d’un accord définitif auquel ne manquera que la signature solennelle.
Les représentants des partis politiques n’ont pas manqué de poser des questions sur l’existence de deux feuilles de route. Modibo Keïta a répondu que les deux textes ne varient en rien, avant d’inviter ses interlocuteurs à s’abstenir de tout message susceptible d’envenimer la situation.
S. DOUMBIA
Source: Essor