Du 17 au 18 novembre 2014, au Centre international de conférence de Bamako (Cicb), a eu lieu un atelier national d’information et de sensibilisation sur les pourparlers inter maliens inclusifs de paix d’Alger.
L’ouverture de ces deux jours de travaux a été présidée par le Premier ministre Moussa Mara, chef du gouvernement, et Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, et qui est aussi, le chef de la délégation du gouvernement en Alger.
Le Ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale a longuement expliqué le document de synthèse qui a été élaboré par la médiation internationale. Il a précisé que ce document n’a pas été discuté d’abord et « c’est pourquoi le gouvernement a organisé cet atelier afin de connaitre les opinions de toutes les couches de la nation. Avant ça la délégation du gouvernement a déjà fait un mémorandum face à certains points de ce document. Elle a formulé les observations, fait des propositions et posé des questions de clarification, dans le souci de contribuer efficacement à l’œuvre commune de construction d’un accord de paix. »
Selon le Premier Ministre Moussa Mara, le gouvernement sous son égide, bien entendu a décidé de consulter les Institutions de la République et les forces vives de la Nation sur le document de synthèse élaboré par la Médiation internationale. « Le présent exercice d’information et d’échanges s’inscrit dans le cadre du processus inclusif de dialogues inter maliens qui a été rendu comme une priorité nationale par son excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République, Chef de l’Etat », a déclaré Moussa Mara, le Premier ministre. « Donnons-nous la main pour bâtir ensemble un Mali uni dans sa différence. Ayons une armée colorée et diverse comme l’est la nation. Donnons la possibilité aux communautés de s’exprimer, d’avoir voix au chapitre à travers leurs représentants légitimes et légaux. Mais ne permettons pas que certains individus réclament des avantages indus, pistolet à la main ! Et ne permettons pas que quelques dizaines de personnes fassent un véritable braquage au dépend de 15 millions d’âmes laborieuses ». Il a ensuite fait savoir que des efforts ont été consentis dans les pourparlers d’Alger, et que le gouvernement n’est pas prêt « à toucher à ce qui fait le Mali, sa souveraineté d’Etat unitaire sur un espace occupé par des communautés variées mais complémentaires : l’armée nationale sera nationale, la police nationale sera nationale, la diplomatie sera nationale, la monnaie sera nationale, les frontières seront nationales dans les limites reconnues internationalement, l’Etat sera national, républicain, laïc et démocratique ».
« L’Azawad en tant qu’entité regroupant les régions de Tombouctou, Gao et Kidal n’existe pas. Cela n’est pas vrai historiquement. Cela n’a aucun fondement géographique et encore moins culturel. Cela est faux sur tous les plans. Alors, pourquoi s’évertuer à donner un corps à une réalité qui n’existe pas ? », a laissé entendre Moussa Mara.
Pendant ces deux jours de travaux, les groupes avaient comme tache de faire des propositions détaillées sur tous les segments du processus de paix afin que le prochain accord que tout le monde appelle de ses vœux soit le dernier face à cette crise qui n’a que trop duré.
Des propos du Premier ministre Moussa MARA, il ressort que le document proposé par la médiation a fait l’objet de plusieurs réserves émises par le gouvernement. En d’autres termes, toutes les inquiétudes de la société civile et de la classe politique ont été prises en compte par le Gouvernement. Et tout porte à croire que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour la défense des intérêts de la nation. Autre point de satisfaction dans le discours du Premier ministre, la volonté du Gouvernement de ne pas se laisser marcher dessus par les groupes armés.
Seydou Karamoko KONÉ
Source: Le Flambeau