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Pour obtenir la libération de leurs collègues ainsi que tous les autres otages civils et militaires : Les Administrateurs civils sont vent debout

Les administrateurs civils du Mali ont, à l’appel de la plateforme d’action commune de 4 syndicats : SYNAC, SYLTMAT, SYNTRACT et CS-ADR, marché hier, jeudi 15 octobre 2020, du monument de l’Indépendance de Bamako à la Primature pour « exiger » la libération rapide de tous les otages, civils et militaires. Ils ont aussi dénoncé, avec la dernière rigueur, ce qu’ils qualifient « l’indifférence, le mépris et l’absence d’empathie des autorités maliennes face aux désespoirs des otages, les souffrances de leurs familles et l’angoisse de leurs collègues ».

« Libérez les otages » ; « Nous marchons pour réclamer la libération de nos otages » ; « La région de Ségou demande la libération immédiate de tous les otages » ; « Farako demande la libération de son sous-préfet, Ali Cissé » ;…tels sont, entre autres, les propos que scandaient les marcheurs habillés, pour la plupart en tenue des administrateurs civils, qui dénoncent non seulement « l’indifférence » de l’État face à la souffrance des représentants de l’État enlevés dans l’exercice de leur fonction, mais aussi réclamer la libération rapide de tous les otages, civils et militaires.

La colère des administrateurs civils contre l’État malien

Gouverneurs, préfets, sous-préfets sont venus de partout à travers le Mali pour, dans un premier temps, dénoncer « l’indifférence » de l’État malien quant à la souffrance des représentants de l’État enlevés et détenus par des groupes terroristes. Huit (08) préfets et sous-préfets, dont Ali CISSE, sous-préfet Farako, et Drissa SANOGO, préfet de Gourma Rhaous, aussi bien qu’une dizaine de secrétaires généraux et régisseurs de mairies sont dans cette situation. Ces représentants de l’État, bien qu’enlevés dans l’exercice de leur fonction, sont dans l’abime de l’oubli et de l’indifférence de la part de l’État, selon les responsables syndicaux des administrateurs civils. C’est en tout cas ce qui a été dit dans la déclaration de la plateforme d’action commune des 4 syndicats qui dénonce « l’inacceptation, méprisante et discriminatoire, des autorités à exprimer une pensée affectueuse et émue à l’endroit de tous les otages civils et militaires sur les médias d’État, au lieu d’un seul otage en raison de son rang social et de son poids politique ».  Après avoir rappelé l’assassinat par les terroristes , de 1990 à nos, de vingt (20) préfets et sous-préfets, ainsi que treize (13) membres de leurs familles ;  l’enlèvement et la détention depuis  2018 à 2020,  de huit (08) préfets et sous-préfets, dont Ali CISSE et Drissa SANOGO et d’une dizaine de secrétaires généraux et régisseurs de mairies, les administrateurs dénoncent l’attitude de l’État malien. Ils « déplorent avec la plus grande consternation la non-libération des otages civils et militaires maliens, notamment les représentants de l’État et agents des collectivités territoriales ». Pour ces représentants de l’État, il y a un mépris et une absence d’empathie des autorités maliennes face aux désespoirs des otages, les souffrances de leurs familles et l’angoisse de leurs collègues. Ainsi, ils dénoncent « la libération de plus de 200 terroristes aux mains maculées de sang malien au profit principalement d’otages occidentaux et dérisoirement d’un seul compatriote ». Or, se révolte Ousmane Christian Diarra, les terroristes ont demandé seulement 20 millions pour la libération de leurs deux collègues : Ali Cissé et Drissa Sanogo.  Chose que l’État malien a, à ses dires, refusée en bloc. « Les ravisseurs m’ont personnellement demandé 20 millions pour la libération de nos otages. Demande que j’ai transmise et que le gouvernement a refusé de payer un rotin », a révélé le secrétaire général du syndicat autonome des administrateurs civils, Ousmane Christian Diarra, d’une mine serrée.

Les administrateurs civils qui se disent être déçus de la priorité donnée à la libération des otages occidentaux sur ceux du Mali, ont fustigé la sortie ratée de l’ex-otage française, Sophie Pétronin qui a qualifié les terroristes de « combattants contre l’injustice de l’État malien qui ne tient pas parole ».

La libération de tous les otages civils et militaires demandée à l’État   

En plus de leurs camarades, les administrateurs civils ont, au cours, de la marche réclamé la libération rapide de tous les otages maliens, civils et militaires. « Nous réclamons, avec force et vigueur, la libération de tous les otages civils et militaires du Mali », a plaidé pour le secrétaire général du SYNAC, Ousmane Christian Diarra. Il n’en décolère pas et ajoute : « Puisque l’État a eu les moyens de payer des dizaines de milliards pour des Occidentaux. Il a eu les moyens de libérer des centaines de terroristes pour les Occidentaux. Il trouvera les mêmes moyens pour libérer les otages civils et militaires maliens ».

Les 4 syndicats ont, dans leur déclaration commune, exigé « la libération de tous les otages civils et militaires dans les meilleurs délais et réclament, en attendant leur libération, une plage de soutien et de solidarité nationale dans la grande édition de 20H de l’ORTM ».

Il faut rappeler que cette marche est intervenue une semaine après la libération de 206 djihadistes en échanges à 4 otages, dont le chef de file de l’opposition malienne.

 

Boureima Guindo

Source: Le Pays-Mali

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