L’une des plus grandes organisations de défense des Droits de l’Homme du monde, Amnesty International, a lancé, le mardi dernier, une pétition afin d’exiger au Président français, Emmanuel Macron, la transparence et le contrôle sur les ventes d’armes.
En ratifiant le Traité sur le Commerce des Armes (TCA), la France s’est engagée à ne pas autoriser de transferts d’armements s’il existe un risque important que ces armes soient utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves des Droits humains et du Droit international humanitaire. Cet engagement pris par l’Exécutif français semble le revers de ce qui se voit sur le terrain. «La France exporte des armes à l’Égypte, qui connaît une répression des Droits humains sans précédent. Elle est également l’un des premiers fournisseurs d’équipements militaires à l’Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes Unis, membres de la coalition engagée au Yémen et responsables de milliers de victimes civiles », déplore le Bureau de communication de l’Amnesty International.
Selon, toujours le Bureau de communication de l’organisation de Défense des Droits de l’Homme, les promesses faites par le locataire de l’Elysée, lors de la campagne à l’élection présidentielle de 2017, de mettre en conformité les exportations françaises d’armes, de sécurité et d’équipements connexes avec le Traité sur le Commerce des Armes de respecter les engagements internationaux de la France en matière de ventes d’armes , jusque-là, dans la réalité sont émaillées du manque de transparence. L’organisation a aussi souligné que la présentation par le Ministère des Armées d’un Rapport annuel au Parlement français sur les exportations d’armements souffre également de « trop graves lacunes pour que les Elus puissent réellement exercer leur contrôle démocratique ». Elle enchaine aussi que c’est l’information sur les processus d’autorisation des ventes d’armes qui fait cruellement défaut, empêchant toute forme de contrôle. « Les récents transferts d’armes de la France vers l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, en dépit de leur engagement dans le conflit au Yémen, et les révélations faites par le média d’investigation Disclose, confirmant le déploiement de ces armes au Yémen, viennent appuyer les propres constatations des ONG et des Nations Unies. Ils sont une parfaite illustration des graves manquements de notre pays au regard du TCA », rajoute la lettre de l’organisation adressée au Président français, E. Macron, avant de l’inviter à éviter que des armes françaises ne soient utilisées contre des populations ou des biens civils, en violation du Droit international en la matière.
Ainsi, face à l’opacité des ventes d’armes autorisées par le seul Pouvoir exécutif et l’absence de tout contrôle parlementaire véritable, et au fait que personne n’est en mesure d’assurer que la France respecte ses engagements internationaux, l’Amnesty International a jugé nécessaire d’exiger à Paris plus de transparence et d’un meilleur contrôle sur ce commerce qui n’est pas comme les autres ; d’où, la raison principale de ladite pétition qui avait déjà enregistré près de 1300 soutiens au moment où nous mettions cette information sous presse.
Seydou Konaté
LE COMBAT